C’est une époque extraordinaire pour être un développeur

La semaine dernière, j’ai regardé la vidéo d’une conférence de l’excellent John Gruber, « The think of it versus the thought of it » (30 minutes, plus des questions réponses). S’adressant à des développeurs Apple, il explique comment la prédominance d’Apple (en termes de revenus) sur le marché du mobile et de l’informatique en général influence l’ensemble de l’industrie. L’attention d’Apple pour le design et l’expérience utilisateur se retrouvent alors chez tous les concurrents, et c’est une très bonne chose pour l’ensemble des développeurs sur les plates-formes Apple.

Lors de la présentation la semaine dernière, Tim Cook a déclaré : « C’est une époque extraordinaire pour être chez Apple ». Il a certainement raison. Mais à vous, je dirais : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur Apple. C’est le bon moment et le bon endroit, une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans une carrière. C’est comme être musicien dans un groupe de rock’n’roll à la fin des années ’60. C’est comme être un réalisateur de films dans les années ’70, après Scorsese, Coppola, Steven Spielberg ou George Lucas quand il était encore sain d’esprit.

Il a certainement raison. Mais je dirais même plus globalement : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur. Que ce soit sur Mac, sur Windows, sur iPhone, sur Android, ou sur le web.

Il y a cinq ans, il fallait avoir des épaules sacrément solides pour être développeur indépendant et produire et distribuer soit même ses applications. Avec l’App Store et l’iPhone, Apple a révolutionné la façon de vendre et distribuer des logiciels. Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile de produire une application et la distribuer à une large audience. J’ai presque l’impression de voir des développeurs indépendants partout (amis, collègues, sur Twitter, etc…).

Ces dernières semaines, je suis aussi tombé sur pleins d’articles qui allaient dans ce sens. Par exemple, dans « Vous êtes un développeur, alors pourquoi vous travaillez pour quelqu’un d’autre ? », Mikey P. explique :

En tant que développeur, vous êtes assis sur une mine d’or. Est-ce que vous vous en rendez-compte ? Non, sérieusement, sur une @#$% de mine d’or !

J’amais dans l’histoire moderne a-t-il été aussi facile de créer quelque de zéro, avec peu ou pas de capital and un modèle de marketing limité uniquement par votre imagination.

Pensez aux plus gros sites que vous visitez ou utilisez tous les jours : Facebook, Twitter, Flickr, Foursquare, ou même Google — tous ont été créés par des développeurs qui ont créé quelque chose à partir de rien de plus qu’une idée dans leur tête.

Oh, et puis il y avait aussi cette vidéo chez TED de Thomas Suarez, un développeur iOS en culotte courte :

  1. JDP, le

    La différence entre un simple développeur (même brillant) et les fondateurs de Google, Facebook ou Flikr : Il n’a souvent aucune notions de management / marketing et sera incapable de lever des millions (même des milliers) d’€ pour développer ses idées. Il faudra se contenter de petites applications à la durée de vie limitée, qui certes, le feront vivre, mais ne feront pas de lui le nouveau pape du numérique.

    Quand au gamin… rien ne prouve qu’il a développé ses applications, les Américains sont tellement friands de ces histoires d’enfants surdoués à la limite du « pantin » qui représentent si bien le rêve Américain. Consommation.

  2. Développement, le

    Je suis d’accord avec JDP sur la différence entre un développeur et un entrepreneur.
    Le premier n’a pas les conséquences du second, alors que le second peut se dispenser d’avoir les compétences du premier, il peut embaucher.

    Ce qu’il faut, c’est une vision, et tous les fondateurs de ces grands services en ligne qui ont changé le monde sont avant tout des visionnaires et pas des développeurs.

    C’est vrai qu’ils ont souvent une formation d’ingénieur, mais ce n’est pas LA condition pour réussir.

    Enfin, pour le gamin, c’est une fable US, que l’histoire soit vraie ou pas, on est dans le rêve collectif.

  3. JessyLenne, le

    « souvent » peut-etre, mais le « parfois » fais qu’en effet nous sommes assis sur une €&@&’ de mine d’or.

    Le developpeur qui n’a pas ces notions n’a generalement aucun mal a trouver (et surtout se faire trouver) par des personnes qui les ont. Une association donnant donnant.

    Au pire, on s’enrichie avec passion (qui a dis « celui qui travaille grace a sa passion ne travaillera jamais?). Au mieux, on a un potentiel enorme d’enrichissement au bout des doigts, et plutot interet a en profiter!

  4. Ced, le

    Je trouve aussi que c’est une époque où on appelle n’importe qui « développeur ». Du genre le gars qui fait des drag’n’drop de fonctions toutes faites dans son framework…