De la fragmentation de Firefox

Statistiques des navigateurs

Firefox 4 est sorti le 22 mars 2011. D’après les statistiques de NetMarketShare (ci-dessus) ou StatCounter, à peine plus de 50% des utilisateurs de Firefox utilisent la dernière version (le reste étant encore très largement sur la version 3.6). Ce taux d’utilisation de la dernière version du navigateur est bien meilleur que pour Internet Explorer (à peine 10% des utilisateurs d’IE sont sur IE9). Mais c’est totalement ridicule comparé à Chrome où plus de 90% des utilisateurs sont sous Chrome 11 (la dernière version en mai 2011).

La semaine prochaine, Firefox 5 va sortir. Au vu de ses statistiques, j’ai bien peur que Mozilla ne soit responsable d’un nouvel enfer pour les intégrateurs, avec une fragmentation qui ne va faire que s’amplifier avec chaque nouvelle version. En mai dernier, Asa Dotzler (coordinateur de la communauté Mozilla) se moquait de l’adoption très lente d’IE, et déclarait en toute modestie :

IE9 ne rattrapera jamais Firefox. Je suis content que Microsoft ait enfin sorti un navigateur moderne, mais il faudra un an ou deux avant qu’ils fassent migrer leurs utilisateurs d’IE7 et 8. Donc aujourd’hui, et pour l’avenir proche, Microsoft sera le numéro trois en termes d’utilisation parmi les navigateurs modernes.

C’est bien de jouer sur les mots en parlant uniquement de navigateurs modernes. Mais ce qui compte, c’est l’utilisation d’un navigateur, toutes versions confondues. Et à ce niveau, de mon point de vue, c’est plutôt Mozilla qui est en train de se battre pour ne pas tomber à la 3ème place, derrière Chrome et IE.

Internet Explorer 9 est sorti

Comme prévu, Microsoft a sorti officiellement Internet Explorer 9 cette nuit. Pour l’occasion, ils n’ont pas hésité à sortir les gros moyens et à utiliser les plus gros clichés ethniques pour vanter son navigateur.

IE9 est sorti

La sortie d’un nouveau navigateur devrait toujours être source de fête pour les intégrateurs, et pourtant je n’en vois aucun porter de chapeau pointu les fesses à l’air sur la photocopieuse. Quasiment 2 ans jour pour jour après la sortie d’IE8, cette nouvelle version fait couler beaucoup d’encre (ou pas), mais pas forcément pour les bonnes raisons. Lire pourquoi IE9 c’est de la merde

Mes prédictions pour 2011

Ca y est, on y est ! Bonne année, bonne santé ! Meilleurs voeux, 1920×1280, tout ça, tout ça… Bien décidé à mettre à jour ce blog plus régulièrement, je me prête au jeu des prédictions pour l’année 2011, mais pour ce qui touche plus ou moins à l’intégration web.

1. Vers une meilleure répartition des navigateurs

Je vais prendre le 30/30/30

Si on regarde les statistiques des navigateurs de ces 2 dernières années, les chiffres sont clairs : Internet Explorer chute, Firefox stagne, et Chrome grimpe à toute allure.  Du coup, c’est pas bien difficile de deviner la tendance pour l’année prochaine. Mozilla va poursuivre sa non-progression, le retard pris dans la sortie de Firefox 4 et la lourdeur du logiciel n’aidant pas. Microsoft va continuer sa dégringolade, et l’adoption de IE9 (nécessitant obligatoirement Vista ou 7) risque d’être très difficile. Tout ça au profit du petit dernier, Chrome, qui va continuer sa croissance impressionante. On arriverait ainsi à une répartition de 30/30/30 entre les 3 principaux navigateurs. Les 10% restants se répartiraient majoritairement entre Safari (ultra populaire grâce à l’iPhone) et Opera.

2. L’arrivée des applications web

HTML5 say tro supair

Je me réjouis du succès des applications mobiles (iPhone, Android) ces dernières années. Mais au fond de moi, je suis convaincu que l’avenir est à l’application web. Un seul code compatible avec tous les navigateurs récents, pour toutes les plate-formes. Si 2010 a été une année plutôt théorique pour HTML5, 2011 sera l’année de la mise en pratique. Du coup, je sens une recrudescence dans l’arrivée de web-apps, consultables offline grâce aux préconisations du W3C. Le site Deezer a déjà annoncé migrer en partie vers une solution HTML5 (sauf pour la lecture audio). De son côté, Google a lancé tout récemment son Chrome Web Store qui permet dores et déjà de distribuer et vendre (pour l’instant aux US uniquement) des applications web. Tout ça bien sûr en préparation de la sortie cette année de Chrome OS, « l’ordinavigateur » de Google. Finies les applications desktop : place au cloud, au code universel et à HTML5.

3. L’explosion des navigateurs mobiles

iBoard : Ceci est une révolution

En 2010, Apple a fait renaître avec l’iPad une plate-forme jugée morte depuis 2 décennies. Les modèles concurrents commencent à se multiplier, nulle doute que la tendance va se poursuivre en 2011, avec très certainement la sortie de l’iPad 2. Mais surtout, le web va vraiment devenir mobile avec la démocratisation des smartphones chez tous les opérateurs à des prix plus accessibles pour le grand public. Nintendo pourrait aussi peser dans la balance avec la sortie en début d’année de la 3DS, petite soeur de la DS avec un écran 3D, un système d’exploitation multi-tâches et un navigateur web intégré.

2010 : une année en navigateurs

Nous sommes le 31 décembre 2010, et nous voici à l’heure quasi-obligée du bilan. L’année dernière, au même moment, je ne savais pas ce qu’était une vuvuzela, je ne jouais pas à Minecraft, je n’avais pas de compte Twitter ni de blog, et encore moins d’iPad.

Côté intégration web, 2010 a été l’arrivée massive d’HTML5, CSS3 et autres joyeuses nouveautés. IE6 passe doucement sous la barre des 5% d’utilisateurs, IE7 sous la barre des 10%, et l’avenir s’annonce presque heureux si on oublie quelques instants IE8 et IE9. Pour la première fois, j’ai utilisé abusivement du CSS3 dans des projets clients, ainsi que certaines API HTML5 (File, Drag&Drop) dans des projets internes (promis je vous en dit plus l’année prochaine). J’ai aussi pour la première fois réalisé des wireframes complets de sites web en HTML, en oubliant définitivement la case Powerpoint. Et en cette toute fin d’année, j’ai travaillé sur des maquettes graphiques de grands comptes directement dans le navigateur, en mettant quasi-définitivement Photoshop de côté. Bref, je sens qu’il fera bon être intégrateur en 2011.

Reste que si la course au HTML5 est lancée, et que les fabriquants de navigateurs utilisent ce terme abusivement pour vanter les mérites de leurs dernières betas, l’année est restée relativement calme au niveau des sorties officielles de versions de navigateurs. Calme ? Oui, mais pas pour tout le monde…

Plus fort qu'un Final Fantasy, Chrome est déjà en version VIII

Le 31 décembre 2009, Chrome était en version 3. Le 31 décembre 2010, Chrome est en version 8. Et les betas des 9 et 10 sont déjà bien avancées. Et tout ça sans aucun retéléchargement d’exécutable et réinstallation complète du navigateur (hein Firefox), et même sans aucun redémarrage complet de la machine (hein IE9 Preview). Du coup, ce versioning n’a plus vraiment de sens : il aura fallu 5 ans à Microsoft pour passer d’IE6 à IE7, et seulement 2 mois à Google pour passer de Chrome 6 à Chrome 7. Mais les résultats sont là pour les internautes : Chrome est passé de 5% d’utilisateurs à environ 15%, là où Firefox stagne depuis deux ans autour de 25%, et Microsoft continue sa dégringolade de 55% à environ 45%.

Sur ce, je souhaite une très bonne année à mes 3 ou 4 lecteurs. Et si vous devez prendre une résolution pour 2011… dites au moins 1920×1280. Ca fait 10 ans que tout le monde fait la blague avec 1024×768, il serait peut être temps de vous mettre à jour, vous aussi.