Jake Archibald – Application cache is a douchebag

Suite à Paris Web la semaine dernière, j’avais très envie de vous parler de la conférence de Jake Archibald : Application cache is a douchebag. J’avais vu passer les slides de sa conférence en début d’année et j’avais trouvé ça plutôt rigolo. J’avais tort. C’est carrément excellent.

Jake Archibald prend un sujet en apparence assez simple, le cache d’application en HTML5, et explique en détails à quel point en pratique c’est complexe. Et le tout en enchaînant des blagues à un rythme soutenu tout au long de sa conférence. A tel point que Jake Archibald ferait passer Le comte de Bouderbala pour Anne Roumanoff.

Voici comment sa conférence débute.

A l’époque des modems 56k, on utilisait seulement Internet pour des courtes durées. Vous vous connectiez, vous vérifiez vos e-mails, et puis vous partiez. Mais maintenant on est presque toujours connecté. Et ça transforme le fait de ne pas avoir de connexion en un gros problème. Ceux qui comme moi doivent utiliser une connexion à l’étranger savent de quoi je parle. Quand je me connecte depuis l’étranger, je me sens comme un accro au jeu. A chaque fois que je me connecte, je sais que je dépense de l’argent. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Je dois savoir ce qu’Internet dit sur mon dos ou ce qu’il se passe. Mon téléphone émets un petit son quand j’utilise des données en 3G depuis l’étranger. Mais je n’en ai pas vraiment besoin car j’arrive presque à entendre les bouchons de Champagne sauter à chaque fois que j’utilise un méga-octet.

Et ma propre dépendance me dégoûte vraiment. Il y a un moment, là où je travaillais, je devais aller faire la grosse commission aux toilettes. Il y avait cinq cabinets à l’intérieur. Malheureusement, les quatre premiers étaient occupés. En général ce n’est pas grave, je n’ai besoin que d’un cabinet. Mais je savais par mes expériences passées que le Wi-fi du bureau n’allait que jusqu’au quatrième.

La pause caca sans Wi-fi

J’y ai réfléchi un instant et je me suis dit : « Non. Je trouve cela totalement inacceptable. » Et j’ai fait demi-tour et je suis retourné à mon bureau et j’ai attendu.

Je suis devenu quelqu’un qui a besoin d’une connexion Internet pour aller faire caca.

Et c’est ainsi que Jake Archibald nous emmène dans les méandres du fonctionnement du cache d’application, en personnifiant cette spécification, et en la présentant comme un trou-du-cul (ou plus précisémment un « douchebag« ). Le genre de personne qui dirait « I’m going to turn your offline user experience from sucks-ass… to success !« .

J’étais mort de rire quand Jake expliquait qu’il ne faut surtout jamais changer le nom de fichier de manifeste. En faisant ça, vous rentrez dans une boucle infinie ou vos anciens utilisateurs ne recevront plus jamais aucune mise à jour.

J’ai fait ça sur Sprite Cow de façon totalement idiote. Et j’ai mis 30 minutes à me rendre compte de ce que j’avais fait et de pouvoir le corriger. D’après Google Analytics, 20 personnes ont visité le site pendant cette période. Ces 20 utilisateurs ne recevront plus jamais la moindre mise à jour du site. Jamais, jamais.

Ils vivent maintenant la vie de développeurs Drupal. Tous les autres s’amusent à faire des trucs nouveaux super cools, et eux sont coincés avec la vieille même merde.

Vous l’aurez compris, je vous recommande vraiment de voir cette conférence. Si la vidéo de Paris Web n’est pas encore en ligne, vous pourrez en trouver quelques unes dans d’autres événements, comme celle-ci à Mobilism 2012. Les slides de sa conférence sont eux déjà disponible sur le site de Paris Web. Et vous pouvez également lire son article du même nom chez A List Apart publié en mai dernier.

  1. Nicolas Froidure, le

    Je n’ai pas vu la conf, mais par contre, j’ai mesuré l’impact qu’elle a eu. J’ai bien peur que cela ait un peu trop refroidi les gens.

    J’utilise l’appcache depuis un peu plus d’un an et franchement, je trouve cela bien pratique. Les difficultés qu’on peut rencontrer ne sont pas si insurmontables que cela.

    Le seul véritable défaut de l’appcache, c’est qu’il faudrait un mode SLOW-FALLBACK pour ne pas charger certaines ressources via le réseau quand la connexion est très mauvaise (edge).