Les articles de l'année 2011

« Omar, Fred, heaven et Microsoft »

Sophie Noel, directrice générale de l’agence Heaven, dans le communiqué de presse officiel de Microsoft annonçant le lancement de leur websérie publicitaire avec Omar et Fred :

Avec « Le World Wide Web », nous avons choisi de marquer les esprits avec une double association : tout d’abord en associant le navigateur le plus populaire, avec deux des stars les plus populaires auprès des Français. Ensuite en soulignant l’association naturelle d’Internet Explorer et son fameux logo bleu à lnternet en général.

Note à moi même : « marquer les esprits » en langage marketing est donc synonyme de « semer la confusion ».

Le jeu du jeudi #005 : Bastion

Bastion

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine, c’est presque Noël le développeur indépendant Supergiant Games a porté le jeu Bastion sous Chrome. Oui, vous avez bien lu. Bastion, le jeu d’action/RPG indépendant sorti en juillet dernier sur PC est jouable intégralement sous Chrome (que ce soit sur PC, Mac ou Linux). Vous pouvez jouer gratuitement à la démo, et ensuite acheter le jeu pour 15$ sur le Chrome Web Store.

Il vous faudra quand même une config correcte pour y jouer (processeur dual core 1,7Ghz, 2 Go de ram, carte graphique de 512Mo). Et surtout, il faudra activer Native Client dans Chrome. Pour ça, il suffit d’aller sur la page chrome://flags/ dans Chrome, de répérer « Client natif » et de cliquer sur « Activer ». Native Client est un projet Open Source de Google qui permet de faire tourner du code natif x86 au sein du navigateur. Il n’y a donc ici pas la moindre trace de HTML5, mais ça reste une belle prouesse technique, et surtout une des premières fois qu’on peut retrouver un vrai gros jeu complet au sein d’un navigateur.

Le design pour les développeurs

Johan Ronsse est un graphiste belge, et il a récemment donné une conférence intitulée « Design for developers« . Comme son nom l’indique, la conférence s’adresse aux développeurs, dans l’espoir de les sensibiliser au design et d’arriver à leur faire faire des applications propres, sans l’aide d’un graphiste. Seuls les slides de sa conférence sont en ligne, mais Johan a eu la bonne idée de les annoter afin de retranscrire son discours oral.

Le design pour les développeurs

Le résultat est tout simplement formidable, et j’encourage fortement n’importe quel développeur/intégrateur/ »pseudo webdesigner qui vient du print » à prendre le temps de lire les 183 slides de sa présentation.

A travers sa présentation, il aborde les points suivants :

  • La typographie
  • L’alignement
  • L’ombre et la lumière
  • Les couleurs
  • Les icônes
  • La réutilisation du design

Johan a également réussi à mettre le doigt sur quelque qui traînait dans mon esprit depuis un moment. Il commence sa présentation par se présenter, en différenciant très nettement son métier, le design d’interface, du graphisme purement visuel (ce que j’appelle du design publicitaire).

Le design d'interface vs l'effet waow

 

Je pense que c’est l’erreur la plus courante que je rencontre chez les graphistes. Le design d’interface n’est pas du design publicitaire. Et croire que parce que l’on maîtrise l’un, on saura faire l’autre est une erreur. Le problème est que sur le web, la limite est souvent difficile à cerner, ou alors on donne tout à faire au même designer par simplicité.
Si votre site offre un service à l’internaute (la vente d’un produit, un formulaire de contact, une application web, …), alors c’est du design d’interface. La compréhension et la maîtrise des contraintes du web est alors indispensable.

« Flash is not supported »

Signe des temps, Flash n’est pas supporté par les applications HTML5 de Spotify.

Flash is not supported

Chrome n’est pas le nouvel IE6

Michael Muchmore chez PCMag il y a 2 semaines (et la traduction française chez Framasoft) :

Le nouveau navigateur à la mode s’appelle Google Chrome, qui, d’après StatCounter, vient juste de dépasser l’ex-favori indépendant Firefox en part de marché globale. Chrome peut faire des choses dont les autres navigateurs sont incapables, et Google ne connaît plus que Chrome, ce qui signifie que certains des sites de Google ne fonctionnent intégralement que dans Chrome. Même aujourd’hui, vous pouvez lire sur le blog de Google qu’il existe de nouveaux niveaux d’Angry Birds qui ne fonctionnent que dans Chrome.

Il y a un immense traumatisme dans le monde du web face à IE6. Je ne suis pas sûr qu’insinuer que Chrome soit le nouvel IE6 soit très intelligent. Si IE6 était Hitler, alors cette comparaison serait le point godwin. De mon point de vue d’intégrateur, voilà ce qu’est IE6 :

  • Un navigateur dominant 95% du marché à sa sortie. Encore aujourd’hui, IE reste le navigateur le plus utilisé au monde, et IE6 parfois le plus utilisé comme par exemple en Chine. Chrome a réussi à atteindre 30% de parts de marché en seulement 3 ans. Mais je ne pense pas que la situation de monopole qu’a connu IE soit aujourd’hui réalisable.
  • Un navigateur buggé. IE6 contient énormément de bugs basiques extrêmement rageant. Tous les navigateurs contiennent des bugs. Mais ce problème a été rendu particulièrement grave par Microsoft à cause du point suivant.
  • Un navigateur jamais mis à jour. En 7 ans de support officiel, IE6 a été mis à jour 3 fois. Aucune de ces mises à jour n’a corrigé les problèmes de rendu du navigateur. Chrome est mis à jour toutes les 6 semaines, et corrige aussi bien des problèmes de sécurité que des problèmes de rendu.
  • Un navigateur fermé. IE6 est la propriété de Microsoft, et c’est tout. Chrome (et Firefox, Safari, Opera) sont des navigateurs basés sur des technologies open-source.
La politique de Google avec Chrome a ses défauts. Google encourage certaines mauvaises pratiques, que ce soit dans l’écriture du code ou dans la compatibilité de son site à des fins marketing (cf l’exemple d’Angry Birds). Je reste également prudent sur toutes les données que Google collecte avec Chrome.
Mais on est vraiment loin, très loin, d’IE6.