Les statistiques des navigateurs de juillet 2014

J’ai toujours été fasciné par les statistiques globales de parts de marché ou d’utilisation des navigateurs, même si c’est toujours à prendre avec de grosses pincettes. En 2011, je suivais attentivement l’adoption d’IE9 et de Firefox 4. Je m’interrogeais même sur l’avenir que pourrait avoir le marché des navigateurs, en me disant que ce serait chouette d’arriver à un marché sain avec trois concurrents à parts égales.

Ce doux rêve ne dura pas longtemps. L’année dernière, je constatais le passage de la domination d’IE à la domination de Chrome. Ce constat m’a été rappelé cette semaine sur Reddit avec cette carte des navigateurs les plus utilisés par pays (d’après les données de StatCounter).

La carte mondiale des navigateurs les plus utilisés par pays

Ça en devient presque effrayant. Si on compare avec la même carte un an plus tôt, Chrome a réussi à devenir le principal dans de nombreux pays, ne laissant plus qu’à IE que le Japon et la Corée. Firefox s’est aussi bien fait devancer un peu partout dans le monde, et surtout en Afrique, par Opera. L’explosion du web mobile en Afrique que j’évoquais à la sortie de Firefox OS se fait sentir.

Si on regarde le chemin parcouru depuis juillet 2011 (d’après StatCounter), le constat n’en est que plus effrayant. Les statistiques des navigateurs, de juillet 2011 à juillet 2014

En trois ans, en seulement trois petites années, on est passé d’une utilisation de Firefox de 28 % à seulement 17 %. En trois ans, on est passé d’une utilisation d’Internet Explorer de 42 % à 21 %. Et en trois ans, on est passé d’un Chrome à 22 % à 45 %.

Ce qui m’inquiète, c’est que sans bouleversement majeur du marché de l’informatique personnelle, la dégringolade d’IE et Firefox au profit de Chrome ne risque que de s’accentuer. En trois ans, on est passé d’un marché où Windows représentait 85 % des OS utilisés sur le web, à seulement 55 %, suivi par une forte croissance d’Android et d’iOS représentant à eux deux 28 % des OS utilisés sur le web. L’insignifiance de Firefox et Internet Explorer sur le marché mobile ne va certainement pas arranger ça.

En étant pessimiste, dans trois ans, Chrome sera peut-être utilisé par au moins 75 % des internautes. En étant optimiste, dans trois ans, Internet Explorer et Firefox seront peut-être encore là pour voir ça.

D’un leader à un autre

Il y a dix jours, je suis tombé via Twitter sur la carte des navigateurs Internet sur le site de L’Express. Ça m’a paru étrange, car les statistiques présentées ne ressemblent pas du tout à ce que j’avais en tête pour ces derniers mois. L’Express attribue la carte au site BoredPanda, qui lui-même attribue la carte à un utilisateur de DeviantArt, qui lui-même attribue la carte aux données de StatCounter, datées de 2012.

Les statistiques des navigateurs sont en général à prendre avec de très grosses pincettes, en particulier lorsqu’elles viennent de StatCounter. Néanmoins, elles permettent quand même d’entrevoir certaines tendances mondiales sur le marché des navigateurs. L’année dernière, StatCounter avait publié une vidéo présentant l’évolution du marché des navigateurs par pays de 2008 à 2012. J’adore ce genre de visualisation. En regardant de plus près l’évolution des statistiques par pays depuis la publication de cette vidéo, je me suis rendu compte d’un changement assez impressionnant qui s’est produit au cours de l’année passée. J’ai donc pris des captures d’écran des cartes de StatCounter des soixante derniers mois, et voici le résultat.

http://www.youtube.com/watch?v=6utpNh_MFtU&rel=0

En cinq ans, on est passé d’une planète toute bleue (sous Internet Explorer) à une planète toute verte (sous Chrome). Ça fait déjà un moment que StatCounter annonce que Chrome est le navigateur le plus utilisé au monde (déjà en 2011, puis à nouveau en 2012). Les données globales de NetMarketShare sont loin de corroborer cette information. Pourtant, j’ai de mon côté bien constaté une prise de première position flagrante par Chrome ces derniers mois sur des sites de clients.

Après IE8

La semaine dernière, Raphaël Goetter implorait sur son blog la mort d’IE8 :

Nous sommes en juillet 2013 et Internet Explorer 11 va sortir dans quelques jours, plein de promesses.

En attendant, son arrière-grand-père IE8 continue à être très prisé dans certains milieux (et je ne parle même pas de IE6 !).

Juste pour vous faire baver un peu, voici une petite liste non exhaustive des fonctionnalités (propriétés, valeurs et fonctions) CSS3 que l’on pourra employer à tour de bras dès que IE8 ne figurera plus dans nos cahiers des charges.

Je suis tout à fait d’accord dans l’idée de voir décéder IE8. Par contre, de mon point de vue, je ne souhaite pas nécessairement voir IE8 mourir pour pouvoir utiliser de nouvelles propriétés. Avec un principe de dégradation gracieuse, on peut déjà utiliser depuis un bon moment en production des media queries, box-shadow, transforms, border-radius, opacity, et j’en passe.

J’aime bien la philosophie de Kévin Rocher sur le support des anciennes versions d’IE (lue sur le blog de son stagiaire) : « fuck ie6, ie7 vaguement navigable, ie8 navigable. ie9 propre. » À moins de ne chercher à faire du pixel perfect, IE8 n’est plus vraiment un problème.

Pour moi, la disparition d’IE8 serait une bonne chose car IE8 est le dernier survivant d’une espèce de navigateurs en voie de disparition : les navigateurs liés au système rarement mis à jour et avec une adoption très très lente. D’un côté, il y a les navigateurs non liés au système, comme Chrome et Firefox, qui eux seront mis à jour toutes les six semaines. Et de l’autre côté, il y a les navigateurs liés au système comme Internet Explorer et Safari, mais qui dans le premier cas a droit à des mises à jour automatique, et dans le second profite de l’adoption très rapide des dernières versions de l’OS.

Si on reprend les chiffres douteux de StatCounter, ça signifie qu’aujourd’hui, 80% des navigateurs utilisés en France ont moins d’un an. Ça a de quoi donner foi au futur du web et du métier d’intégrateur.

« Pour mettre ça en perspective »

La semaine dernière, Adobe a sorti la version 11.4 de Flash Player. Dans un communiqué intitulé « Flash Player et AIR ouvrent la voie à de nouveaux jeux« , j’ai eu un léger rictus devant le paragraphe suivant :

Nous avons posé les bases cette année pour augmenter la vitesse à laquelle les mises à jour du Flash Player sont adoptées. Flash Player 11.2 a introduit les mises à jour en arrière-plan, et plus de 400 millions de personnes ont opté pour l’utiliser. Cela signifie qu’avec n’importe quelle nouvelle version du plugin, 400 millions d’utilisateurs peuvent être mis à jour vers la dernière version du Flash Player en environ 48 heures. Pour mettre ça en perspective, 400 millions c’est a peu près six fois le nombre de Xbox 360 vendues depuis 2005. Les développeurs de jeux peuvent désormais rapidement adopter de nouvelles fonctionnalités en sachant qu’il y a un public énorme qui les attend.

Pour mettre ça en perspective, Apple a vendu plus de 374 millions d’appareils sous iOS depuis 2007 (avec 244 millions d’iPhone84 millions d’iPad et 46 millions d’iPod Touch rien qu’aux Etats-Unis). En élargissant les ventes d’iPod Touch au reste du monde, on ne devrait pas être loin de 400 millions d’appareils sous iOS vendus depuis 2007.

Ce sont 400 millions d’appareils qui n’ont jamais vu et ne verront jamais la moindre trace de Flash Player.

Et ça, ce n’est que pour iOS. Vous pouvez ajouter à ça pas loin de 400 millions d’appareils sous Android, avec 1 million de nouvel appareil activé chaque jour, qui n’ont officiellement plus la possibilité d’installer Flash Player depuis le 15 août.

Vous pouvez aussi ajouter à ça la totalité du marché des consoles de jeux vidéo de cette génération (dont bientôt la Xbox 360 avec Internet Explorer), soit un peu plus de 250 millions d’appareils qui peuvent accéder au web, mais sans Flash Player. Et ce, bien avant que Steve Jobs n’exprime le fond de sa pensée.

Et à partir d’octobre, vous pourrez ajouter des millions de Windows 8 qui ne supporteront Flash Player que sur quelques sites pré-sélectionnés dans son interface « Windows 8 » (anciennement Metro).

Pendant des années, Adobe annonçait fièrement que Flash avait un taux de pénétration de 99%. Déjà en 2009, Sam Johnston soupçonnait que la réalité était plus proche des 50%. Aujourd’hui, Adobe ne parle plus en pourcentage mais en nombre d’appareils. Parce qu’en réalité, le support de Flash est déjà bien en deçà de 50% des appareils connectés au web. Et ce chiffre ne va faire que diminuer.

A l’opposé, les navigateurs modernes (excluant IE6-7-8) représentent aujourd’hui entre 65% (d’après NetMarketShare) et 74% (d’après StatCounter) du marché des navigateurs. Et ce chiffre ne va faire qu’augmenter.

Je sais que ça sonne encore comme un article biaisé qui annonce la mort de Flash sur le web. Mais vraiment, si ce n’est pas encore fait, c’est votre dernière chance pour faire vos adieux.

La publicité pour Internet Explorer 9

Si vous avez regardé la télévision française ou si vous êtes allé au cinéma ces dernières semaines, vous n’avez sans doute pas pu échapper à la publicité suivante.

http://www.youtube.com/watch?v=7Yf7_EJpaEs

Après avoir vu cette publicité la première fois, vous vous êtes peut-être posé la même question que moi : pourquoi ? Pourquoi est-ce que Microsoft fait de la publicité pour IE9, seize mois après sa sortie ? Pourquoi est-ce que Microsoft fait de la publicité pour IE9, trois mois avant la sortie de Windows 8 et d’IE10 ? Pourquoi est-ce que Microsoft dépense des fortunes en budget publicitaire après un premier trimestre déficitaire historique ?

Je n’ai malheureusement pas les réponses à ces questions. Mais je ne peux qu’émettre une hypothèse : Microsoft est en train de perdre le marché des navigateurs, et ils en sont parfaitement conscients.

En juin dernier, StatCounter annonçait fièrement que les parts de marché de Chrome venaient de dépasser celles d’Internet Explorer (toutes versions confondues). Si ces chiffres ne font pas l’unanimité, la tendance du déclin d’Internet Explorer est bien réelle. D’après NetMarketShare, ces 2 dernières années, Internet Explorer a perdu 9% de parts de marché mondial (passant de 62% à 53%). D’après StatCounter, ces 2 dernières années, Internet Explorer a perdu 20% de parts de marché mondial (passant de 52% à 32%). Et tout ceci s’est fait au profit quasiment exclusif de Chrome, passant de 7% à 18% en deux ans d’après NetMarketShare, et de 9% à 33% d’après StatCounter. Pour rappel, jusqu’au milieu des années 2000, les parts de marché d’Internet Explorer dépassaient les 90%.

Avec ce genre de publicité, Microsoft tente de limiter la casse et de freiner le déclin d’Internet Explorer. Mais je ne suis pas sûr que ce soit suffisant…

 

Android devant iOS ? J’ai un doute.

Médiamétrie a publié aujourd’hui une étude sur la fréquentation des sites internet selon les systèmes d’exploitation mobiles :

Android, l’OS de Google, a dépassé le système d’exploitation mobile d’Apple – iOS – depuis le mois de mars 2012 et représente désormais plus d’un accès mobile sur deux en juin 2012. En nombre de visites, Android a progressé de 29 % entre les mois de janvier et juin.

En parallèle, iOS, passe de 52,5 % à 36 % entre les mois de janvier et juin, soit une baisse de 38 %.

J’ai un peu de mal à croire cette étude. En novembre dernier, je constatais que les vrais gens n’utilisent pas Android pour surfer. Depuis, le nombre d’appareils vendus sous Android a encore doublé, annoncé à 400 millions lors de la Google I/O la semaine dernière. Pourtant les statistiques n’ont pas l’air d’avoir beaucoup bougé.

D’après NetMarketShare, en novembre 2011, 16,70% des internautes mobiles mondiaux étaient sur Android, contre 54,05% sur iOS. En juin 2012, on est à 19,73% sur Android contre 65,27% sur iOS. D’après StatCounter, en novembre 2011, 29,33% des internautes mobiles français étaient sur Android, contre 58,31% sur iOS. En juin 2012, on est à 36,12% sur Android contre 53,8% sur iOS.

Et même sur mon petit blog, que je considère dédié à une cible particulièrement high-tech, je ne constate pas le changement annoncé par Médiamétrie. En novembre dernier, j’avais 2,8% de visiteurs sous Android contre 8% sur iOS. Le mois dernier, j’avais 3,8% de visiteurs sous Android contre 9,5% sur iOS.

Et c’est valable pour tous les sites clients que j’ai pu réalisé. Je constate bien une hausse des visites sur Android, tout comme sur iOS. Mais dans tous les cas iOS reste le système majoritaire devant Android.

Mais ne faisons pas de ces statistiques une généralité. Et il y a peut être bel et bien une exception culturelle française sur les plus gros sites. Le principal changement dans le paysage mobile français ces 6 derniers mois, c’est l’arrivée de Free Mobile. En mai dernier, Free annonçait avoir déjà plus de 2,6 millions d’abonnés mobile. On peut supposer qu’une partie des nouveaux clients chez Free ont opté pour un nouveau mobile lors de leur inscription. Au même moment, Free annonçait avoir vendu pour 11,5 millions d’euros de terminaux. Avec des téléphones vendus au prix fort entre 40€ et 785€, ça fait entre 15 000 et 288 000 téléphones vendus (iOS, Android et Blackberry confondus). Je ne pense pas que 300 000 téléphones suffisent à faire basculer le paysage mobile français sur Android.

Je suis intimement persuadé que les résultats de médiamétrie sont totalement faux. Et j’ai deux hypothèses pour expliquer les erreurs de leurs mesures.

La première, suggérée par TOMHTML, est que les mesures de l’étude concerneraient uniquement les réseaux cellulaires, et non les réseaux Wi-Fi. Les chiffres d’Akamai confirmeraient alors ceux de Médiamétrie. Mais l’étude ne fait absolument pas mention du type de réseau, et ça me semblerait assez saugrenu de faire une étude uniquement sur des réseaux cellulaires sans le mentionner.

Ma deuxième hypothèse est que les mesures de Médiamétrie sont tout simplement erronées. Cette étude se base sur les visites des plus gros sites des principaux groupes français, soit près de 250 sites au total : pagesjaunes.fr, skyrock.com, jeuxvideo.com, doctissimo.fr, clubic.com, premiere.fr, etc… Pour obtenir des statistiques, les sites doivent inclure le script eStat de Médiamétrie. A ma grande surprise, je suis tombé sur une grosse erreur dès mon premier essai.

Si vous visitez pagesjaunes.fr sur ordinateur (le site n°1 en juin d’après médiamétrie avec plus de 77 millions de visites), vous accédez au site classique, qui inclut correctement le tag eStat. Par contre, si vous visitez pagesjaunes.fr sur mobile, vous êtes redirigés automatiquement sur mobile.pagesjaunes.fr, qui lui n’inclut plus du tout le tag eStat, mais utilise à la place le concurrent de Médiamétrie, Xiti.

Même constat sur le site mobile de Doctissimo (n°4 avec 40 millions de visites), France 3 (n°7 avec 9,7 millions de visites), France 2 (n°8 avec 9,6 millions de visites), Elle.fr (n°14 avec 4,6 millions de visites), etc…

L’explication la plus rationnelle pour moi est que ces 6 derniers mois, de nombreuses marques ont lancé un site mobile dédié. Ces sites mobiles n’intègrent pas tous correctement le tag eStat de Médiamétrie. Les internautes mobiles sont quand même redirigés automatiquement vers ces sites, notamment « grâce » à du sniffing d’agent utilisateur. Si ce sniffing n’est pas fait correctement (laissant potentiellement de côté des vieilles versions d’Android, ou privilégiant systématiquement les iPhones), les utilisateurs d’Android peuvent alors se retrouver sur le site classique, et ainsi faire gonfler les chiffres de Médiamétrie.

CQFD.

Mise à jour du 05 juillet : contactés par mes soins sur Twitter, PagesJaunes confirme « que le résultat est surprenant. Il ne correspond pas à ce que l’on constate pour notre appli »

Les statistiques des navigateurs

Aujourd’hui, de nombreux sites high-tech se sont empressés de reprendre l’information suivante : Chrome dépasse Internet Explorer et devient le navigateur le plus utilisé. Ce serait chouette si c’était vrai. Sauf que ça ne l’est pas.

Cette « information » se base sur les statistiques agrégées par le site StatCounter. Il fut un temps où je me basais volontiers sur leurs données, jusqu’à ce que je me rende compte qu’elles n’étaient pas toujours juste. En particulier en comparaison avec les données de leur principal concurrent, Net Applications, qui présente encore aujourd’hui Internet Explorer à 54% de parts de marché contre 18% pour Chrome. Pourquoi tant de différences ?

Il y a deux mois, Microsoft expliquait comment comprendre les statistiques de parts de marché des navigateurs. Ces données résultent de méthodologies différentes :

1. Les parts d’usage réel contre les non-usages pré-rendus. Depuis juin 2011 et Chrome 13, Chrome a commencé a faire du « pré-rendu » sur certaines pages web. Avec le pré-rendu, Chrome ouvre des onglets séparés basés sur des recherches sur Google.com ou dans l’Omnibox de Chrome qui sont invisibles pour l’utilisateur. Si l’utilisateur clique ces liens de recherche, alors l’onglet et la page seront affichés. Par contre, une certaine partie de ces liens ne sera jamais cliquée et l’utilisateur ne les verra jamais – restant alors invisibles pour lui et alors ne comptant pas vraiment comme de réelles pages vues. Le mois dernier, Net Applications a commencé à retirer le trafic pré-rendu de Chrome de ses statistiques, en signalant que le « pré-rendu en février 2012 représentait 4,3% des visiteurs uniques quotidiens de Chrome ». [à noter que depuis cet article, StatCounter à également suivi le pas et ajusté ces mesures de données pour Chrome]

2. La balance géographique de l’utilisation des navigateurs basée sur les populations Internet du monde réel. La plupart des sociétés d’analyses qui mesurent l’utilisation des navigateurs font ça sur un réseau de sites partenaires qui les aide à obtenir ces données, mais un seul – Net Applications – fait une « balance géographique » de ces données. Comme Net Application l’explique :

Les données de Net Market Share sont ajustées par pays. Nous comparons notre trafic aux mesures du Trafic Internet par Pays de la CIA, and nous ajustons nos données en conséquence. Par exemple, si nos données mondiales montrent que le Brésil représente 2% de notre traffic, et que les données de la CIA montrent que le Brésil représente 4% du trafic Internet mondial, nous compterons chaque visiteur unique du Brésil en double. Ceci est fait pour contre-balancer nos données mondiales. Toutes les régions ont des marchés différents, et si nos trafics étaient concentrés en une ou plusieurs régions, nos données mondiales seraient affectées de manière inappropriées par ces régions. L’ajustement par pays retire tout favoritisme par région.

C’est absolument critique pour nous pour comprendre ce que représente la part de marché mondiale d’IE afin qu’on puisse mieux servir nos clients. StatCounter, à l’inverse, ne fait aucune balance géographique. Ils rapportent simplement leurs pages vues mondiales de manière absolue. […]

3. Les visiteurs uniques contre les pages vues absolues. Une dernière différence entre Net Applications et StatCounter est qu’alors que StatCounter rapporte seulement les pages vues sans aucun filtre, Net Applications rapporte les parts de marché basés sur les visiteurs uniques. C’est ce type d’analyse qui leur permets de réaliser des représentations plus précises des habitudes et comportements de navigation en retirant le pré-rendu de Chrome dans le but de séparer les pages vues réelles des pages vues invisibles. C’est également un moyen plus précis de déterminer la vraie utilisation d’un navigateur car elle est moins prédisposée à la fraude. Wikipedia indique que « mesurer l’utilisation de navigateurs par le nombre de requêtes (pages vues) faites par chaque agent utilisateur peut être trompeur. » Cela peut mener à une surestimation et même une fraude dans le cas où des bots réaliseraient un nombre important de pages vues.

Alors oui, Firefox est sur le déclin. Oui, Internet Explorer aussi. Oui, Chrome connaît une croissance fulgurante. Mais avant de se précipiter d’annoncer que Chrome est devenu le navigateur le plus utilisé au monde, il est important de comprendre comment les données qui l’affirment sont mesurées.

Bienvenue en 2012

Quelle année extraordinaire ! La plupart des gens ne s’en rendent pas compte, même ceux qui travaillent dans le web, mais 2011 fut une année extraordinaire pour le web. Il y a tout juste un an, début janvier 2011, on était sur Internet Explorer 8, Firefox 3.6, Chrome 8, Safari 5. Aujourd’hui, on est sur Internet Explorer 9, Firefox 9, Chrome 16, et Safari 5.1 (trouvez l’intrus). Il y a eu plus de versions majeures de navigateur en 2011 qu’au cours des 5 années précédentes.

En 2011, on a aussi vu du changement dans les parts de marché des navigateurs. Voici une comparaison rapide du marché mondial des navigateurs de bureau entre décembre 2010 et décembre 2011, d’après NetMarketShare.

Les statistiques des navigateurs, 2010-2011

On pourrait s’attrister de voir qu’IE8 reste le navigateur le plus utilisé. Mais regardons les choses autrement. En 2010, à peine 38% des navigateurs les plus utilisés dataient de moins d’un an. En 2011, plus de 50% des navigateurs les plus utilisés ont moins d’un an.

Il y a un an, je supposais que les 3 principaux navigateurs atteindraient plus ou moins 30% d’utilisateurs chacun. D’après StatCounter, on n’y est pas tout à fait. Et même si IE continue de chuter, Firefox commence doucement à décliner au profit de Chrome.

Alors, quid pour 2012 ? Et bien l’année s’annonce toute aussi excellente. Si tout se passe bien, en fin d’année, on sera sur IE10, Firefox 17 et Chrome 24. La bonne nouvelle tombée en fin d’année, c’est que Microsoft va démarrer les mises à jour d’automatique d’Internet Explorer. En 2012, on devrait donc pouvoir dire adieu à IE6, IE7 et IE9.

En 2012, il fait bon être intégrateur. Champagne !

 

Chrome n’est pas le nouvel IE6

Michael Muchmore chez PCMag il y a 2 semaines (et la traduction française chez Framasoft) :

Le nouveau navigateur à la mode s’appelle Google Chrome, qui, d’après StatCounter, vient juste de dépasser l’ex-favori indépendant Firefox en part de marché globale. Chrome peut faire des choses dont les autres navigateurs sont incapables, et Google ne connaît plus que Chrome, ce qui signifie que certains des sites de Google ne fonctionnent intégralement que dans Chrome. Même aujourd’hui, vous pouvez lire sur le blog de Google qu’il existe de nouveaux niveaux d’Angry Birds qui ne fonctionnent que dans Chrome.

Il y a un immense traumatisme dans le monde du web face à IE6. Je ne suis pas sûr qu’insinuer que Chrome soit le nouvel IE6 soit très intelligent. Si IE6 était Hitler, alors cette comparaison serait le point godwin. De mon point de vue d’intégrateur, voilà ce qu’est IE6 :

  • Un navigateur dominant 95% du marché à sa sortie. Encore aujourd’hui, IE reste le navigateur le plus utilisé au monde, et IE6 parfois le plus utilisé comme par exemple en Chine. Chrome a réussi à atteindre 30% de parts de marché en seulement 3 ans. Mais je ne pense pas que la situation de monopole qu’a connu IE soit aujourd’hui réalisable.
  • Un navigateur buggé. IE6 contient énormément de bugs basiques extrêmement rageant. Tous les navigateurs contiennent des bugs. Mais ce problème a été rendu particulièrement grave par Microsoft à cause du point suivant.
  • Un navigateur jamais mis à jour. En 7 ans de support officiel, IE6 a été mis à jour 3 fois. Aucune de ces mises à jour n’a corrigé les problèmes de rendu du navigateur. Chrome est mis à jour toutes les 6 semaines, et corrige aussi bien des problèmes de sécurité que des problèmes de rendu.
  • Un navigateur fermé. IE6 est la propriété de Microsoft, et c’est tout. Chrome (et Firefox, Safari, Opera) sont des navigateurs basés sur des technologies open-source.
La politique de Google avec Chrome a ses défauts. Google encourage certaines mauvaises pratiques, que ce soit dans l’écriture du code ou dans la compatibilité de son site à des fins marketing (cf l’exemple d’Angry Birds). Je reste également prudent sur toutes les données que Google collecte avec Chrome.
Mais on est vraiment loin, très loin, d’IE6.

Les vrais gens n’utilisent pas Android

Hier, lors du Google Music Event, Google a annoncé qu’il y avait en moyenne 550 000 activations de mobiles par jour, et au total plus de 200 millions d’appareils sous Android dans le monde. Ce chiffre a doublé depuis mai dernier. Ce chiffre est impressionnant.

Les vrais gens n'utilisent pas Android

A titre de comparaison, Apple annonçait le mois dernier avoir vendu 250 millions d’appareils sous iOS (iPhone, iPad, iPod touch).

En tant qu’intégrateur, ça fait un moment que je prends en compte iOS dans mes projets en essayant de penser aux petits détails qui font la différence (favicon spécifiques, media queries, contrôles tactiles, etc…). Cependant, j’ai toujours négligé Android en me disant que peu de gens utilisaient vraiment cet OS. Malgré les chiffres impressionnants annoncés par Google, je ne pense pas devoir prendre en compte Android encore pour un bon moment.

Le nombre d’appareils sous Android a doublé entre mai dernier et aujourd’hui. On pourrait donc légitimement supposer que le nombre de visiteurs sous Android sur le web ait suivi cette croissance de manière significative. Mais si on regarde les statistiques d’utilisation des navigateurs mobiles, on réalise vite qu’on est loin du compte.

Les statistiques d'Android et iOS en mai et octobre 2011

D’après NetMarketShare, Android n’aurait gagné que 3% de part de marché de surf mobile, contre presque 12% pour iOS. Constat quasi identique chez StatCounter, où Android serait passé de 17% à 22% entre mai et octobre, avec par contre une stagnation d’iOS entre 22% et 23%. Et en regardant les stats des sites de mes clients sous Google Analytics, j’en arrive à la même conclusion : en 6 mois, alors que le nombre d’appareils sous Android a doublé, le nombre d’internautes sous Android a à peine augmenté. Même Google en arrive à la même conclusion : il y a 2 mois, ils annonçaient devant un tribunal qu’iOS représentait 2/3 de leurs recherches mobiles.

J’en arrive alors à la conclusion suivante : les vrais gens n’utilisent pas Android.

Quand je parle d’utilisation, je parle uniquement d’utilisation web. Les appareils Android (smartphones, tablettes) sont vendus comme des appareils permettant d’accéder à la totalité du web (et même « à des millions de pages en Flash »). Pourtant, il semblerait que la part d’utilisateurs qui en font vraiment l’usage est totalement disproportionnée.

Et quand je parle de vrais gens, ça n’a rien de péjoratif. Je veux juste parler de monsieur et madame tout le monde. Ceux qui se sont vus refourguer un téléphone Android lors de leur renouvellement de contrat chez SFR, Orange ou Bouygues. Ceux qui ont vus les publicités pour l’iPad à la télé, mais qui ont penché pour une tablette moins chère en magasin, sans savoir réellement ce qu’ils achetaient. Si vous avez encore un doute sur ma définition de « vrais gens », celle tirée de Reservoir Dogs s’applique parfaitement.

De la fragmentation de Firefox

Statistiques des navigateurs

Firefox 4 est sorti le 22 mars 2011. D’après les statistiques de NetMarketShare (ci-dessus) ou StatCounter, à peine plus de 50% des utilisateurs de Firefox utilisent la dernière version (le reste étant encore très largement sur la version 3.6). Ce taux d’utilisation de la dernière version du navigateur est bien meilleur que pour Internet Explorer (à peine 10% des utilisateurs d’IE sont sur IE9). Mais c’est totalement ridicule comparé à Chrome où plus de 90% des utilisateurs sont sous Chrome 11 (la dernière version en mai 2011).

La semaine prochaine, Firefox 5 va sortir. Au vu de ses statistiques, j’ai bien peur que Mozilla ne soit responsable d’un nouvel enfer pour les intégrateurs, avec une fragmentation qui ne va faire que s’amplifier avec chaque nouvelle version. En mai dernier, Asa Dotzler (coordinateur de la communauté Mozilla) se moquait de l’adoption très lente d’IE, et déclarait en toute modestie :

IE9 ne rattrapera jamais Firefox. Je suis content que Microsoft ait enfin sorti un navigateur moderne, mais il faudra un an ou deux avant qu’ils fassent migrer leurs utilisateurs d’IE7 et 8. Donc aujourd’hui, et pour l’avenir proche, Microsoft sera le numéro trois en termes d’utilisation parmi les navigateurs modernes.

C’est bien de jouer sur les mots en parlant uniquement de navigateurs modernes. Mais ce qui compte, c’est l’utilisation d’un navigateur, toutes versions confondues. Et à ce niveau, de mon point de vue, c’est plutôt Mozilla qui est en train de se battre pour ne pas tomber à la 3ème place, derrière Chrome et IE.

Internet Explorer 9 est sorti

Comme prévu, Microsoft a sorti officiellement Internet Explorer 9 cette nuit. Pour l’occasion, ils n’ont pas hésité à sortir les gros moyens et à utiliser les plus gros clichés ethniques pour vanter son navigateur.

IE9 est sorti

La sortie d’un nouveau navigateur devrait toujours être source de fête pour les intégrateurs, et pourtant je n’en vois aucun porter de chapeau pointu les fesses à l’air sur la photocopieuse. Quasiment 2 ans jour pour jour après la sortie d’IE8, cette nouvelle version fait couler beaucoup d’encre (ou pas), mais pas forcément pour les bonnes raisons. Lire pourquoi IE9 c’est de la merde

Mes prédictions pour 2011

Ca y est, on y est ! Bonne année, bonne santé ! Meilleurs voeux, 1920×1280, tout ça, tout ça… Bien décidé à mettre à jour ce blog plus régulièrement, je me prête au jeu des prédictions pour l’année 2011, mais pour ce qui touche plus ou moins à l’intégration web.

1. Vers une meilleure répartition des navigateurs

Je vais prendre le 30/30/30

Si on regarde les statistiques des navigateurs de ces 2 dernières années, les chiffres sont clairs : Internet Explorer chute, Firefox stagne, et Chrome grimpe à toute allure.  Du coup, c’est pas bien difficile de deviner la tendance pour l’année prochaine. Mozilla va poursuivre sa non-progression, le retard pris dans la sortie de Firefox 4 et la lourdeur du logiciel n’aidant pas. Microsoft va continuer sa dégringolade, et l’adoption de IE9 (nécessitant obligatoirement Vista ou 7) risque d’être très difficile. Tout ça au profit du petit dernier, Chrome, qui va continuer sa croissance impressionante. On arriverait ainsi à une répartition de 30/30/30 entre les 3 principaux navigateurs. Les 10% restants se répartiraient majoritairement entre Safari (ultra populaire grâce à l’iPhone) et Opera.

2. L’arrivée des applications web

HTML5 say tro supair

Je me réjouis du succès des applications mobiles (iPhone, Android) ces dernières années. Mais au fond de moi, je suis convaincu que l’avenir est à l’application web. Un seul code compatible avec tous les navigateurs récents, pour toutes les plate-formes. Si 2010 a été une année plutôt théorique pour HTML5, 2011 sera l’année de la mise en pratique. Du coup, je sens une recrudescence dans l’arrivée de web-apps, consultables offline grâce aux préconisations du W3C. Le site Deezer a déjà annoncé migrer en partie vers une solution HTML5 (sauf pour la lecture audio). De son côté, Google a lancé tout récemment son Chrome Web Store qui permet dores et déjà de distribuer et vendre (pour l’instant aux US uniquement) des applications web. Tout ça bien sûr en préparation de la sortie cette année de Chrome OS, « l’ordinavigateur » de Google. Finies les applications desktop : place au cloud, au code universel et à HTML5.

3. L’explosion des navigateurs mobiles

iBoard : Ceci est une révolution

En 2010, Apple a fait renaître avec l’iPad une plate-forme jugée morte depuis 2 décennies. Les modèles concurrents commencent à se multiplier, nulle doute que la tendance va se poursuivre en 2011, avec très certainement la sortie de l’iPad 2. Mais surtout, le web va vraiment devenir mobile avec la démocratisation des smartphones chez tous les opérateurs à des prix plus accessibles pour le grand public. Nintendo pourrait aussi peser dans la balance avec la sortie en début d’année de la 3DS, petite soeur de la DS avec un écran 3D, un système d’exploitation multi-tâches et un navigateur web intégré.

2010 : une année en navigateurs

Nous sommes le 31 décembre 2010, et nous voici à l’heure quasi-obligée du bilan. L’année dernière, au même moment, je ne savais pas ce qu’était une vuvuzela, je ne jouais pas à Minecraft, je n’avais pas de compte Twitter ni de blog, et encore moins d’iPad.

Côté intégration web, 2010 a été l’arrivée massive d’HTML5, CSS3 et autres joyeuses nouveautés. IE6 passe doucement sous la barre des 5% d’utilisateurs, IE7 sous la barre des 10%, et l’avenir s’annonce presque heureux si on oublie quelques instants IE8 et IE9. Pour la première fois, j’ai utilisé abusivement du CSS3 dans des projets clients, ainsi que certaines API HTML5 (File, Drag&Drop) dans des projets internes (promis je vous en dit plus l’année prochaine). J’ai aussi pour la première fois réalisé des wireframes complets de sites web en HTML, en oubliant définitivement la case Powerpoint. Et en cette toute fin d’année, j’ai travaillé sur des maquettes graphiques de grands comptes directement dans le navigateur, en mettant quasi-définitivement Photoshop de côté. Bref, je sens qu’il fera bon être intégrateur en 2011.

Reste que si la course au HTML5 est lancée, et que les fabriquants de navigateurs utilisent ce terme abusivement pour vanter les mérites de leurs dernières betas, l’année est restée relativement calme au niveau des sorties officielles de versions de navigateurs. Calme ? Oui, mais pas pour tout le monde…

Plus fort qu'un Final Fantasy, Chrome est déjà en version VIII

Le 31 décembre 2009, Chrome était en version 3. Le 31 décembre 2010, Chrome est en version 8. Et les betas des 9 et 10 sont déjà bien avancées. Et tout ça sans aucun retéléchargement d’exécutable et réinstallation complète du navigateur (hein Firefox), et même sans aucun redémarrage complet de la machine (hein IE9 Preview). Du coup, ce versioning n’a plus vraiment de sens : il aura fallu 5 ans à Microsoft pour passer d’IE6 à IE7, et seulement 2 mois à Google pour passer de Chrome 6 à Chrome 7. Mais les résultats sont là pour les internautes : Chrome est passé de 5% d’utilisateurs à environ 15%, là où Firefox stagne depuis deux ans autour de 25%, et Microsoft continue sa dégringolade de 55% à environ 45%.

Sur ce, je souhaite une très bonne année à mes 3 ou 4 lecteurs. Et si vous devez prendre une résolution pour 2011… dites au moins 1920×1280. Ca fait 10 ans que tout le monde fait la blague avec 1024×768, il serait peut être temps de vous mettre à jour, vous aussi.