Les boutons « J’aime » de Facebook n’affichent pas les « J’aime »

En juin dernier, je parlais des inconvénients techniques des boutons des réseaux sociaux. Tout récemment, en étudiant l’impact sur la performance du site d’un client des boutons « J’aime », j’ai découvert quelque chose que j’ignorais totalement. Je suis peut-être la dernière personne sur Terre à avoir appris ça. Mais ça m’a tellement émoustillé que j’ai cru bon de partager ma découverte. Attention, accrochez-vous.

Les boutons « J’aime » de Facebook n’affichent pas les « J’aime ».

Du moins, pas que. Voici ce que dit officiellement la documentation de Facebook :

De quoi est composé le nombre affiché sur mon bouton J’aime ?

Le nombre affiché est la somme :

  • Du nombre de « J’aime » sur cette URL
  • Du nombre de partages de cette URL (cela inclut le copier/coller d’un lien sur Facebook)
  • Du nombre de « J’aime » et de commentaires sur des publications sur Facebook concernant cette URL

C’est visible clairement dans la vieille API REST où l’on retrouve ces trois valeurs distinctes :

  • like_count : le nombre de clics sur un bouton « J’aime » associé à cette URL, ou de « J’aime » sur une publication sur Facebook contenant cette URL.
  • share_count : le nombre de partage de cette URL sur Facebook.
  • comment_count : le nombre de commentaires publiés sur un message de Facebook contenant cette URL.
  • total_count : la somme des trois points précédents, affichés sur un bouton « J’aime ».

Vous pouvez tester par vous même en remplaçant l’URL du paramètre urls à la fin de l’adresse suivante (ici avec l’adresse de mon article précédent) :

http://api.facebook.com/restserver.php?method=links.getStats&urls=http://www.hteumeuleu.fr/shitty-shitty-design/

Ce fonctionnement me paraît totalement fou. Cela signifie que le compteur d’un bouton « J’aime » ne reflète en rien l’appréciation de votre page ou de votre marque. Mais plutôt uniquement un volume de réactions générés sur Facebook. J’ai fait quelques tests, et voici ce que j’ai observé.

Imaginons que vous écriviez un article absolument odieux. Quelqu’un va poster votre article sur Facebook avec un commentaire du genre : « Non mais n’importe quoi, quelle merde cet article ! ». Vous venez de gagner un « J’aime ». Un des amis de cette personne va alors cliquer sur le lien « J’aime » de cette publication, et poster un commentaire pour dire qu’il est totalement d’accord. Vous venez de gagner deux « J’aime ». Cet ami va reposter un commentaire quelques minutes plus tard pour corriger une faute de son précédent commentaire. Vous gagnez un « J’aime » supplémentaire. Et ainsi de suite…

Et vous connaissez le meilleur dans tout ça ? Si la publication originale est supprimée (et donc tous les « J’aime » et tous les commentaires associés par la même occasion), vous conservez tous les « J’aime » à votre compteur.

Et toute cette petite machinerie fonctionne également si vous publiez une URL sur votre propre mur dans une publication limitée à votre propre profil (« Moi uniquement »). Vous pouvez donc faire grimper le nombre de « J’aime » sur vos propres URL en vous contentant de poster des commentaires sur votre propre publication visible uniquement par votre propre profil.

Le narcissisme est à son apogée.

  1. mulk, le

    Ben non, vous n’êtes pas la dernière personne sur Terre, y avait moi…
    Merci pour ces renseignements, ça m’évitera quelques corvées de plus dans les méandres infâmes de ces « social boutons » (qui m’en refilent d’ailleurs).

    Le pire, c’est que grâce à cela des « Community Managers » de pacotilles continuent à se faire mousser et à gagner leur salaire… (y en a des vrais, oui monsieur, ça existent, mais ils ne travaillent pas uniquement sur un « nombre de tweets », « un nombre de like », etc…)

  2. Angelina, le

    Merci de l’info, je ne le savais pas plus que vous.
    C’est énorme ! Je suis de plus en plus convaincue que la seule vertu de FBook c’est d’avoir su attirer tout le monde. Mais c’est vraiment bidon comme truc en dehors de ça.