« Bullshit animation »

La semaine dernière, j’ai vu sur Reddit cette image qui m’a fait sourire.

"Bullshit animation"

Je me suis toujours demandé comment fonctionnait cette animation dans iOS, se bloquant quasiment systématiquement à 90% avant de finaliser l’envoi. Magie de Reddit, le créateur de Cydia et un développeur iPhone de chez Apple sont venus apporter quelques précisions.

C’est un indicateur de progression indéterminé pour quelque chose dont ils peuvent deviner la durée mais sans avoir de suivi de sa progression. Ça fonctionne comme ça :

  • Affichez la barre de chargement pendant 4 secondes (ou 6 secondes s’il y a une photo jointe).
  • Si ça prends moins de 4 secondes,  remplissez rapidement le reste de la barre.
  • Si ça prends plus de 4 secondes, faites une pause à 90%.

C’est le même principe utilisé par un Mac avant au moment de booter. Déterminer le temps de chargement d’un système UNIX est très lent, alors ils ont juste mesuré le temps lors du dernier démarrage et vous donnent une barre de progression sur cette durée.

Maintenant je le saurais.

 

Des milliards et des milliards…

Je pensais avoir entendu tous les arguments possibles en faveur de Flash. Mais Adobe vient de se surpasser sur son site Adobe Gaming promouvant Flash pour le jeu vidéo.

Des milliards et des milliards

Des milliards et des milliards…

C’est ce que se font les éditeurs de jeu chaque année en choisissant la technologie Flash pour construire leurs jeux.

Mais oui ! Avec Flash vous n’allez pas gagner votre vie. Vous n’allez pas devenir millionaire. Vous allez devenir milliardaire.

La théorie espagnole

La semaine dernière, je suis tombé sur un article intitulé : « Tous les projets logiciels sur lesquels j’ai travaillé ont utilisé la théorie espagnole de gestion de projets, et il y a des chances pour que les votre aussi« .

Et effectivement, ce fut le cas. Pour expliquer la théorie en question, l’auteur cite le livre « Peopleware: Productive Projects and Teams » de Tom DeMarco et Thimoty Lister.

Les historiens ont établi il y a longtemps une abstraction de différentes théories de valeur : la théorie espagnole, pour sa part, disait qu’il n’existait qu’une quantité fixe de valeur sur Terre. Ainsi, le chemin vers l’accumulation de richesse consistait à apprendre comment l’extraire plus efficacement du sol ou des gens.

Et puis il y a eu la théorie anglaise qui stipulait que la valeur pouvait être créée par de l’ingéniosité et la technologie. Ainsi les Anglais ont eu une révolution industrielle, pendant que les espagnols perdaient leur temps à exploiter le terrain et les indiens dans le Nouveau Monde. Ils ont déplacé d’énormes quantités d’or à travers l’océan, et tout ce qu’ils ont gagné de leurs efforts a été une énorme inflation (beaucoup trop d’or chassaient trop peu de biens).

La théorie espagnole est bien vivante parmi les managers un peu partout. Vous le voyez quand ils parlent de productivité. La productivité signifie réaliser plus en une heure de travail, mais bien trop souvent elle signifie soutirer plus pour une heure de paye. Il y a une grosse différence. Les managers de la théorie espagnole rêvent d’atteindre de nouveaux niveaux de productivité grâce au simple mécanisme du travail supplémentaire impayé. Ils divisent le travail réalisé en une semaine par 40 heures, et non pas par les 80 ou 90 heures que le travailleur a réellement passé.

Ce n’est pas vraiment de la productivité — c’est plus de la fraude — mais c’est le dernier cri pour de nombreux managers américains. Ils intimident et gratifient leurs équipes de très longues heures de travail. Ils leur font comprendre à quel point la date de livraison est importante (même si c’est peut être totalement arbitraire; le monde ne va pas s’arrêter juste parce qu’un projet se finit un mois plus tard). Ils les piègent en leur faisant accepter des plannings désespérément serrés, les poussent à sacrifier tout pour tenir la date butoir, et feront n’importe quoi pour les faire travailler de plus en plus fort.

Vous n’avez pas idée à quel point tout ceci résonne de mes précédentes expériences professionnelles.

Bonus : ça me fait aussi penser aux 20% de temps libre chez Google vus par Dilbert.

La vitesse

La semaine dernière, Steve Lohr publiait dans le New York Times un article intitulé « Pour les internautes impatients, un clin d’oeil est trop long » :

Attendez une seconde.

Non, c’est trop long.

Vous vous souvenez quand vous étiez prêts à attendre quelques secondes qu’un ordinateur réponde à un clic sur un site web ou à une frappe au clavier ? Ces temps-ci, même 400 millisecondes — littéralement un clin d’oeil — est trop long, comme l’ont découvert les ingénieurs de Google. Ce délai à peine perceptible provoque moins de recherches chez les gens.

« Inconsciemment, vous n’aimez pas attendre », déclare Arvind Jain, un ingénieur de Google qui est le maestro de la vitesse au sein de la société. « Chaque milliseconde compte. »

La vitesse est pour moi un critère essentiel de qualité d’un site web. Ça tombe bien, puisqu’une grande partie de la rapidité de chargement d’un site va de la responsabilité de son intégrateur. Et ça suit très bien mon mantra. Ainsi, la moindre décision prise par un intégrateur aura un impact sur la rapidité d’un site :

  • Le choix de vos balises HTML
  • Le nommage de vos classes et ids dans le HTML
  • La découpe de vos images
  • Le format de compression des images
  • L’utilisation d’une librairie JavaScript
  • Etc…

D’après moi, une page web ne devrait jamais peser plus de 500Ko. Le très bon Chris Coyier avait fait un sondage sur son blog, et à 64%, ses lecteurs étaient d’accords sur le fait qu’une page ne doive jamais dépasser 500Ko. Mais ça signifie que 36% de ses lecteurs ne voient pas de problèmes à avoir une page de plus de 500Ko. 500Ko, c’est déjà au minimum 10 secondes de chargement avec un débit maximal en EDGE sur mobile. Si vous surfez sur mobile, vous n’avez probablement pas 10 secondes à perdre ainsi.

Même si cette contrainte est en général bien comprise par les clients, elle reste difficile à appliquer. Il y a deux semaines, David Heinemeiser Hansson de 37signals expliquait pourquoi ils se sont concentrés sur la vitesse lors de leur de refonte de Basecamp.

La vitesse est l’un de ces principaux avantages compétitifs qui ont le pouvoir de durer sur le long terme. Comme le dirait Jeff Bezos [PDG d’Amazon], personne ne va se réveiller dans 10 ans en souhaitant que leur application soit plus lente. Les investissements dans la vitesse vont payer des dividendes pour l’éternité.

Avec un petit budget donné pour améliorer son site, un client va très certainement privilégier des changements esthétiques, ou l’ajout de nouvelles fonctionnalités. Ça me paraît surtout être un choix de facilité. Et surtout ça n’a pour moi rien de rationnel. Peut être qu’une refonte graphique va améliorer son site et son chiffre d’affaires.

Mais peut être pas.

La technologie et l’ordre naturel des choses

Je viens de lire le commentaire de Dall0o sur mon précédent article, « Les vrais gens et leurs ordinateurs » :

Mon petit frère de 11 ans a installé chrome + des plugins, se sert de ses favoris et des raccourcis clavier. Il sait installer/utiliser une iso sans soucis. Ma mère a peur de lancer un navigateur.

Ça m’a rappelé une excellente citation de Douglas Adams (auteur du Guide du Voyageur Galactique) :

Tout ce qui existe au monde quand vous naissez est normal et ordinaire, et fait juste partie intégrante de la façon dont le monde marche. Tout ce qui est inventé entre vos 15 ans et vos 35 ans est nouveau et excitant et révolutionnaire, et vous ferez probablement carrière dedans. Tout ce qui est inventé après vos 35 ans est contre l’ordre naturel des choses.

 

« Laisse moi cinq minutes »

Jason Fried, patron de 37signals, « Laisse moi cinq minutes » :

Il y a quelques années j’étais une tête brulée. Dès que quelqu’un disait quelque chose, je trouvais un moyen d’être en désaccord. Je repoussais durement une idée si elle ne rentrait pas dans ma vision du monde.

C’est comme si je devais être le premier avec une opinion, comme si ça signifiait quelque chose. Mais ce que ça signifiait vraiment c’est que je ne réfléchissais pas assez au problème. Plus vite vous réagissez, moins vous réfléchissez. Pas toujours, mais souvent.

C’est facile de parler de réactions spontanées comme si c’était quelque chose que seuls les autres avaient. Si votre voisin n’est pas immunisé, vous non plus.

Ça m’est venu à l’esprit en 2007. Je donnais une conférence au Business Innovation Factory à Providence (dans le Rhode Island). Tout comme Richard Saul Wurman [fondateur de TED]. Après ma conférence, Richard est venu se présenter et complimenter ma présentation. C’est très généreux de sa part. Il n’avait assurément pas à faire ça.

Et qu’est-ce que j’ai fait ? Je l’ai repoussé en lui parlant de sa conférence. Pendant qu’il présentait ses idées sur la scène, je faisais un inventaire des choses avec lesquelles je n’étais pas d’accord. Et quand j’ai eu l’opportunité de parler avec lui, j’ai rapidement repoussé certaines de ses idées. J’ai dû passer pour un tel trou du cul.

Sa réponse a changé ma vie. C’était quelque chose de simple. Il a dit « Mec, laisse moi cinq minutes. » Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par ça ? Il m’a dit que c’était bien d’être en désaccord, c’est bien de repousser des idées, c’est super d’avoir de fortes opinions et croyances, mais laisse un peu de temps à mes idées pour s’installer avant que tu ne sois sur de vouloir débattre contre elles. « Cinq minutes » voulait dire « réfléchir », et non pas réagir. Il avait absolument raison. J’arrivais dans cette discussion pour chercher à prouver quelque chose, et non pas pour apprendre quelque chose.

J’hésite à rendre cette lecture obligatoire avant de laisser des graphistes, des fans de Flash, ou des fans d’Android commenter sur mon blog.

Codez pour les autres

J’utilise de plus en plus des applications (mobile ou web) pour accéder à du contenu diffusé sur des sites. Par exemple, voici le rendu d’un de mes derniers articles sur Google Reader.

Google Reader

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Les vrais gens et leurs ordinateurs

Il y a quelques semaines, le magazine Fortune publiait un comparatif des ventes d’ordinateurs par fabricants, avec et sans l’iPad. Résultat : en comptant l’iPad, Apple est devenu le premier vendeur d’ordinateurs, devant HP.

Et puis j’ai vu ce tweet passer pleins de fois sur Twitter :

« Apple n°1 des vente d’ordinateur si on compte l’iPad » < « Lego, n°1 des ventes de voiture si on compte les jouets » (via @Enkimy)

J’aurais trouvé ça rigolo si la comparaison n’était pas aussi incensée. Les gens n’achètent pas des Lego pour la même raison qu’ils achètent une voiture. Les gens achètent désormais un iPad pour la même raison qu’ils achetaient auparavant un ordinateur.

Quand je parle des « gens », je veux bien entendu parler de vraies personnes, de monsieur et madame tout le monde. il y a quelques années, j’avais lu un article sur un blog anglais qui expliquait la relation avec l’informatique pour le commun des mortels. J’ai été incapable de retrouver l’article en question, mais ça disait quelque chose comme ça :

La plupart des gens détestent utiliser un ordinateur. La plupart des gens préférent s’atteler à des tâches ménagères, comme passer l’aspirateur ou sortir les poubelles, plutôt que d’avoir à utiliser un ordinateur. Mais si par malheur ils doivent en utiliser un, par exemple pour rechercher une information sur Internet ou pour rédiger un courrier administratif, l’expérience est bien souvent pénible. La plupart du temps, l’ordinateur est relégué dans une pièce recluse et froide de la maison. Pour l’utiliser, il faudra s’asseoir sur une vieille chaise inconfortable utilisée là à défaut. Et puis il faudra s’armer de patience devant le moindre chargement de l’ordinateur, et faire avec la peur constante d’avoir fait une mauvaise manipulation.

J’ai toujours utilisé mon iPad comme un gadget secondaire, mais je suis vraiment convaincu que pour le marché de masse, pour monsieur et madame tout le monde, c’est tout sauf un gadget. Et ça, ça va profondément changer toute l’industrie informatique ces prochaines années, et en particulier la façon dont on conçoit des sites web.