Les articles de la catégorie « Lu ailleurs »

Les boutons des réseaux sociaux

La semaine dernière, Olivier Richenstein (designer de l’excellent IA Writer) expliquait son dégoût pour les boutons des réseaux sociaux dans un excellent article dont on pourrait traduire le titre par « Balayer la vermine » :

Vous promettant de vous rendre branché et de promouvoir votre contenu comme par magie sur les réseaux sociaux, les boutons J’aime, Retweeter, et +1 occupent un bon emplacement sur quasiment toutes les pages du World Wide Web. À cause de ça, quasiment chaque site majeur et chaque marque mondiale offre de la publicité gratuitement à Twitter et à Facebook. Mais est-ce que ces boutons marchent ? C’est difficile à dire. Ce que l’on sait pour sûr, c’est que ces boutons magiques promeuvent leurs propres marques, et qu’ils ont tendance à vous rendre un peu désespéré. Pas trop désespéré, juste un petit peu.

Il prend ensuite l’exemple de Smashing Magazine, qui tweetait récemment :

Nous avons supprimé les boutons Facebook et le trafic de Facebook a augmenté. La raison : au lieu « d’aimer » des articles, les lecteurs les ont partagé sur leur profil.

Il liste enfin les principales raisons qui l’opposent à ces boutons :

  • Vous étiez au courant de l’espionnage ?
  • Êtes-vous d’accord pour avoir un site plus lent à charger et au scroll cahoteux ?
  • Si vous n’êtes pas connu, les boutons des réseaux sociaux vous font passer pour le chien qui attends les miettes à côté de la table. Vous avez peut-être une très belle plume et beaucoup à dire, mais vous n’aurez jamais que quelques retweets et « J’aime ». Oui, ce n’est pas juste, mais c’est comme ça. Si vous êtes connu, vous attirerez l’attention, même de vos articles les plus médiocres. Si vous n’êtes pas connu, peu importe à quel point vous êtes bon, au départ ça ne marchera pas. Le bouton qui dit « 2 retweets » sera plutôt lu comme « Cet article n’est pas terrible, mais s’il vous plaît lisez-le quand même. S’il vous plaît ?« 
  • Si vous êtes connu et que votre texte n’est pas si bon, les boutons de partage peuvent sembler avares et injustes (oui, les gens sont jaloux). « 1280 retweets et vous en voulez encore ? Arf, je pense que vous en avez eu assez pour cette bouze. » Quand j’ai commencé à écrire cet article, je voulais citer un article courageux de 37signals expliquant que « c’est le contenu, pas les icônes » qui compte, jusqu’à ce que je me rende compte qu’ils ont maintenant ajouté un bouton « J’aime » et un bouton « Retweeter ».
  • Sur un média plein de publicité et d’auto-promotion, chaque pixel de bruit inutile et de mendicité au clic devrait être évité autant que possible. Moins il y a de bruit, moins il y a de mendicité, moins il y a de publicité secondaires, signifie qu’il sera plus facile, et plus probable, que les gens lisent réellement votre contenu.

J’ai toujours refusé de mettre des boutons de partage sur ce blog pour des raisons plutôt techniques (et pour éviter que les pages ne mettent 3 minutes à charger). Mais ça n’empêche pourtant pas mes articles d’être partagés sur Facebook, Twitter ou même Google+. Est-ce que j’aurais plus de partages sur les réseaux sociaux en ajoutant ces boutons ? Peut-être. Est-ce que je détériorerais considérablement le temps de chargement de mon site en rajoutant ces boutons ?  Absolument.

Pourquoi on appelle un bouton radio « un bouton radio » ?

Je ne m’étais jamais vraiment posé la question, mais cet article de Scott Hanselman m’a fait réaliser pourquoi on appelle un bouton radio « un bouton radio »  (avec la confirmation de Wikipédia).

Un bouton radio

Les boutons radio sont appelés ainsi car ils rappellent les boutons que l’on peut trouver sur les anciennes radios qui permettent de choisir d’écouter une station parmi les différentes fréquences préalablement enregistrées. Comme il n’est possible d’écouter qu’une seule station à la fois, lorsque l’on appuie sur un des boutons, si un autre est déjà enfoncé, alors il se relève.

J’ai honte de ne pas avoir su ça plus tôt.

« Méfiez-vous de certaines catégories professionnelles »

Hier soir, j’ai vu chez 37signals une conférence de Aaron Draplin présentant en 50 minutes « 50 points pour détruire votre carrière« . Ça parle de design, d’astronomie, et de conseils pour bien vivre sa vie en général. Mais surtout Aaron est un monsieur très rigolo, et avec un langage cru et un franc-parler.

J’ai particulièrement ris quand il a présenté son point N°17 : Méfiez-vous de certaines catégories professionnelles.

Be Wary Of Certain Business Professionals - Aaron Draplin Point N°17

Méfiez-vous de certaines catégories professionnelles. Voici le pire de la société. On va commencer par le bas.

  1. Les télémarketeurs, faites attention
  2. Les Agents de Sécurité des Transports (« TSA agents »)
  3. Les pickpockets
  4. Les employés du Département des Véhicules Motorisés, si vous ne l’avez jamais vécu c’est vraiment mauvais
  5. Les voleurs de chevaux
  6. Les collecteurs d’impôts
  7. Et tout en haut… Les développeurs web. Ces salauds vont vous mentir, vous gruger et vous voler en vous regardant droit dans les yeux, inventer des conditions à la volée dont j’ai pas la moindre idée de ce qu’ils racontent, et puis vous envoyer un long e-mail en vous expliquant pourquoi c’est important… Écoutez : faites bien attention aux développeurs web. Saletés de charlatans.

C’est triste, mais ironiquement je suis assez d’accord avec lui. Le monde du développement web est bourré de charlatans. C’est difficile pour un graphiste d’être un charlatan . Si vous êtes un mauvais graphiste, ça se verra tout de suite dans votre travail. Par contre, pour un développeur web, ça me semble facile d’entourlouper un client en lui vendant un travail baclé et de mauvaise qualité, mais qui s’affichera pourtant correctement et correspondra à ses attentes graphiques.

C’est bien pour ça que je me tue à répéter que le design n’est pas la finalité d’une page web. Si vous voulez vraiment savoir ce que vaut un intégrateur, ne regardez pas ses pages intégrées. Regardez son code.

Les 6 étapes du débogage

Lu chez plasmasturm, repris lui même d’ailleurs : Les 6 étapes du débogage.

  1. Ça ne peut pas arriver.
  2. Chez moi ça marche.
  3. Ça ne devrait pas arriver.
  4. Pourquoi est-ce que ça arrive ?
  5. Oh, je vois.
  6. Comment est-ce que ça a pu marcher ?

Les portes de Norman

S’il y a un livre qui a profondément changé ma compréhension du monde et la façon dont je conçois des sites Internet, c’est très certainement « The Design of Everyday Things » de Donald Norman. Le livre traite de la conception des objets de la vie de tous les jours, d’ergonomie et de facilité d’utilisation, avec pleins d’anecdotes et d’exemples comme je les aime. Dans les premiers chapitres du livre, l’auteur prends l’exemple des portes. Cet exemple est devenu tellement célèbre qu’il est désormais courant de désigner une porte mal conçue comme une « porte de Norman ».

Quand nous approchons une porte, nous devons trouver le côté qui s’ouvre et l’endroit à manipuler. En d’autres termes, nous devons arriver à comprendre ce que l’on doit faire et où le faire. Nous nous attendons à trouver un signal visible pour réaliser la bonne manipulation : une plaque, une prolongation, un creux, un renfoncement – quelque chose qui permette à la main de toucher, saisir, tourner ou s’insérer. Ceci nous dit où agir. L’étape suivante est de comprendre comment : nous devons déterminer quelles opérations sont permises, en partie en se basant sur l’affordance, en partie guidés par les contraintes.

Il y a une variété incroyable de portes. Certaines ne s’ouvrent que si un bouton est appuyé, et certaines ne semblent pas s’ouvrir du tout, n’ayant aucun bouton, aucun matériel, ni aucun autre signe de leur fonctionnement. La porte s’ouvre peut être à l’aide d’une pédale. Ou peut être qu’elle est activée par une commande vocale, et que nous devons prononcer la phrase magique (« Sésame ouvre toi !« ). En outre, certaines portes ont des étiquettes sur elles : tirez, poussez, glissez, portez, sonnez, insérez votre carte, entrez votre mot de passe, souriez, tournez, saluez, dansez, ou peut-être juste, demandez. D’une manière ou d’une autre, quand un appareil aussi simple qu’une porte doit être utilisé avec un manuel d’utilisation – même s’il s’agit d’un manuel d’un seul mot – alors c’est un échec, mal conçu.

Je pense que c’est tout aussi valable pour le web. Si vous devez expliquer à l’internaute comment se servir de votre page, même avec une simple phrase, vous avez raté votre travail.

Que vous soyez graphiste, développeur ou chef de projets, je vous recommande vraiment très chaudement la lecture de « The Design of Everyday Things« . Le livre, bien que datant de 1988, n’a jamais été traduit en français. Mais même en étant très précis et très détaillé, il se lit relativement facilement et se divise en pleins de sections assez courtes et souvent illustrées. Et il ne coûte que 10€ chez Amazon (et si vous utilisez ce lien, vous contribuerez à mon bien être personnel).

Dans la même veine, cette galerie de photos de panneaux sur des panneaux créée par Jason Fried me fait toujours autant sourire.