Project Glass

Google a présenté Project Glass, son projet de lunette de réalité augmentée, à travers une simple page Google+, une vidéo et une courte présentation (l’accentuation est de moi).

Nous partageons cette information maintenant parce que nous voulons entamer une discussion et apprendre de vos retours inestimables. Donc nous avons pris quelques photos pour montrer ce à quoi cette technologie pourrait ressembler et avons créé une vidéo pour démontrer ce que ça pourrait vous permettre de faire.

Je crois que je ne déteste rien de plus au monde que ce genre de vidéos. Ce genre de vidéos, comme le Seabird de Mozilla, la vision du futur de Microsoft, ou le futur de BlackBerry. C’est de la pure foutaise. Ces vidéos n’ont pas plus de valeur que les interfaces présentes dans des films comme Minority Report ou Prometheus. Il y a 6 mois, John Gruber résumait très bien le problème de ces vidéos :

Les designs de ces vidéos de concepts sont libres de toutes contraintes du monde réel — qu’elles soient techniques, logiques, ou financières. Travailler avec des contraintes est tout ce dont il s’agit pour du vrai design.

Je suis fasciné par les avancées technologiques dans tous les domaines. Mais ici il s’agit simplement présenté une vidéo d’un prototype. Même s’ils parvenaient à concrétiser ce prototype, il y a de grandes chances pour qu’on en soit très loin dans la réalité.

Dans la réalité, un tel projet réalisé par Google ressemblerait plutôt à ça.

Project Glass

Le ciel du Titanic

Aujourd’hui sort sur nos écrans Titanic, en 3D. Je me passerais de commentaires sur cette mode. Mais ça m’a rappelé une interview rigolote vue récemment de Neil deGrasse Tyson, mon mème/astrophysicien/directeur du planétarium du Musée d’Histoire Naturelles de New York préféré (dont je vous avais déjà parlé). Il évoque la véracité scientifique des films de science fiction en général, et s’arrête sur un détail particulier du Titanic de James Cameron.

Je dois avoir été l’une des dernières personnes au monde à avoir payé pour voir le film Titanic au cinéma. On n’était plus que cinq dans la salle à ce moment là. Tout le monde avait vu le film trois fois, je devais le voir au moins une fois.

Donc je regarde le film, et tout se passe bien. Ce film, pour rappel, avait été largement vendu comme reproduisant précisément les détails du bateau. James Cameron, le réalisateur, a loué un submersible pour aller jusqu’à l’épave du bateau et observer le design des murs, les motifs chinois et les salles de commande. Il a retranscrit tout ça dans son film. Voilà quelqu’un qui se soucie des détails. Donc je regarde le film. Le bateau coule. (Désolé, j’ai raconté la fin, au cas où certains ne savaient pas.)

On connaît le jour, l’heure, la longitude, la latitude, l’année. On sait tout sur quand et comment ce bateau a coulé. Et là il y a Kate Winslet, sur sa planche, qui chante en plein délire, pendant que son petit copain coule jusqu’au fond de l’océan… (Pourquoi est-ce qu’il n’a pas essayé de s’accrocher avec elle ? Vous croyez qu’ils n’auraient pas pu arrivé à trouver un moyen à deux ? Vraiment ?) … elle est là, elle regarde le ciel. Il n’y a qu’un seul ciel qu’elle aurait du regardé, et c’était le mauvais ciel. Pire encore, ce n’était pas seulement le mauvais ciel, mais la partie gauche du ciel était le miroir de la partie droite du ciel. Non seulement c’était faux mais en plus ça a été fait par un paresseux. Et là je me dis… c’est mal !

On connait tous le ciel. C’est notre jardin à tous (et si ça ne l’est pas, ça devrait l’être). Et pour quelques dollars vous pouvez acheter un programme de planétarium sur votre ordinateur, regarder le ciel à la date du naufrage du Titanic et vous rendre compte que ce n’est pas le ciel du Titanic de James Cameron.

Donc j’ai pris ma plus belle plume, et j’ai écrit une lettre à James Cameron, lui disant poliment : « Comment est-ce que tu as pu foiré le ciel ? ». Je n’ai eu aucune réponse.

Cinq ans plus tard, je fais parti d’une commission dont il fait également parti (d’ailleurs il a été conseiller pour la NASA pendant un moment – pas pour le ciel, mais pour d’autres trucs, comme de l’exploration). Et donc, je me trouve dans la même pièce que lui. Je me dis : « voilà une belle occasion ! ». Donc je lui dis : « Monsieur Cameron, je vous ai écris une lettre il y a quelques années », qu’il n’a jamais reçue, « saviez-vous que votre ciel est complètement faux ? On connait ce ciel, et tout le reste de votre film était si précis… ». Et il me réponds : « Je ne le savais pas. » En fait ça s’est passé en post-production. Et c’est tout ce qu’il m’a dit. J’étais totalement immature, et je voulais qu’il s’agenouille à mes pieds et qu’il implore mon pardon. Mais il ne l’a pas fait. Et donc je suis resté profondément insatisfait à cause de ça.

Trois ans plus tard, il reçoit une récompense du magazine Wired. Et ils ont loué MON planétarium pour lui remettre. Donc dans mon immaturité irrationnelle, je lui en parle à nouveau. Il se trouve que j’étais invité à dîner avec lui après l’événement. On n’était que huit, on buvait bien, l’ambiance était décontractée. Je lui dit « Jim » (parce que maintenant je peux l’appeler Jim), « je t’avais écris une lettre concernant ton ciel, le fait qu’il était erroné, comment tu avais pu faire ça… » Et il m’a répondu : « La dernière fois que j’ai vérifié, Titanic a généré 1,3 milliards de dollars de recette à travers le monde. Imagine combien il aurait pu générer si j’avais eu le bon ciel ! ». Ça me l’a bouclée, je ne pouvais rien répondre à ça. Je suis rentré chez moi, la queue entre les jambes.

Deux mois plus tard, je reçois un appel d’un type : « Bonjour, je travaille en post-production dans les studios  de James Cameron. On va sortir une version spéciale du film pour son dixième anniversaire, et il m’a dit que vous aviez un ciel qu’on pouvait utiliser. »

« YEEEEES ! »

Ce sont les petits détails qui font la différence.

Le design de Google

La semaine dernière, le Huffington Post a publié un compte-rendu sympathique d’un entretien avec Marissa Meyer sur le design de Google, et « Pourquoi la page d’accueil de Google.com est aussi simple« .

Mayer raconte que Sergey Brin lui expliqua pourquoi la page d’accueil était si vide. Quand il a commencé à créer Google, « Nous n’avions pas de webmaster et je ne faisais pas de HTML », lui a-t-il dit.

« Il a mis en place la plus simple page web qu’il pouvait pour tester le moteur de recherche quand il était étudiant en doctorat », dit Mayer pendant son entretien avec le journaliste du Bloomberg Businessweek Josh Tyrangiel. « La première version n’avait même pas de bouton de recherche parce que la touche entrée marchait aussi bien. C’était un peu par accident.  »

Mayer nota que les utilisateurs étaient initialement embrouillés par la pleine page blanche qu’ils trouvèrent sur Google.com. C’était à l’opposé de la plupart des sites de la fin des années 1990s qui « clignotaient, tournaient dans tous les sens et se rendaient eux-même compliqués. » Les gens n’arrivaient pas à comprendre comment utiliser le moteur de recherche car Google.com était trop simple.

Dans les premières études d’utilisateurs de Google, les étudiants de l’Université de Stanford devant faire une recherche sur Google restaient assis pendant 45 secondes en fixant leur écran, pas sûrs de ce sur quoi ils devaient cliquer ou comment faire une recherche », se rappelle Mayer.

« Je leur demandais, ‘Qu’est-ce que vous attendez ?’ « , dit Mayer. « Ils me disaient, ‘J’attends le reste de la page.’ La page d’accueil vide était tellement hors contexte en 1999 qu’ils attendaient que le reste de la page se charge. »

Google avait besoin d’un moyen de signaler à ses utilisateurs que la page était totalement chargée et prête à utiliser, expliqua Mayer. La solution ? Mettre en bas de la page une petite mention légale de copyright – une qui n’avait aucune valeur légale, mais dont le seul but était de suggérer que c’était OK de commencer à faire une recherche sur le web.

C’est un peu triste de voir l’état actuel de la page d’accueil de Google, régulièrement polluée par de l’auto-promotion (en particulier quand on la compare avec DuckDuckGo).

Le travail paradoxal

Il y a quelques années, j’avais regardé une conférence de Jason Fried (le fondateur de 37signals) où il présentait sa vision et ses méthodes de travail. J’avais particulièrement aimé sa comparaison entre le travail et le sommeil (à partir de 8’40 dans la vidéo).

Vous pouvez comparez ça à du sommeil paradoxal (« en état MOR »). Quand vous dormez, votre sommeil n’est pas productif jusqu’à ce que vous soyez en sommeil paradoxal. C’est là où la magie du sommeil se passe vraiment. Et ça prends du temps pour arriver en sommeil paradoxal. Vous ne pouvez pas allez vous coucher et arriver au sommeil paradoxal immédiatement. Il vous faut au moins une demi heure ou plus pour y arriver. Et là, si quelqu’un vous réveille, ou s’il y a du bruit, ou quoi que ce soit, vous sortez du sommeil paradoxal. Et pour y revenir, vous ne pouvez pas reprendre là où vous étiez. Vous devez refaire tout le processus pour retourner en sommeil paradoxal à nouveau. Donc même si vous passez une nuit de 8 heures, vous n’avez pas vraiment dormi pendant 8 heures. Vous avez seulement eu quelques heures de sommeil paradoxal. Nous trouvons que le sommeil paradoxal est une bonne comparaison au travail.

On aime bien l’idée que le travail est comme le sommeil dans la mesure où ça prends du temps pour se mettre dans le flot de quoi que ce soit que vous soyez en train de faire. Vous ne pouvez pas vous pointer pas au travail et être productif immédiatement. Et personne ici ne travaille réellement 8 heures par jour. On va être présent au travail 8 heures par jour, on va être assis à notre bureau 8 heures par jour, mais on n’est pas réellement productif 8 heures par jour. Si vous avez quelques heures de bon travail dans une journée, alors c’est une bonne journée. Et ça prends du temps pour arriver à cet état, pour être en effet productif et faire du bon boulot. Et c’est ce qu’on appelle du  « travail paradoxal ».

A chaque fois que quelqu’un vous touche l’épaule, il vous sort du travail paradoxal et il vous faut du temps pour revenir à cet état.

Je pense que c’est l’une des raisons qui poussent de nombreux développeurs, souvent malgré eux, à préférer travailler le soir ou le week-end. Au travail, la plupart des chefs de projets ou des clients n’hésitent pas à vous appeler ou à venir vous voir dès qu’ils ont la moindre interrogation. C’est chouette de pouvoir apporter une réponse dans l’immédiat. Mais il est rare qu’une question nécessite réellement une réponse immédiate. Très souvent, un mail répondu dans la demi-journée aurait largement pu suffire. Une interruption, même de quelques minutes, coûte en réalité bien plus en productivité.

La surréflexion

Hier j’ai lu un article formidable chez Aentan qui parle de surréflexion :

Avez vous vu le film de Bollywood « 3 Idiots » ? C’est le film le plus rentable de tous les temps en Inde qui raconte les aventures de 3 ingénieurs étudiants à la fac. Une des scènes m’a particulièrement marqué.

– Dans l’espace, les stylos à encre ne peuvent pas être utilisés. Donc après des millions de dollars de dépenses, les scientifiques ont inventé ce stylo ! Grâce à lui vous pouvez écrire sous n’importe quelle angle, sous n’importe quelles températures, sans gravité. 

– Monsieur, pourquoi les astronautes n’ont pas essayé un crayon dans l’espace ? 

Le reste de l’article est tout aussi génial avec un exemple de puzzle qu’on trouve sur Facebook, ou comment couper une pizza en 11 parts égales.

La surréflexion est une vraie plaie en intégration. Si vous passez trop de temps à réfléchir à un problème, à la façon d’intégrer une maquette, vous finirez bien souvent par apporter une solution démesurée.

Pour une page donnée, vous pourrez trouver des milliers de façons différentes de l’intégrer. Bien sûr dans le tas il y aura des milliers de mauvaises façons de l’intégrer. Mais il n’y aura jamais une seule bonne façon d’intégrer une page. Chaque choix réalisé lors d’une intégration, que ce soit dans l’utilisation de vos balises sémantiques, dans les styles choisis pour réaliser une mise en page, ou dans la façon de coder des interactions en JavaScript, aura un impact sur le résultat final dans des directions différentes. Vous pouvez créer une page dont le poids est parfaitement optimisé, mais plus difficile à maintenir. Vous pouvez créer une page en urgence dans un temps très court, mais elle ne sera peut être pas très optimisée. Ces deux versions peuvent être toute aussi bonne, selon les critères requis pour cette page en particulier.

Si vous passez trop de temps à surréflechir le moindre de ces choix, vous ferez du sur place.

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