Le coût grandissant du développement interactif

R Blank, entrepreneur, formateur ActionScript et fondateur de la communauté Flash à Los Angeles, a écrit un article qui m’a fait sortir de mes gonds : « La mode majeure du développement interactif » (ou « Le coût grandissant du développement interactif » dans sa première publication).

D’un point de vue d’entreprise, la clé à retenir de cette période est que, dollar pour dollar, les expériences fourniront moins de fonctionnalités, pour un plus petit pourcentage de visiteurs. Dit autrement, produire la même fonctionnalité, livrée au même pourcentage du marché, coûtera plus cher.

Cette conclusion n’est pas un commentaire sur les valeurs particulières ni de HTML ou de Flash. C’est plutôt le reflet d’un fait sous-jacent : Adobe absorbe une portion non-insignifiante des coûts de production pour nous autres qui utilisons Flash pour livrer des expériences riches dans un navigateur. Adobe s’assure que Flash tourne de la même manière, dans n’importe quel navigateur, sur n’importe quelle plate-forme, et que vous n’avez pas à vous en préoccuper. Ainsi, Flash représente une subvention significative de la part d’Adobe au reste d’Internet.

Il n’y a aucune société investissant de manière similaire et aussi consistante pour HTML5.  Au lieu de ça, HTML5 fonctionne juste comme les précédentes versions de HTML. C’est un standard international, et les différents fabricants de navigateurs l’implémente différemment. Chaque navigateur que  vous souhaitez supporter accroît les coûts et le temps de production, d’abord en augmentant le temps passé en tests d’assurance qualité, puis au temps de développement passé à résoudre des problèmes spécifiques à des navigateurs qui sont inévitablement découverts.

Son point de vue est évidemment biaisé, et il y tellement de choses fausses ou erronées dans cet extrait que je ne sais pas par où commencer. Mais je partage son interrogation : un développement interactif va-t-il coûter plus cher en HTML5 qu’en Flash ?

Il n’y a aucun débat sur le fait qu’aujourd’hui, faire du développement interactif en HTML5 coûte sensiblement plus cher que du développement en Flash. Dit autrement : développer sur une plate-forme jeune de quelques années coûte plus cher que développer sur une plate-forme lancée en 1996. Ce n’est surement pas pour rien que la plupart des démos interactives qui me viennent à l’esprit (20 Things I Learned, RO.ME, Cut The Rope) sont sponsorisées par les navigateurs eux-mêmes.

Mais je suis convaincu que sur le long terme, le coût du développement interactif tendra vers zéro. Le seul coût imputé au client sera à la hauteur de ses demandes spécifiques. Je suis convaincu que de la même manière que ces 10 dernières années ont vu émerger des tonnes de CMS de grande qualité permettant de créer des sites gratuitement, ces 10 prochaines années vont voir fleurir le même genre de solutions pour l’interactivité côté client. J’en reviens exactement à ce que j’expliquais en novembre dernier, dans mon article « Flash vs. HTML5« .

Avec HTML5, un tout nouveau public découvre les joies et les possibilités de l’animation pour le web. HTML5 est un standard ouvert et gratuit. Avec HTML5, vous facturez à vos clients votre création plutôt que la technologie. Avec HTML5, votre code est constamment visible et accessible aux yeux de tous.

La philosophie de Flash est exclusive; elle pousse à la créativité aux dépends de la technique, à la fermeture et à la lucrativité.

La philosophie de HTML5 est inclusive; elle pousse à la créativité en équilibre avec la technique, à l’ouverture et au libre échange.

Mais évidemment, il s’agit ici de mon point de vue biaisé d’intégrateur. Alors voici maintenant quelques considérations factuelles pour l’avenir.

Plus le temps passe, et moins de plate-formes supporteront Flash. En 2011, la vente d’ordinateurs a continué de chuter, au profit quasiment unique de l’iPad.

Kaelig a publié cette semaine une très bonne conclusion pour « sortir du débat Standards vs. pragmatisme » :

Ne cédez pas au buzz du moment, ne sautez pas sur les nouveautés pour l’amour du risque. Ce n’est pas seulement une affaire de professionnels du web, vous pourriez carrément mettre votre client dans le pétrin si vous manquez de vigilance sur la pérénité des choix techniques que vous effectuez.

En choisissant Flash aujourd’hui, vous assurez à vos clients que votre travail ne fonctionnera plus sur une majorité de plate-formes utilisées dans les 2 ans à venir. Qu’on le veuille ou non, Flash Player va disparaître. Ce n’est plus qu’une question de temps. Vous n’avez pas le choix. A mon avis, la vraie question à se poser pour un professionnel n’est pas « combien ça coûte ? », mais « quand dois-je m’y mettre pour rester compétitif ? ».

  1. Nico, le

    Le coût qui se réduira, sans aucun doute, quand on aura plein d’outils pour générer des trucs de dingues en HTML5, ça permettra d’aller plus vite.

    Le coût qui tend vers 0, ça c’est une énormité. Même le meilleur des CMS, il faut l’installer, le paramétrer correctement, y intégrer les templates du client, etc.

  2. jessy Lenne, le

    Je ne suis pas d’accord sur la disparition de flash. Flash a encore de beaux jours devant lui :
    – pour certains sites web qui artistiquement ou semiologiquement le requierent
    – pour certains sites web qui techniquement le requirt, pour la 3D par exemple a peine ébauchée en html5. Ou pour la compatibilité inter navigateur (cf. cut the rope)
    – pour les application desktop (AIR)
    – Pour les applications mobiles (exportation vers app iOS, android, …
    – pour les publicités web, html5 a encore des progrets.a faire.

    A chaque projet sa technologie, le tout est de se tenir pret a les utiliser!

  3. Ludo, le

    Je n’opère pas sur Flash car il n’adresse pas les besoins de mes clients, mais il a tout de même l’avantage de représenter une solution unique et packagée. De l’autre coté, en HTML, la gratuité des technologies n’est pas une priorité… Pour preuve le nombre d’outils, frameworks et fonctionnalités qui accélèrent le développement et lui donne une plus-value qui se traduit le plus souvent… Par l’acquisition d’une licence payante. Cet écosystème gratuit/payant vis d’ailleurs très bien ensemble et forme le tissus de base à tout projet.

  4. Michael, le

    Tu n’imagine pas à quel point je suis d’accord sur tes conclusions, à savoir que flash est déclinant et va disparaître, à l’instar de silverlight.

    Néanmoins, dire que nous parviendrons à réduire les coûts de conceptions HTML5 à ceux constatés en développement flash, me semble bien trop optimiste.

    Le débat ne se situe pas en effet sur « HTML5 vs Flash », mais plutôt sur « Firefox vs Chrome vs IE vs Opéra ». Ou encore, comment faire en sorte que le W3C apporte plus de précision à son implémentation, afin que nous ne soyons plus obliger de « développer une appli par navigateur » (c’est un poil exagéré).

    Je ne sais plus si c’est toi qui avait écrit un article sur la liberté qu’avait les éditeurs de navigateur, dans l’implémentation du W3C. Je pense que cette liberté n’est pas bonne, voilà tout.

    On se retrouve dans quelque chose de comparable aux développements sous Android et IOS : sous Android, il faut encore aujourd’hui une version par système Android différent, alors que sur IOS, il en faut 1 seul.

    Mais les choses avancent, j’en suis sûr, et je me prend encore à rêver à un monde où toutes les applications ne seront que Web. Ça sera beau, tu verras :p

  5. Maxime, le

    Ca changera surement rapidement mais ce qui manque aujourd’hui c’est des outils pour permettre aux non-intégrateurs de faire ce qu’ils font aujourd’hui en flash (comme des animations simples ou peu interactives)
    Quand on voit le Case Study http://www.html5rocks.com/en/tutorials/doodles/lem/ et ses 17000 lignes de codes et mois de développement, pour faire un mini-jeu qui prendrait à tout casser 5 jours d’animation + 5 jours de code en Flash, on voit que le chemin a parcourir est encore long

  6. lionel, le

    hello,
    Je vois pas ce qui a pu te mettre hors de toi, il ne dit pas non plus de grosse bêtise, aujourd’hui, ça coûte plus cher de faire une application riche en HTML qu’en flash. C’est pas nouveau. Dans un registre plus spécialisé puisque ca concerne essentiellement les applications riches, un article intéressant, qui je pense résume bien les enjeux d’un passage de flex vers html5, et les difficultés à adresser.

    PS : J’aime beaucoup comment tes considérations factuelles. La seule que tu as oublié c’est Adobe a décidé de recentrer son activité sur ce qui rapporte, exit tout les projets pas assez rentables d’ou la vague de projet abandonnés en 2011.

    Sinon je comprends pas l’acharnement à vouloir la mort de Flash, pourquoi c’est le mal absolu le web avec des plugins ? Le web s’est pas censé être ouvert ?

  7. Marco, le

    Article très intéressant Rémi. Merci.

  8. Kaelig, le

    @Lionel : Justement, Flash n’est pas ouvert. Si l’on veut un web ouvert, les technologies qui font le web doivent être la propriété de l’humanité, pas d’une société privée.

  9. lionel, le

    @Kaelig: c’est justement ce genre de pensée que je ne comprends pas… Pour moi le web doit être ouvert et surtout libre, si des gens veulent utiliser des logiciels ouverts ou pas, c’est leur choix, on a pas à leur imposé une seule vision du web. Attention je dis pas que je suis pour les logiciels propriétaires, je dit juste que ce qui fait pour moi la liberté du web c’est la possibilité d’avoir les deux paradigmes (libre vs propriétaire) pouvant se côtoyer…

  10. mythos, le

    @Kaelig : http://blogs.apache.org/flex/

    epic fail.

    Flash = fondation Apache, Flash = open-source. Le compilateur est un projet Apache, les spécs ont toujours été ouvertes et vastement documentées, la VM a été offerte à la fondation Mozilla.

    les projets de plug-in open-source ont capoté, le seul à être massivement diffusé est celui d’Adobe.

    Flash est une plate-forme open-source de bout en bout. le fait que le seul plug-in largement utilisé soit celui d’Adobe est un epi-phénomène, stigmatiser toute la plate-forme pour ça est un grand écart sémantique passablement éculé.

    Le coût du HTML5 est titanesque dans la réalité de la vraie vie d’une agence Web. Depuis qques mois, pas de mal de monde déchante, et ça va continuer comme ça.

  11. mythos, le

    HTML5 est beaucoup commenté, poussé sur des blogs d’intégrateurs, mais on occulte beaucoup de ce qui se passe derrière le rideau :
    – Javascript est un langage à l’arrêt complet depuis 5 ans. Des dissensions énormes sont apparues au sein du comité ECMAscript. En gros, Google, Microsoft, Adobe et Apple ont essayé chacun de « récupérer » le langage. Apple en imposant Canvas, Microsoft en freinant des quatres fers au profit de leur vision, Google et Adobe en essayant d’industrialiser le langage en introduisant qui les classes, qui Dart et GWT. Depuis la sortie d’ECMAscript 4/Actionscript 3, l’évolution du langage est stoppée, le langage est à l’arrêt. Il n’y a aucune perspective à moyen/long-terme.
    – Canvas rame sur mobile. C’est volontaire de la part d’Apple (pour empêcher les jeux gratuits in-browser, très concrétement), probablement dû à la relative balkanisation du hardware pour ce qui est d’Android. Faire des jeux gratuits in-browser phagocyte les différents AppStores. Nul n’a de perspectives exactes quand au « débridage » de Canvas.
    – Flash donne accès à l’accélération hardware (DirectX/OpenGL). C’est l’évolution logique du jeu online, c’est nécessaire : pour pouvoir évoluer il faut pouvoir faire des jeux plus exigeants. WebGL le permet aussi. WebGL n’est pas présent sur mobile, WebGL ne sera pas non plus implémenté – et c’est définitif – par Internet Explorer. Dès lors, ça ouvre un boulevard pour Flash.

    Flash ne disparaitra pas, Flash est toujours la techno privilégié pour tout ce qui est exigeant en terme de perfs (accélération hardware), et les développements nécessitant un code non-lisible directement par « view source ». Ca laisse un marché énorme à Flash.

    Les plug-ins sont là pour compléter ce qu’offre le HTML, c’est l’ADN du Web, c’est ainsi. Linus Torvalds a un avis – largement diffusé dans la communauté open-source (pas les fans de Firefox non-développeurs, mais le vrai milieu, les contributeurs) – qui est de privilégier un pragmatisme évident et finalement historique :

    « Standards are paper. I use paper to wipe my butt every day. That’s how much that paper is worth. […]

    THE USER DOESN’T CARE.

    Pushing the blame around doesn’t help anybody. »

    Flash est là pour rester, HTML 5 aussi. 2 technos, 2 usages fondamentalement différents, il y a de la place pour tout le monde.

  12. Florian, le

    « il y tellement de choses fausses ou erronées dans cet extrait que je ne sais pas par où commencer »

    Ah, quelles sont ces choses fausses? J’attends tes arguments plutôt que ce genre de phrases toute faite…

    Malheureusement, du fait de la fragmentation des navigateurs et de leur implémentation partielles des standards ainsi que du manque d’outillage, développer un site ou une appli en HTML5 coûte aujourd’hui beaucoup plus cher qu’en Flash.

    C’est comme ça. Ça sera sûrement plus le cas dans 2 ans mais aujourd’hui c’est la réalité. Les clients ont besoin de projet AUJOURD’HUI, ils ne peuvent pas attendre 2 ans, et ils ont des contraintes budgétaires. Donc selon la typologie du projet et les plateformes visées, le Flash est peut-être le choix le plus adapté, ou peut-être le HTML5.

  13. Florian, le

    Bon sinon, je vais quand même répondre à ces abominables choses que tu as écrites :

    « Avec HTML5, un tout nouveau public découvre les joies et les possibilités de l’animation pour le web ».

    Oh oui merci, on a attendu HTML5 pour voir des animations sur le web….

    « Avec HTML5, vous facturez à vos clients votre création plutôt que la technologie. »

    Oué mec, quand 20-30% de ton budget du projet sert à gommer les différences d’implémentations des standards des navigateurs, tu ne fais pas payer la technologie, c’est sûr.

    « Avec HTML5, votre code est constamment visible et accessible aux yeux de tous. »

    Sûrement pas pratique pour des applications stratégiques.

    « La philosophie de Flash est exclusive; elle pousse à la créativité aux dépends de la technique, à la fermeture et à la lucrativité. »

    Désolé mais ça veut rien dire ta phrase là

  14. mythos, le

    Je n’avais pas tilté cette phrase : « La philosophie de Flash est exclusive; elle pousse à la créativité aux dépends de la technique […] »

    « Aux dépens de la technique », bref Flash = techno facile, clic-clic, animations dans Adobe Flash CS 5, un mépris affiché pour les standards et la sémantique, travail d’intégration effectué par dessus la jambe.

    L’intégration, le souci de la sémantique et du SEO est le même que pour une appli Ajax classique, on ne sort pas un contenu ou un site Flash sans un SEO impeccable, ceux qui le font sont des abrutis, de même qu’il y a des abrutis qui sortent des applis AJAX non référençables.

    C’est à ce Flash-là qu’il faut comparer HTML 5, pas au Flash de années 97-2001 où on faisait des bannières de pubs avec. Et on ne peut même pas comparer les deux, puisqu’avec un peu de culture du développement Web, on voit qu’il y a un gap énorme entre ces technos : Flash pour les développements sophistiqués, HTML 5 pour les petites améliorations front-end sans trop de SLoC.

    Aujourd’hui le développement Flash c’est plutôt Flex SDK/Eclipse, intégration continue sous Jenkins/Maven, des frameworks MVC/DI/IoC Java-like, et un degré de sophistication et d’industrialisation du code équivalent à du développement Java de SSII classique. Une techno parfaitement intégrée dans un pipeline de production classique, a contrario de HTML 5/JS où tout reste à inventer – il y a des choses intéressantes qui arrivent en ce moment dans ce domaine côté HTML 5.

    Au-delà des problèmes de compatibilité, il y a donc des critères qui font gonfler la facture du développement HTML 5 que visiblement tu ignores. L’industrialisation du code, « programming-in-the-large ».

    A un moment, il faudrait poser la question de la légitimité de l’auteur : quel profil ? Quel CV as-tu pour asséner constamment des contre-vérités aussi hénaurmes ? En fait en parcourant ce blog, on constate que pour chaque article sur le HTML 5, tu te fais allumer dans les commentaires, ça va quand même jusqu’à des commentaires de Michaël Chaize, Yamo, etc.

    Avant de créer un blog où l’on expose ses opinions de manière aussi virulentes sur le développement Web, il serait de bon ton de maîtriser au moins un langage de programmation – même si la Rule 110 est implémentable en HTML/CSS, j’ai un gros doute sur sa Turing-completeness. Je préférerai lire ce rant sur un blog où on parle de spine.js, CoffeeScript, backbone.js, pour moi et pour un développeur Web, HTML 5 c’est ça, et ça c’est intéressant comme sujet, et ça te permettrait d’être un peu plus légitime.

    Terence Parr disait très justement un jour : « Being an expert in XML is like being an expert in comma-separated files. » – il parlait du XML au sens large et incluait HTML dans le sac. C’est ça qui ralentit le HTML 5 : les gens qui le défendent le desserve souvent.

  15. Rémi, le

    Juste pour être sûr que tout le monde comprenne bien, j’ai rajouté vers la fin de l’article un lien vers cet article présentant l’état des lieux du marché du PC en 2011, iPad inclus. Je n’essaie pas de débattre sur les qualités techniques de telle ou telle plate-forme. J’essaie juste d’expliquer que si aujourd’hui vous développez un projet en Flash censé être pérenne pour les 3-4 prochaines années, vous êtes littéralement en train de vous tirer une balle dans la tête.

  16. mythos, le

    Ton graphe ne montre qu’une chose : tu confonds hardware vendu et PDM navigateurs. La PDM totale du mobile est à 8% mondiale, 4% Europe.

    Bref, l’iPad est le nouvel IE6.

  17. Kaelig, le

    @mythos : merci beaucoup pour ces infos, tu viens de chambouler ma vision des choses !

    Et désolé pour la mauvaise info, Lionel.

  18. Rémi, le

    @mythos : tu confonds Flash et Flex. Flash est une technologie propriétaire d’Adobe. Flex est une solution de développement basée sur Flash. Flex est devenu open source en fin d’année dernière, quand Adobe s’en est débarrassé en même temps que Flash Player sur mobile et TV. Ça ne rends en rien Flash open-source.

  19. lionel, le

    @Kaelig c’est à dire ?

  20. mythos, le

    Je ne confonds rien du tout. L’immense majorité du Flash, et je pèse mes mots, est en réalité compilé via Flex SDK qui est LE compilateur, et compile du code développé via des environnements classiques type Eclipse, les dévs Flash se sont affranchis de l’odieux Flash d’Adobe depuis longtemps. 10 ans à peu près (Sepy/MTASC étaient le premier IDE + compilateur open-source).

    Il existe un framework de composants nommé aussi « Adobe Flex », mais ça n’a rien à voir, et ce n’est pas de ça que je parle : Flex SDK, compilateur open-source != Flex, framework de composants similaire au XAML de Silverlight.

    Apache Flex regroupe compilateur + framework de composants. En réalité, c’est le compilateur qui est utilisé, il a toujours été open-source (http://opensource.adobe.com/wiki/display/flexsdk/Flex+SDK), et c’est Apache qui participe maintenant au développement. Basher Flash, c’est basher la fondation Apache.

    « Adobe Flash CS 5 », l’IDE propriétaire d’Adobe sert à faire des bannières et n’a pas grand intérêt, mais un avenir certain néanmoins : un .swf est facilement shippable sur un adserver, a contrario du HTML 5, qui nécessite plusieurs fichiers et donc un vrai déploiement.

    C’est toi qui confonds « Flex SDK », « Adobe Flash » et « Adobe Flex ». Je vois des lacunes titanesques dans ton discours, les rants sur HTML 5 vs Flash que tu publies à longueur de blog sont nourries d’une méconnaissance énorme de ce qu’est réellement Flash aujourd’hui.

    C’est cette facilité de distribution et son aspect cross-platform qui pose souci à Apple, en menaçant directement leur AppStore.

    En aucun cas on voit un « abandon de Flash par Adobe » ?! Bien au contraire, c’est la suite logique de ce qu’Adobe a entrepris dans l’open-source depuis les débuts de la Flash Platform. Je le répéte :
    – la spéc du format est 100% open-source, y compris ses internals les plus indiscrets, ça l’a toujours été, simplement aucun projet open-source de plug-in n’a été au bout : http://www.adobe.com/content/dam/Adobe/en/devnet/swf/pdf/swf_file_format_spec_v10.pdf
    – le compilateur est open-source, depuis au moins 5 ans, il est maintenant développé conjointement avec la Fondation Apache : http://opensource.adobe.com/wiki/display/flexsdk/Flex+SDK
    – vu qu’aucun team open-source n’a réussi à implémenter les spécs, Adobe a été jusqu’à faire don de la VM à Mozilla en 2006, dans le but de voir émerger une implémentation open-source du Player – et surtout d’éviter d’avoir à développer eux-mêmes les versions Mobile, Linux, etc : http://en.wikipedia.org/wiki/Tamarin_(software)
    – des projets vraiment open-source à la mode « hard-core barbu » comme Antlr visent la Flash Platform…

    « Ça ne rend en rien Flash open-source. » : euh si, quand le compilateur, la librairie standard, la spéc du format sont open-source, et que même L. Torvalds exprime un soutien franc et direct, on peut affirmer qu’une techno est open-source. J’ai du mal à te suivre. Je fais du Flash sous Linux depuis 5 ans… et aussi du Javascript/HTML 5 à un niveau plutôt relevé…

    De plus, open-source ou pas open-source, standards ou pas-standards, standards W3C ou standards-de-facto, l’utilisateur s’en contrefout, comme le mentionne judicieusement L. Torvalds. Ce genre de choses, c’est de la politique. C’est à peu près aussi légitime que de dire « je n’utiliserai pas de PHP, car PHP c’est israélien, et Israël oppresse la Palestine ». Ca n’est en rien un critère important.

    L’utilisateur se fout des états d’âmes socio-politiques des développeurs:
    – l’utilisateur veut jouer à Farmville, aller sur Youporn, et des sites qui font du bruit et clignotent.
    – le client veut que ce soit pas cher, et « cross-platform = pas cher ».

    Ce qui compte c’est l’UX, et l’UX Flash déchire gentiment HTML 5, pour encore bien plus que 3-4 ans… : http://www.leschinois.com/, juste un lien pris au hasard en Flash « récent ». A venir en 2012, l’arrivée probable du multi-threading dans la prochaine release de Flash… Quand on voit que ce genre de sites tourne actuellement en monothread, je vous laisse imaginer ce qui va arriver dans l’année.

    Le HTML 5 n’est pas cross-platform, on s’en est tous rendus compte. Le HTML 5 n’est pas dimensionné pour assumer des projets supérieurs à 10K SLoC. Les 2 cohabiteront et pour longtemps, car c’est l’ADN même du développement Web. Apple/iOS/iPad est un phénomène qui parait massif, mais à la vue des chiffres réels tels que ceux postés plus haut, est en réalité totalement marginal.

    Torvalds ridiculise publiquement les standards, R. Stallman qui affirme être « content que Steve Jobs ne soit plus là », Tim Berners-Lee lui-même affirmant à qui veut l’entendre qu’Apple crée des « walled-garden » contre un Web réellement ouvert… Tous les cadors de l’open-source pointant Apple du doigt, ça vous fait quoi ? Vous y croyez encore aux « standards » tels qu’Apple veut vous les faire avaler ? Aux fameux « coûts de développement nuls », en Javascript, alors que ce langage n’évolue plus depuis 5 ans ?

  21. Rémi, le

    Donc en fait depuis le début tu n’as pas compris que je parlais de Flash Player, et en aucun cas de Flash IDE. Okay.

  22. mythos, le

    La spec est open-source, la VM est open-source et a été offerte à la fondation Mozilla il y a 5 ans: c’est assez clair. VM = la partie compliquée du Player, pour les non-développeurs. Au risque de me répéter, s’il n’existe pas de player open-source, c’est que les différents projets ont capotés (gnash). Adobe a toujours eu intérêt à ce qu’il y en ai, la spec du format a toujours été open-source dans ce but…

    Exactement comme Java.

    Et alors ? WTF? La VM Java de Sun est closed-source, mais qu’est-ce que ça change ? Toutes les specs de Flash sont open-source, la VM Flash est open-source, on s’en tape du plug-in : si tu en veux un open-source, TU LE CODES. MAis ça n’a aucun intérêt, autre que socio-politique.

    Arguer que c’est un critère de coût caché ?! WTF ?! Que c’est « une balle dans la tête » sans avenir ?! WTF ?! tu te rends compte que tu parles de 500.000 developpeurs worldwide ? Que toute la communauté open-source te regarde en rigolant et se moque ouvertement, du plus simple contributeur aux pères fondateurs, de ta logique « standards » vs. Flash ?

  23. Rémi, le

    Si je comprends bien mythos, ton plus gros grief envers HTML5 aujourd’hui, c’est son manque de support sur la majorité des navigateurs. Mais tu défends becs et ongles que tu continueras à utiliser Flex/Flash même quand Flash Player ne sera plus installé que sur 10% des machines/navigateurs ?

  24. dan, le

    En fait il se pose un réel problème si je ne me trompe pas derrière apple qui prone le Html5 comme personne. Et la politique commerciale d’apple est connue, ce qui m’interpelle, je ne trouve pas ca cohérent de la part d’un des plus gd business man.
    Le Html5, c’est chouette (j’aime bq) , mais offre la possibilité de télécharger une vidéo trop facilement (clique droit , enregistrer sous).
    Plus de protection, youtube en html5 est copiable en 3 clik (avec safari). Des sites comme youporn l’ont compris et font un youporn mobile protégé par acces, pour faire payer l’acces meme si ca ne va pas durer.

    Le Html5 c’est tellement simple… tellement facile… que l’étape suivante pour moi, c’est de la pub dans toutes les videos avec des incrustations sur les videos en veux tu en voila.

    Et c’est pour cette dernière raison que je pense qu’en tant que developpeur il faut se méfier grandement du html5 pour le moment. Flash finalement c’est pas si mal :) Le rtmp est un peu plus « difficile » à copier.
    Après si je dis n’importe quoi dites le moi car je m’interroge et pour moi cela devient de plus en plus évident. A moins que soit prévu une implémentation de protection contre la copie, mais je cherche je cherche et je trouve pas :/