Les articles de la catégorie « Anecdotes »

Le clavier virtuel du Nintendo eShop

Le clavier virtuel pour enregistrer un code de téléchargement dans le Nintendo eShop sur Nintendo Switch désactive par défaut les lettres O, I, Z. Ça évite tout doute lorsqu’on saisit un code (c’est un deux ou un « S » ? un « L » ou un « i » ?). Ça fait plusieurs fois que je le remarque et je trouve ça vraiment malin.

(Capture d’écran via cette vidéo. Fait intéressant, Nintendo désactive la fonctionnalité capture d’écran sur cette page dans l’eShop.)

Sherlock Holmes

Vue sur Reddit, la page affichée par Google Maps si on n’a pas JavaScript.

"When you have eliminated the JavaScript, whatever remains must be an empty page."

When you have eliminated the JavaScript, whatever remains must be an empty page.

En référence à une citation de Sherlock Holmes :

Une fois qu’on a éliminé l’impossible, ce qui reste […] doit être la vérité.

Ça pourrait être un clin d’oeil rigolo si ce n’était pas un triste état des lieux du Web.

Ma connexion de campagne

Depuis un peu plus d’un an, j’habite à la campagne. Le vacarme du ramassage des poubelles au réveil a été remplacé par le chant des oies et le meuglement des vaches. En contrepartie, j’ai dû troquer ma connexion ADSL citadine à 10 Mbits/s contre une connexion ADSL de campagne à 2 Mbit/s.

2 Mbit/s, c’est quand même pas mal. J’ai découvert le web avec une connexion 56 K, et j’ai grandi avec une connexion ADSL à 512 Kbit/s. À 2 Mbit/s, je peux télécharger presque 1 Go en une heure. (Avec une connexion 56 K, il m’aurait fallu plus de 2,5 jours.) C’est une connexion suffisante pour surfer sur le web dans des conditions convenables. Mais il y a quand même quelques inconvénients. Par exemple, dès que je veux regarder une vidéo en streaming. En dehors de Youtube et Vimeo, la plupart des lecteurs vidéo du web sont absolument atroces pour ma connexion. Par exemple ce matin, j’ai voulu regarder une vidéo chez Polygon vantant les graphismes d’un nouveau jeu Star Wars.

Voici ce que j’ai vu.

Une vidéo en bas débit chez Polygon

Autant dire que je ne trouve pas ces graphismes folichons. En forçant manuellement la vidéo en qualité élevée, j’étais déjà plus emballé. Mais j’ai du attendre près d’une minute pour que le lecteur ait téléchargé une dizaine de secondes. J’ai donc rapidement abandonné le visionnage de cette vidéo.

Là où ça se gâte, c’est quand la télévision (via ADSL) est allumée. Je passe alors d’un débit de 2 Mbits/s à 0,2 Mbits/s. Ça devient alors un tout autre monde. À 0,2 Mbit/s, il me faut environ quarante secondes pour charge une page d’un mégaoctet. Le web presque tout entier devient alors très, très lent. Quand il se charge. À 0,2 Mbits/s, n’importe quelle interface reposant lourdement sur du JavaScript devient tout simplement inutilisable. L’écran de chargement de Gmail me semble interminable. Je maudis les sites utilisant des polices personnalisées en CSS, car je suis condamné à regarder des pages sans aucun texte pendant qu’elles se chargent.

Je rencontre aussi parfois des surprises. Par exemple, le soir où Apple annonce le langage Swift et que je veux voir par simple curiosité à quoi ça ressemble, j’essaye de télécharger le livre de présentation sur iBooks.

Un téléchargement lent sur IBooks

« 2 heures » de téléchargement restant pour 308 Ko. Ça fait beaucoup. J’ai compris un peu plus tard pourquoi c’était si long. Au même moment, ma Wii U avait décidé de se mettre à jour. 2 Mbits/s moins la télé moins le téléchargement d’une mise à jour pour la Wii U égale plus grand chose pour le web.

Alors face à ça, je m’adapte. Je laisse des pages se charger en arrière-plan, et j’y retourne cinq minutes plus tard, en espérant que tout soit bien chargé. Mais là encore, je maudis certains sites qui forcent le rafraichissement des pages en utilisant une <meta http-equiv="refresh">. Je maudis aussi les sites qui utilisent un scroll infini plutôt qu’une pagination, parce que ça signifie que je suis condamné à regarder des contenus se charger, plutôt que de passer directement à la page suivante en arrière-plan. Et je maudis aussi les sites qui utilisent des scripts de lazyload pour des images (qui permettent de ne déclencher le chargement des images qu’une fois que l’utilisateur a scrollé jusqu’à leur niveau). Avec ma connexion de campagne, ça signifie que je dois encore une fois attendre devant mon écran que ces contenus se chargent.

Mais tout ça est en passe de changer ! En fin d’année dernière, j’ai découvert qu’Orange avait installé une antenne 4G à trois kilomètres de chez moi. Je suis alors aussitôt passé chez Sosh. J’avais pris un téléphone du boulot pour tester le débit en 4G. J’ai hurlé de joie en voyant le premier résultat sur SpeedTest.

31.57 Mbps en débit descendant.  18.93 Mbps en débit montant.

Malheureusement, mon iPhone 5 ne supporte pas la 4G française (à part sur les fréquences de Bouygues Telecom). Mais rien qu’en 3G+, j’ai déjà un débit dépassant les 8 Mbit/s. C’est déjà un grand pas en avant pour moi pour le moment. Et je changerais peut-être de téléphone dans le courant de l’année pour profiter de la 4G.

Alors pourquoi je raconte tout ça ? Parce que ça me fait beaucoup réfléchir sur les statistiques de débit que je peux lire et parfois communiquer à mes clients. Juste parce que j’ai une connexion théorique de 2 Mbit/s ne signifie pas que j’ai ces 2 Mbit/s de disponibles pour surfer sur le web. Même quand ma télévision n’est pas allumée, je suis quasiment en permanence sur Spotify, qui pompe forcément une partie de mon débit.

Ça me fait réfléchir aussi, parce que les bonnes pratiques de report de chargement de fichiers se révèlent en fait être un enfer avec un petit débit.

Et puis ça me fait réfléchir, parce que la connexion la plus rapide avec laquelle j’ai accès au web est désormais sur mon téléphone. J’utilise quasiment en permanence cette connexion partagée depuis mon téléphone sur mon ordinateur. Si mon forfait n’était pas limité en téléchargement (à 3 Go), j’aurais probablement déjà résilié mon abonnement ADSL.

 

Indice visuel

Hier matin, j’ai eu la surprise en arrivant au boulot de suivre un véhicule roulant à contre-sens. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive à cet endroit précis. Je me suis même déjà retrouvé nez à nez devant un véhicule roulant à contre-sens (je l’ai joué à la dégonfle au volant de ma Twingo, le conducteur en face a tout de suite vu à qui il avait affaire). Voici la rue en question, suite à des récents travaux.

Ne vous fiez pas au ciel bleu, ça reste dans le Nord

Il s’agit à la base d’une route à quatre voies, dont deux réservées aux bus. Puis il y a un passage piéton et une intersection avec des pavés. Puis la route est réduite à trois voies, avec plus qu’une seule voie de bus. Puis la route est à nouveau réduite à deux voies. Voici un plan reconstitué par mes soins.

A chaque fois, le problème s’est passé au passage de l’intersection, du point A au point B sur mon illustration. Plutôt que de continuer tout droit, le véhicule au point A se décale d’une voie pour se retrouver alors au point B, à contre-sens. Le marquage au sol est pourtant assez clair

J’ai moi-même eu un moment d’hésitation la première fois que j’ai emprunté cette nouvelle route. Et je pense que ces erreurs sont facilitées par trois indices visuels :

  1. Les pavés de l’intersection créent une discontinuité du marquage au sol, ce qui permet de vite s’y perdre.
  2. Il y a un arrêt de bus situé juste après l’intersection et le changement de voie. Le marquage au sol de l’arrêt de bus est fort, et peut laisser croire qu’il s’agit encore de la voie de bus présente auparavant.
  3. Lorsqu’on est à contre-sens (au point B), on est pile en face de la route sur laquelle on se trouvera quelques dizaines de mètres plus loin après le dernier rétrécissement de voies (au point C). Du coup, si on voit un véhicule au loin, on est tenté de croire qu’on est sur la bonne voie.

Pour éviter ça, je pense qu’un simple panneau indiquant le nombre et le sens des voies suffirait (même si du coup ça fait un peu porte de Norman et que ça ne résout pas vraiment le problème de base de cette route).

Cette petite tranche de vie m’a rappelé un article vu le mois dernier sur Twitter, « Opodo : le bouton qui fâche« , rapportant un test utilisateur :

Lors de ce test nous avons demandé aux participants de réserver le voyage de leur choix. Vous allez voir dans la vidéo ci-dessous une utilisatrice qui filtre les résultats en utilisant certains critères (destination, durée, budget…) mais une action inattendue se produit :

Opodo : le bouton qui fâche

Après avoir cliqué sur le bouton « Supprimer tous les critères » (00:35) l’utilisatrice ne comprend pas pourquoi ses choix se sont effacés. Le libellé du bouton est pourtant clair, alors pourquoi cette erreur ?

Dans cet exemple, comme dans mon exemple de contre-sens, il s’agit d’une erreur particulièrement grossière. Et pourtant, si elle se produit, ce n’est pas parce que les gens sont particulièrement idiots, mais bien parce qu’il y a un problème de design.

L’expérience d’un premier achat

Il y a un an et demi, j’ai acheté ma première voiture. Je n’avais jamais eu besoin d’un véhicule auparavant. J’habitais sur Lille et les transports en commun me permettaient de me rendre à mon travail et d’être indépendant 95 % du temps. Et puis j’ai déménagé à 50 Km de mon lieu de travail. À moi les joies du TER, de ses retards quotidiens, de ses grèves trimestrielles et de l’angoisse constante d’arriver en retard le matin et de ne pas pouvoir rentrer chez moi le soir. Alors j’ai décidé d’acheter une voiture.

Le problème, c’est que j’y connais rien en automobile. J’écoutais attentivement les conseils de mon entourage, mais chacun y allait de sa propre expérience se contre-disant les unes des autres. « Avec les kilomètres que tu vas faire, il te faut un diesel ! » « Prends plutôt une essence, c’est moins cher et de toute façon le carburant est quasiment au même prix. » « Achète français, ça coûte moins cher à l’entretien. » « Achète japonais, ils font les meilleurs moteurs et ça demande moins d’entretien. »

Je n’avais pas la moindre idée de ce qui pouvait être important d’avoir dans une voiture, mais j’avais quelques contraintes. Je souhaitais un véhicule pour une utilisation occasionnelle, environ une fois par semaine. Je n’avais pas de budget précis en tête, mais je souhaitais pouvoir payer cash, sans faire de prêt. J’en avais aussi besoin assez rapidement, mais je n’avais pas beaucoup de temps à y consacrer. Et surtout, je devais pouvoir me rendre facilement seul chez le concessionnaire de la voiture de mes rêves. C’est bête, mais quand on n’a pas de voiture, c’est tout de suite très compliqué de se rendre chez des concessionnaires placés à l’extérieur des agglomérations.

Alors j’ai acheté ce petit bolide.

Twingo

Oui, une Twingo. Je peux désormais me vanter d’avoir une voiture de ministre.

Au début, tout allait bien. Ma Twingo et moi vivions un amour fou. Elle me convenait très bien pour une utilisation hebdomadaire. Et puis petit à petit, j’ai commencé à l’utiliser un peu plus, et à prendre le train moins souvent. Et puis la SNCF a enchaîné les retards, grèves et autres perturbations, et j’en ai eu marre. Et j’ai fini par prendre la route tous les jours, et ne plus jamais prendre le train.

Et là, forcément, la Twingo n’est pas forcément la voiture idéale pour avaler 100 Km d’autoroute par jour. Alors je recherche actuellement une nouvelle voiture. Une voiture plus confortable, dans laquelle je serais prêt à passer deux heures par jour. Et puis bien équipée, où je pourrais facilement relier mon téléphone pour y écouter ma musique, des podcasts, etc. Si j’ai toujours des tas de questions qui me trottent à l’esprit, l’expérience de mon premier achat me permet d’aborder ce deuxième achat beaucoup plus sereinement.

Si je vous parle de tout ça, c’est parce que cette expérience de premier achat a fait écho à celle que peuvent avoir des clients en recherche d’un tout premier site web. Si j’essaie de guider mes prospects en leur expliquant les avantages et inconvénients de telle ou telle solution, j’ai forcément un point de vue biaisé sur la question. Alors si vous êtes entrepreneur, que vous avez besoin d’un site pour votre société, que vous n’y connaissez rien au web, quels seront vos critères d’achat ? Le prix ? Le ressenti des premiers rendez-vous ? La taille de l’agence web ? Le langage serveur ou le CMS utilisé ? Comment faire le tri entre les conseils de vos amis et ceux des différentes agences que vous avez pu rencontrer ?

Je n’ai pas de réponse universelle, mais en me basant sur ma propre expérience d’achat d’un premier véhicule, je conseille aujourd’hui souvent de ne pas dépenser tout son budget. Si vous n’y connaissez rien au web, il y a de fortes chances pour que les besoins que vous imaginez aujourd’hui soient très différents des besoins que vous aurez dans un an, après avoir eu déjà un peu d’expérience dans la mise à jour de votre site.