« Pour mettre ça en perspective »

La semaine dernière, Adobe a sorti la version 11.4 de Flash Player. Dans un communiqué intitulé « Flash Player et AIR ouvrent la voie à de nouveaux jeux« , j’ai eu un léger rictus devant le paragraphe suivant :

Nous avons posé les bases cette année pour augmenter la vitesse à laquelle les mises à jour du Flash Player sont adoptées. Flash Player 11.2 a introduit les mises à jour en arrière-plan, et plus de 400 millions de personnes ont opté pour l’utiliser. Cela signifie qu’avec n’importe quelle nouvelle version du plugin, 400 millions d’utilisateurs peuvent être mis à jour vers la dernière version du Flash Player en environ 48 heures. Pour mettre ça en perspective, 400 millions c’est a peu près six fois le nombre de Xbox 360 vendues depuis 2005. Les développeurs de jeux peuvent désormais rapidement adopter de nouvelles fonctionnalités en sachant qu’il y a un public énorme qui les attend.

Pour mettre ça en perspective, Apple a vendu plus de 374 millions d’appareils sous iOS depuis 2007 (avec 244 millions d’iPhone84 millions d’iPad et 46 millions d’iPod Touch rien qu’aux Etats-Unis). En élargissant les ventes d’iPod Touch au reste du monde, on ne devrait pas être loin de 400 millions d’appareils sous iOS vendus depuis 2007.

Ce sont 400 millions d’appareils qui n’ont jamais vu et ne verront jamais la moindre trace de Flash Player.

Et ça, ce n’est que pour iOS. Vous pouvez ajouter à ça pas loin de 400 millions d’appareils sous Android, avec 1 million de nouvel appareil activé chaque jour, qui n’ont officiellement plus la possibilité d’installer Flash Player depuis le 15 août.

Vous pouvez aussi ajouter à ça la totalité du marché des consoles de jeux vidéo de cette génération (dont bientôt la Xbox 360 avec Internet Explorer), soit un peu plus de 250 millions d’appareils qui peuvent accéder au web, mais sans Flash Player. Et ce, bien avant que Steve Jobs n’exprime le fond de sa pensée.

Et à partir d’octobre, vous pourrez ajouter des millions de Windows 8 qui ne supporteront Flash Player que sur quelques sites pré-sélectionnés dans son interface « Windows 8 » (anciennement Metro).

Pendant des années, Adobe annonçait fièrement que Flash avait un taux de pénétration de 99%. Déjà en 2009, Sam Johnston soupçonnait que la réalité était plus proche des 50%. Aujourd’hui, Adobe ne parle plus en pourcentage mais en nombre d’appareils. Parce qu’en réalité, le support de Flash est déjà bien en deçà de 50% des appareils connectés au web. Et ce chiffre ne va faire que diminuer.

A l’opposé, les navigateurs modernes (excluant IE6-7-8) représentent aujourd’hui entre 65% (d’après NetMarketShare) et 74% (d’après StatCounter) du marché des navigateurs. Et ce chiffre ne va faire qu’augmenter.

Je sais que ça sonne encore comme un article biaisé qui annonce la mort de Flash sur le web. Mais vraiment, si ce n’est pas encore fait, c’est votre dernière chance pour faire vos adieux.

  1. Apimo Logiciel Immobilier, le

    Bonjour,

    voilà une nouvelle qui me ravit, je passe mon temps à désactiver flash sur mon mac tellement il me fait ramener l’ordi, c’est la seule chose qui me fait ralentir et qui prend 90% du proc de mon MacBook. Vivement qu’on désinstalle tout ça

  2. Bartdude, le

    Je lisais justement ceci ce matin : http://www.cornflex.org/?p=795

  3. lionelB, le

    Rappelle moi l’intérêt d’un Flash Player sur n’importe quel écran de téléphone ? oui aucun intérêt… partant de là je vois pas bien l’intérêt de ton propos à part comme tu le dit si bien un article biaisé sur la mort de flash.
    Surtout quand on remet en perspective le positionnement du flash player cette année, Gaming et premium vidéo. On est loin du mobile.

  4. Dharma, le

    Le fait est que ce genre de billet devient vieillot : Adobe ne vise plus le navigateur mobile. Leur techno AIR est au point pour le développement d’apps, et le développement de jeux Web. On a jamais embauché autant de dévs Flash (ou Unity, qui poussent sur le bouton « publier vers Flash »), pour faire des apps ou du jeu Web (on a vu passer un concours de dév Flash doté de 150.000$ de prix cette semaine…).

    Tu commences à être hors-sujet. Pertinent, mais déjà dépassé. Flash n’est plus une techno orientée « design de sites Web ». L’usage que tu décris est déjà caduc.

  5. Mathias, le

    Surtout que « Pour mettre ça en perspective », une fois que Flash sera décrété publiquement obsolète et nul pour le web, il va se passer quoi ?

    Un éditeur aura sorti un Flash IDE-like pour produire en sortie une soupe à placer dans la balise (si ce n’est déjà le cas – auquel cas ça m’intéresse de savoir qui vend ça !!), et tous les dev AS3 -dont je fais partie- vont pouvoir se reconvertir en « dev canvas » pour continuer à faire ces jeux tout moches qui ont fait la mauvaise réputation de Flash :)

    Et là les fans d’Apple qui transmettent à tout va le « message divin » se rendront compte qu’à résultat égal, l’HTML5 est aussi gourmand en ressources que Flash… oups !

    N’oublions pas que cette histoire de « on veut pas Flash sur Apple », ça vient JUSTE d’une querelle entre 2 patrons. C’est tout.

  6. Skoua, le

    On peut au moins accorder à Apple qu’ils ont pas été cons et qu’ils ont assez vite compris que le mobile allait tuer Flash.
    Du coup, ils positionnent Flash comme un plugin pour les jeux très complexes et poussent Air pour la création d’apps (Desktop, iOS et Android).

    Franchement, Flash est déjà mort sur le web mais il renait à d’autres endroits où il sera moins gênant, voir même très utile.

    @Mathias : Adobe a sorti Adobe Edge qui est un IDE pour produire du canvas et cie, comme tu le prédis. :)
    Et je suis d’accord avec toi que niveau perfs ça change pas grand chose, c’est plus en terme de stabilité et d’ouverture que les nouvelles API apportent un plus.