Les articles de la catégorie « Citations »

« So yeah, I’m fucking busy. »

Dans sa dernière newsletter envoyée hier, Louis CK s’excuse longuement d’envoyer beaucoup plus de newsletters récemment pour promouvoir sa nouvelle série. J’ai beaucoup aimé ce paragraphe.

Vous vous demandez peut-être, ou avez envie de me demander, mais à l’intérieur de vous même, « Pourquoi est-ce que tu ne laisses pas les gens se désinscrire d’une liste dédiée aux e-mails de Horace and Pete ? ». Et bien, le fait est que j’ai demandé à mes gens du web de créer des options de catégories pour mes listes d’e-mails. Et pour être juste avec eux, ils ont fait exactement ça. Et ils m’ont envoyé un e-mail il y a quelques jours, me montrant ces options et me demandent de les tester et de les valider. Et je n’ai pas regardé. Parce que je suis très occupé en ce moment à faire plein de choses comme, par exemple, emmener mes enfants à l’école le matin, aller les chercher plus tard, demander poliment au chien de ne pas mâcher des choses, construire un abri anti-Trump comme tout le monde, créer et payer pour une série télévisée et vous la distribuer directement. Donc oui, putain, je suis occupé. Désolé d’être vulgaire.

J’ai arrêté de compter le nombre de projets qui ont glissé à cause de clients trop occupés pour répondre. Mais Louis CK illustre parfaitement à quel point répondre à des « gens du web » n’est pas une priorité. Et c’est peut-être aussi bien comme ça.

« Vague, mais excitant »

Vu via Hacker News sur le site du CERN : « La proposition de Tim Berner’s Lee« .

En Mars 1989, Tim Berners-Lee a soumis une proposition pour un système de gestion de l’information à son chef, Mike Sendall. « Vague, mais excitant » étaient les mots que Sendall a écrit sur la proposition, permettant à Berners-Lee de continuer.

"Vague, mais excitant"

Au fait, saviez-vous que bien qu’élaboré au sein des laboratoires Suisse du CERN, techniquement, le web a été inventé en France ?

 

L’expression « surfer sur Internet »

Je déteste l’expression « surfer sur Internet ». Je ne surfe pas. Je suis assis comme un gros porc au fond de ma chaise en train de fixer un écran d’ordinateur. Je n’ai jamais fait de surf, mais je pense que ça n’a pas grand chose à voir. J’ai toujours imaginé que le terme venait d’un fournisseur d’accès ou d’une grosse boîte de com’ des années 90 qui a voulu rendre le web super cool. Mais sur le web français, les réponses sont plutôt évasives quand on cherche d’où vient l’expression. Voici par exemple l’explication de Wikipedia :

L’expression surfer sur le Web signifie « consulter le Web ». Elle a été inventée pour mettre l’accent sur le fait que consulter le Web consiste à suivre de nombreux hyperliens de page en page.

Okay. Il va falloir m’expliquer le rapport entre suivre des liens de pages en pages et des grands blonds musclés qui glissent sur des grandes vagues en Californie.

Heureusement, une petite recherche en anglais nous amène droit à la réponse. La première personne associée à l’utilisation de cette expression est Jean Armour Polly, une bibliothécaire et auteur américaine. En juin 1992, elle publie dans le bulletin de la bibliothèque de l’Université du Minnesota un article intitulé « Surfing the internet« . Sur son site personnel, elle raconte comment lui est venue l’idée de cette expression.

J’étais sous contrat avec le Wilson Library Bulletin pour écrire un article adressé aux débutants à propos d’Internet, à soumettre au journal en mars 1992. L’article a été imprimé dans l’édition de juin 1992.

En écrivant cet article, je savais que ce serait un des premiers du genre. « Zen and the Art of the Internet » était publié sur le net par Brendan Kehoe en janvier 1992, et c’était devenu un phénomène du net à petite échelle. Jusque-là il n’y avait que des RFCs (Requests for Comments) et d’autres écrits techniques à propos d’Internet. L’article de Kehoe innova pour les nouveaux utilisateurs universitaires, et j’étais décidée à faire la même chose pour les bibliothécaires.

En cherchant un titre pour l’article, j’évaluais plein de métaphores possibles. Je voulais quelque chose qui exprimait le plaisir que j’avais à aller sur Internet, tout en évoquant la compétence et l’endurance nécessaire pour bien l’utiliser. J’avais aussi besoin de quelque chose qui évoque un sens de l’aléatoire, du chaos et même du danger. Je voulais quelque chose qui fasse mouche, qui fasse mordre à l’hameçon, quelque chose de nautique.

A cette époque j’utilisais un tapis de souris de la bibliothèque d’Apple à Cupertino, en Californie, célèbre pour inventer et s’approprier des expressions savoureuses et les faire imprimer sur des survêtements et des tapis de souris (par exemple, « Un mois au laboratoire peut vous éviter une heure à la bibliothèque »). Celui que j’avais présentais un surfeur sur une grande vague. « Surfeur de l’information », ça disait. « Eureka », me suis-je dis. Et j’avais ma métaphore.

Le fait le plus ahurissant à propos de l’univers

Il n’y a pas très longtemps j’ai découvert Neil DeGrasse Tyson, astrophysicien et directeur du planétarium du Musée d’Histoire Naturelles de New York (et également devenu le meme « Watch out guys, we’re dealing with a badass over here » malgré lui).

J’ai découvert cette vidéo la semaine dernière, magnifiquement mise en scène sur une chanson de The Cinematic Orchestra, et je suis resté bouche bée. Interrogé par un lecteur du Time Magazine, il réponds à la question suivante : « Quel est le fait le plus ahurissant que vous puissiez partager avec nous à propos de l’Univers ? »

The Most Astounding Fact - Neil deGrasse Tyson

Le fait le plus ahurissant… c’est de savoir que les atomes qui composent la vie sur Terre, les atomes qui forment le corps humain sont traçables jusqu’aux creusets qui ont cuisiné des éléments de lumière en éléments denses dans leurs noyaux, sous des températures et des pressions extrêmes.

Ces étoiles, les plus lourdes d’entre elles, sont devenues instables dans leurs vieilles années. Elles se sont écroulées puis ont explosé, dispersant leurs intestins enrichis à travers la galaxie. Des intestins faits de carbone, de nitrogène, d’oxygène, et tous les ingrédients fondamentaux de la vie en elle-même. Ces ingrédients sont devenus une partie de nuages de gaz, qui se sont condensés, écroulés, et ont formé la génération suivante de système solaires : des étoiles avec des planètes en orbites. Et ces planètes ont maintenant les ingrédients de la vie elle-même.

Donc je lève les yeux au ciel la nuit… et je sais que oui, nous faisons partis de cet univers, nous sommes dans cet univers… Mais peut être que plus important que ces deux points, c’est que l’Univers est en nous. Quand je pense à ça, je regarde en haut… Beaucoup de gens se sentent petits parce qu’ils sont petits et que l’Univers est grand… mais je me sens grand, parce que mes atomes viennent de ces étoiles.

Il y a un niveau de connectivité. C’est vraiment ce que vous recherchez dans la vie, vous voulez vous sentir connectés, vous voulez vous sentir appropriés. Vous voulez vous sentir comme un participant dans le déroulement des activités et événements autour de vous.

C’est exactement ce que nous sommes, juste en étant en vie.

Ça n’a strictement rien à voir avec le web. Ça n’a strictement rien à voir avec l’intégration. Mais j’ai trouvé cette vidéo profondément inspirante.

Juste différent

Lu hier via Hacker News, la conclusion du livre « Learn Python the hard way » de Zed A. Shaw, intitulée « Conseil d’un vieux programmeur » :

Finalement, je dirais qu’apprendre à créer des logiciels vous change et vous rend différent. Pas mieux ni pire, juste différent. Vous trouverez peut-être que les gens vous traitent durement parce que vous savez créer des logiciels, peut-être en utilisant des mots comme « nerd« . Peut-être que vous réaliserez que parce que vous pouvez disséquer leur logique ils détestent débattre avec vous. Vous trouverez peut être que le simple fait de savoir comment fonctionne un ordinateur vous rends ennuyeux et bizarre à leurs yeux.

Face à ça je n’ai qu’un seul conseil : qu’ils aillent se faire foutre. Le monde a besoin de plus de gens bizarres qui savent comment les choses fonctionnent et qui aiment tout comprendre. Quand ils vous traitent comme ça, souvenez vous juste que c’est votre voyage, pas le leur. Être différent n’est pas un crime, et les gens qui vous disent ça sont juste jaloux que vous ayez choisi une compétence qu’ils n’auraient jamais pu acquérir même dans leurs rêves les plus fous.

Vous savez coder. Pas eux. Et ça, c’est plutôt cool.