Les vrais gens n’utilisent pas Android

Hier, lors du Google Music Event, Google a annoncé qu’il y avait en moyenne 550 000 activations de mobiles par jour, et au total plus de 200 millions d’appareils sous Android dans le monde. Ce chiffre a doublé depuis mai dernier. Ce chiffre est impressionnant.

Les vrais gens n'utilisent pas Android

A titre de comparaison, Apple annonçait le mois dernier avoir vendu 250 millions d’appareils sous iOS (iPhone, iPad, iPod touch).

En tant qu’intégrateur, ça fait un moment que je prends en compte iOS dans mes projets en essayant de penser aux petits détails qui font la différence (favicon spécifiques, media queries, contrôles tactiles, etc…). Cependant, j’ai toujours négligé Android en me disant que peu de gens utilisaient vraiment cet OS. Malgré les chiffres impressionnants annoncés par Google, je ne pense pas devoir prendre en compte Android encore pour un bon moment.

Le nombre d’appareils sous Android a doublé entre mai dernier et aujourd’hui. On pourrait donc légitimement supposer que le nombre de visiteurs sous Android sur le web ait suivi cette croissance de manière significative. Mais si on regarde les statistiques d’utilisation des navigateurs mobiles, on réalise vite qu’on est loin du compte.

Les statistiques d'Android et iOS en mai et octobre 2011

D’après NetMarketShare, Android n’aurait gagné que 3% de part de marché de surf mobile, contre presque 12% pour iOS. Constat quasi identique chez StatCounter, où Android serait passé de 17% à 22% entre mai et octobre, avec par contre une stagnation d’iOS entre 22% et 23%. Et en regardant les stats des sites de mes clients sous Google Analytics, j’en arrive à la même conclusion : en 6 mois, alors que le nombre d’appareils sous Android a doublé, le nombre d’internautes sous Android a à peine augmenté. Même Google en arrive à la même conclusion : il y a 2 mois, ils annonçaient devant un tribunal qu’iOS représentait 2/3 de leurs recherches mobiles.

J’en arrive alors à la conclusion suivante : les vrais gens n’utilisent pas Android.

Quand je parle d’utilisation, je parle uniquement d’utilisation web. Les appareils Android (smartphones, tablettes) sont vendus comme des appareils permettant d’accéder à la totalité du web (et même « à des millions de pages en Flash »). Pourtant, il semblerait que la part d’utilisateurs qui en font vraiment l’usage est totalement disproportionnée.

Et quand je parle de vrais gens, ça n’a rien de péjoratif. Je veux juste parler de monsieur et madame tout le monde. Ceux qui se sont vus refourguer un téléphone Android lors de leur renouvellement de contrat chez SFR, Orange ou Bouygues. Ceux qui ont vus les publicités pour l’iPad à la télé, mais qui ont penché pour une tablette moins chère en magasin, sans savoir réellement ce qu’ils achetaient. Si vous avez encore un doute sur ma définition de « vrais gens », celle tirée de Reservoir Dogs s’applique parfaitement.

  1. fvsch, le

    Tu pourrais tout aussi bien écrire «les vrais gens n’utilisent pas le Web mobile».

  2. Calvein, le

    Android ce n’est pas « que » des téléphones haut-de-gammes qui coûtent la peau du cul avec lequel tu as un forfait à 50€ avec Internet inclus (mais il y en a bien sûr).
    Tu as des téléphone low-coast sous Android qui sont vendu avec des forfaits basiques sans le net, point qu’utilisent de vrais gens, c’est aussi simple que ça.

    De toute façon si tes media-queries sont bien faites (à savoir par seulement pour du 320px) l’intégration pour Android/Bada est la même que pour iOS, et puis les « apple-touch-icon » fonctionnent aussi sous Android.

  3. Pauland, le

    Donc, si je suis ton raisonnement, quand tu fais une intégration pour du web desktop, tu ne vérifies pas que ça passe sous Firefox (22%), Chrome (17%), Safari (5%), Opera (1%)

    Tu ne te préoccupes que de IE qui représente 52% du marché non ?

  4. David, le

    Je n’arrive pas a juger du réel intérêt de se battre pour les parts de marché du web mobile.

    En effet,j’ai beau être un gros consommateur de données mobile, je n’utilise que très rarement le navigateur de mon téléphone car j’opte généralement pour des services qui ont une application dédiée avec un widget etc…

    Et je pense que la plupart des gens font de même, car c’est le plus simple (pas de login multiple parce que logué sur l’application mais pas le navigateur, pas de page 404 en cas de perte de réseau…)

    Du coup, dans un tel cas d’utilisation comment juger de la dominance d’utilisation de tel ou tel plateforme car de mon point de vue les besoins ne sont pas les mêmes qu’on ai un téléphone sous Android (dans mon cas) ou bien sous iOS.

  5. Nook_, le

    Ah ok.

  6. Sylvain, le

    Bonjour,

    les « vrais gens » sont donc ici ceux qui naviguent à partir de leur appareil.

    Je pense que vous avez tord, madame ou monsieur HTeuMeuLeu. Ceci pour les rasions suivantes.

    Tout d’abord pourquoi ce n’est pas étonnant que la courbe d’activation ne suive pas la courbe de part de marché de navigation :

    – les gens qui achètent un appareil android sont – je pense – moins enclins, par rapport aux acheteurs d’iOS, à avoir un abonnement 3G nécessaire à naviguer de partout.
    – tous les appareils sous android ne sont pas fait pour naviguer même si l’OS le permet (taille écran, etc).
    – les gens qui achètent un appareil android sont – je pense – moins enclins, par rapport aux acheteurs d’iOS, à avoir l’usage, le besoin, l’envie de naviguer à partir de leur appareil mobile.

    Et aussi pourquoi ça risque de changer :

    – l’effet « iPhone » s’estompe. Il suffit de le dire pour que ça soit vrai. … Bon sans plaisanter, j’ai l’impression qu’avant et pendant un certains temps un appareil mobile pouvant aller sur internet ne pouvait être qu’un iPhone pour les gens. Depuis quelques mois, j’ai l’impression que les gens réalisent qu’il y a d’autres chose que l’iPhone qui permettent de le faire. Et comme, je crois toujours,

    – j’espère et je pense que les abonnements « 3G » (ou « données », ou « data » mais ça c’est pour faire génération Y) vont se démocratiser

    – j’espère et je pense qu’en parallèle l’usage de l’internet mobile va se répandre, comme l’internet fixe.

    De plus, les OS risquent de se multiplier sur appareils mobiles : windows, linux, OS constructeurs, …

    Bref, focaliser son développement sur un OS, ne me semble pas une bonne idée.

    Après vous dites un « bon temps ». C’est relatif. Du coup, c’est pratique :). Moi je crois beaucoup de chose, c’est pratique aussi.

    On verra bien.

    @Syro_

  7. Gaël, le

    Pour appuyer ce que dit fvsch, sur StatsCounter on apprend aussi que les mobiles représentent 3.14% des internautes en France… Alors même si Ios en représente 60%, au niveau français ( je précise, car les stats mondiales ne sont pas vraiment utiles la pklupart du temps ) il ne pèse qu’1.25% des internautes.

    A titre de comparaison, le vénérable IE7 fait un joli 3.5%.

    Je pense que quitte à s’occuper de media-queries, il est plus simple et infiniment plus efficace de ne pas distinguer le navigateur mobile utilisé… Le principe même de ce procédé étant d’adapter un design à diverses résolutions, et en aucun cas suivant l’OS ou le navigateur utilisé.