Les articles de l'année 2011

Flash et la position d’Adobe

Cette semaine, Michael Chaize, consultant avant-vente chez Adobe France, répond aux questions du Journal du Net sur l’arrêt de Flash Mobile.

Pourquoi avoir arrêté le Flash sur mobile ?
[…] Nous avons pris cette décision pour deux raisons. En premier lieu, parce qu’Apple a toujours refusé d’exécuter du Flash en natif sur iOS. Ensuite, parce que Microsoft a annoncé qu’il n’accepterai aucun plugin au sein de l’interface Windows 8 Metro.

En mars dernier, Michael Chaize répondait au journal Le Monde suite au lancement de Flash 10.1 sur mobile.

Les critiques de Flash par Apple ont-elles eu un impact négatif ?
La réaction d’Apple à notre égard a motivé tous les autres acteurs du monde du mobile, des tablettes, mais aussi des télévisions interactives à venir travailler avec nous. Flash est devenu un argument de vente.

C’est un peu comme si vous organisiez une grande fête, et que vous mettiez tout le monde à la porte parce que vos 2 principaux invités ne sont pas venus.

Je ne connaissais pas Michael Chaize, mais il a l’air très sympathique. Dans cette même interview au monde, il déclarait :

Parmi la liste de critiques [de Steve Jobs], l’une des principales était la partie consommation des ressources par Flash, spécialement sur environnement mobile : les téléphones portables sont beaucoup moins puissants que les PC. A l’époque où Apple a sorti l’iPhone, c’était une remarque totalement justifiée. Flash player 9 n’était pas du tout conçu pour tourner sur ces environnements-là. […] Avec Flash 10.1, on réduit considérablement la consommation du processeur et celle de la mémoire.

Et maintenant, regardez le un an plus tôt faire la démo de Flash 10.1 sur Android sur son blog. En 7 minutes de démo de Flash, le téléphone a perdu 10% de sa batterie

Le jeu du jeudi #004 : Z-Type

Z-Type

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine : Z-Type, un jeu où vous devez taper les mots qui apparaissent à l’écran. Ok, ça paraît ennuyeux dit comme ça, mais le jeu s’inspire des vieux shooters, et le résultat est plutôt joli à regarder. Tout comme Bionic Labs, le jeu a été créé sous Impact JS.

Le prochain Steve Jobs sera une femme

J’adore les humoristes américains, et s’il y en a un que j’aime par dessus tout ces dernières années, c’est Louis CK. Je me fais pipi dessus devant ses spectacles, et sa série Louie est un bijou d’écriture et de jeu d’acteur. Aujourd’hui, dans un article chez Fast Company, il revient sur son côté féministe et pourquoi il pense que « le prochain Steve Jobs sera une femme ».

Je pense que c’est une bonne époque pour avoir une fille au 21ème siècle parce que les temps changent, avec plus d’opportunités pour les femmes. Mais les filles sont toujours les outsiders, ce qui signifie qu’elles vont travailler plus dur, et tout le monde aime un outsider. Le prochain Steve Jobs sera totalement une femme, parce que les filles sont N°2, et les N°2 gagnent toujours en Amérique. Apple était la société N°2 pendant des années, et Apple incarne de nombreux traits féminins : un accent sur le design intuitif, l’intellect, un bon sens de la créativité, et l’ambition de toujours faire la meilleure version de quelque chose. Traditionnellement, les hommes sont plus comme Microsoft, où ils feront une fausse version de ce que la fille a fait, puis ils lui foutront une raclée et ils essaieront d’intimider tout le monde pour utiliser leurs produits.

Sérieusement, si vous ne connaissez pas Louis CK, allez passer le reste de votre soirée sur Youtube (« Being white », « Suck a bag of dicks », ou son passage chez Conan sont un bon début).

C’est une époque extraordinaire pour être un développeur

La semaine dernière, j’ai regardé la vidéo d’une conférence de l’excellent John Gruber, « The think of it versus the thought of it » (30 minutes, plus des questions réponses). S’adressant à des développeurs Apple, il explique comment la prédominance d’Apple (en termes de revenus) sur le marché du mobile et de l’informatique en général influence l’ensemble de l’industrie. L’attention d’Apple pour le design et l’expérience utilisateur se retrouvent alors chez tous les concurrents, et c’est une très bonne chose pour l’ensemble des développeurs sur les plates-formes Apple.

Lors de la présentation la semaine dernière, Tim Cook a déclaré : « C’est une époque extraordinaire pour être chez Apple ». Il a certainement raison. Mais à vous, je dirais : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur Apple. C’est le bon moment et le bon endroit, une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans une carrière. C’est comme être musicien dans un groupe de rock’n’roll à la fin des années ’60. C’est comme être un réalisateur de films dans les années ’70, après Scorsese, Coppola, Steven Spielberg ou George Lucas quand il était encore sain d’esprit.

Il a certainement raison. Mais je dirais même plus globalement : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur. Que ce soit sur Mac, sur Windows, sur iPhone, sur Android, ou sur le web.

Il y a cinq ans, il fallait avoir des épaules sacrément solides pour être développeur indépendant et produire et distribuer soit même ses applications. Avec l’App Store et l’iPhone, Apple a révolutionné la façon de vendre et distribuer des logiciels. Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile de produire une application et la distribuer à une large audience. J’ai presque l’impression de voir des développeurs indépendants partout (amis, collègues, sur Twitter, etc…).

Ces dernières semaines, je suis aussi tombé sur pleins d’articles qui allaient dans ce sens. Par exemple, dans « Vous êtes un développeur, alors pourquoi vous travaillez pour quelqu’un d’autre ? », Mikey P. explique :

En tant que développeur, vous êtes assis sur une mine d’or. Est-ce que vous vous en rendez-compte ? Non, sérieusement, sur une @#$% de mine d’or !

J’amais dans l’histoire moderne a-t-il été aussi facile de créer quelque de zéro, avec peu ou pas de capital and un modèle de marketing limité uniquement par votre imagination.

Pensez aux plus gros sites que vous visitez ou utilisez tous les jours : Facebook, Twitter, Flickr, Foursquare, ou même Google — tous ont été créés par des développeurs qui ont créé quelque chose à partir de rien de plus qu’une idée dans leur tête.

Oh, et puis il y avait aussi cette vidéo chez TED de Thomas Suarez, un développeur iOS en culotte courte :

Les vrais gens n’utilisent pas Android

Hier, lors du Google Music Event, Google a annoncé qu’il y avait en moyenne 550 000 activations de mobiles par jour, et au total plus de 200 millions d’appareils sous Android dans le monde. Ce chiffre a doublé depuis mai dernier. Ce chiffre est impressionnant.

Les vrais gens n'utilisent pas Android

A titre de comparaison, Apple annonçait le mois dernier avoir vendu 250 millions d’appareils sous iOS (iPhone, iPad, iPod touch).

En tant qu’intégrateur, ça fait un moment que je prends en compte iOS dans mes projets en essayant de penser aux petits détails qui font la différence (favicon spécifiques, media queries, contrôles tactiles, etc…). Cependant, j’ai toujours négligé Android en me disant que peu de gens utilisaient vraiment cet OS. Malgré les chiffres impressionnants annoncés par Google, je ne pense pas devoir prendre en compte Android encore pour un bon moment.

Le nombre d’appareils sous Android a doublé entre mai dernier et aujourd’hui. On pourrait donc légitimement supposer que le nombre de visiteurs sous Android sur le web ait suivi cette croissance de manière significative. Mais si on regarde les statistiques d’utilisation des navigateurs mobiles, on réalise vite qu’on est loin du compte.

Les statistiques d'Android et iOS en mai et octobre 2011

D’après NetMarketShare, Android n’aurait gagné que 3% de part de marché de surf mobile, contre presque 12% pour iOS. Constat quasi identique chez StatCounter, où Android serait passé de 17% à 22% entre mai et octobre, avec par contre une stagnation d’iOS entre 22% et 23%. Et en regardant les stats des sites de mes clients sous Google Analytics, j’en arrive à la même conclusion : en 6 mois, alors que le nombre d’appareils sous Android a doublé, le nombre d’internautes sous Android a à peine augmenté. Même Google en arrive à la même conclusion : il y a 2 mois, ils annonçaient devant un tribunal qu’iOS représentait 2/3 de leurs recherches mobiles.

J’en arrive alors à la conclusion suivante : les vrais gens n’utilisent pas Android.

Quand je parle d’utilisation, je parle uniquement d’utilisation web. Les appareils Android (smartphones, tablettes) sont vendus comme des appareils permettant d’accéder à la totalité du web (et même « à des millions de pages en Flash »). Pourtant, il semblerait que la part d’utilisateurs qui en font vraiment l’usage est totalement disproportionnée.

Et quand je parle de vrais gens, ça n’a rien de péjoratif. Je veux juste parler de monsieur et madame tout le monde. Ceux qui se sont vus refourguer un téléphone Android lors de leur renouvellement de contrat chez SFR, Orange ou Bouygues. Ceux qui ont vus les publicités pour l’iPad à la télé, mais qui ont penché pour une tablette moins chère en magasin, sans savoir réellement ce qu’ils achetaient. Si vous avez encore un doute sur ma définition de « vrais gens », celle tirée de Reservoir Dogs s’applique parfaitement.