Les articles de la catégorie « Actualités »

Les résultats d’Apple pour le quatrième trimestre 2012

Après 3 trimestres exceptionnels, Apple a présenté hier ses résultats pour le quatrième trimestre 2012, clôturant ainsi son année fiscale.

La société a publié un chiffre d’affaire pour le trimestre de 36 milliards de dollars et un bénéfice net de 8,2 milliards de dollars, ou 8,67$ par action diluée. […]

La société a vendu 26,9 millions d’iPhones au cours de ce trimestre, soit une hausse de 58% en comparaison au même trimestre il y a un an. Apple a vendu 14 millions d’iPads au cours de ce trimestre, soit une hausse de 26% en comparaison au même trimestre il y a un an. La société a vendu 4,9 millions de Macs au cours de ce trimestre, une hausse de 1% en comparaison au même trimestre il y a un an. Apple a vendu 5,3 millions d’iPods, une baisse de 19% en comparaison au même trimestre il y a un an.

Si on additionne les chiffres de l’année 2012, ça donne :

  • 125,04 millions d’iPhones vendus (37,04 + 35,1 + 26 + 26,9)
  • 58,23 millions d’iPads vendus (15,43 + 11,8 + 17 + 14)
  • 18,1 millions de Macs vendus (5,2 + 4 + 4 + 4,9)
  • 35,2 millions d’iPods vendus (15,4 + 7,7 + 6,8 + 5,3)

Avec 41,73 milliards de dollars de bénéfices, Apple enregistre ainsi le plus gros record de bénéfices depuis 2008 (détenu alors par ExxonMobile). De manière assez amusante, la seule société d’électronique qui s’en sort aussi bien en ce moment, c’est Samsung.

Je le dis et je le répète : nous vivons dans le monde d’Apple. Je suis curieux de voir combien de temps cela va durer, et ce que cela va donner en 2013.

La différence entre les tablettes Apple, Amazon et Google

Cette semaine, Amazon a présenté ses nouveaux modèles de Kindle. La version 8,9″ 32 Go 4G sera vendue 499$, contre 729$ pour le modèle d’iPad équivalent. Seul hic : pour ce prix là, vous aurez droit à une publicité plein écran à chaque fois que vous allumerez votre Kindle, et vous ne pourrez absolument rien faire pour éviter ça.

Je comprends l’utilisation de la publicité afin de proposer certains produits gratuitement, comme par exemple Gmail, ou les 18 heures de surf gratuites d’Oreka (high-five si toi aussi tu as connu ça). Par contre, même si c’est un modèle courant, notamment dans l’industrie de la presse ou du cinéma, je trouve ça insupportable de payer et de quand même devoir subir de la publicité. Dans l’absolu, pour moi, la publicité c’est le modèle économique du pauvre.

Hier, Shawn Dumas (développeur web chez Yahoo) résumait très bien la différence entre les tablettes Apple, Amazon et Google sur son compte Google+ :

Google vous veut. Google veut que vous regardiez des publicités. Android existe à cette fin. Plus d’utilisateurs égal plus d’yeux qu’ils peuvent vendre à des publicitaires. Android n’est pas une fin en soi, seulement un moyen pour arriver à une fin.

Amazon vous veut. Amazon veut que vous achetiez plus de ce qu’ils vendent – des médias, des biens, des services. Le Kindle Fire existe à cette fin. Plus d’utilisateurs égal plus de chances de vous vendre ce qu’ils colportent. Le Kindle Fire n’est pas une fin, seulement un moyen pour arriver à une fin.

Apple vous veut. Apple veut que vous achetiez un iDevice. Les iDevices existent à cette fin. Plus d’appareils vendus égal… plus d’appareils vendus. Les appareils d’Apple sont une fin en soi.

On connaît l’adage « Si vous ne payez pas pour un produit, c’est que vous êtes le produit. » Avec des tablettes sous Android (que ce soit de Google ou d’Amazon), même en payant pour le produit, vous restez le produit.

Mise à jour du lundi 10 septembre : tout compte fait, vous pourrez quand même désactiver les publicités sur votre Kindle à 499$ moyennant un supplément de 15$. Je trouve ça particulièrement pathétique : cela signifie que votre visionnage de publicité sur Kindle pendant 2-3 ans ne vaut pas plus de 15$. <

La publicité pour Internet Explorer 9

Si vous avez regardé la télévision française ou si vous êtes allé au cinéma ces dernières semaines, vous n’avez sans doute pas pu échapper à la publicité suivante.

http://www.youtube.com/watch?v=7Yf7_EJpaEs

Après avoir vu cette publicité la première fois, vous vous êtes peut-être posé la même question que moi : pourquoi ? Pourquoi est-ce que Microsoft fait de la publicité pour IE9, seize mois après sa sortie ? Pourquoi est-ce que Microsoft fait de la publicité pour IE9, trois mois avant la sortie de Windows 8 et d’IE10 ? Pourquoi est-ce que Microsoft dépense des fortunes en budget publicitaire après un premier trimestre déficitaire historique ?

Je n’ai malheureusement pas les réponses à ces questions. Mais je ne peux qu’émettre une hypothèse : Microsoft est en train de perdre le marché des navigateurs, et ils en sont parfaitement conscients.

En juin dernier, StatCounter annonçait fièrement que les parts de marché de Chrome venaient de dépasser celles d’Internet Explorer (toutes versions confondues). Si ces chiffres ne font pas l’unanimité, la tendance du déclin d’Internet Explorer est bien réelle. D’après NetMarketShare, ces 2 dernières années, Internet Explorer a perdu 9% de parts de marché mondial (passant de 62% à 53%). D’après StatCounter, ces 2 dernières années, Internet Explorer a perdu 20% de parts de marché mondial (passant de 52% à 32%). Et tout ceci s’est fait au profit quasiment exclusif de Chrome, passant de 7% à 18% en deux ans d’après NetMarketShare, et de 9% à 33% d’après StatCounter. Pour rappel, jusqu’au milieu des années 2000, les parts de marché d’Internet Explorer dépassaient les 90%.

Avec ce genre de publicité, Microsoft tente de limiter la casse et de freiner le déclin d’Internet Explorer. Mais je ne suis pas sûr que ce soit suffisant…

 

Le W3C, le WHATWG et HTML5

La semaine dernière, le WHATWG a annoncé discrètement son intention de dissocier officiellement ses spécifications HTML de celles du W3C. Si l’annonce a été plutôt bien relayée par la presse anglophone (comme chez TheVerge ou TechCrunch), j’ai l’impression qu’en France elle a été mal comprise, déformée et sensationnalisée (comme chez PC Inpact, Le Journal Du Net, et surtout chez Numerama). Voici ma modeste contribution d’intégrateur revenant sur ce qui a été annoncé, et sur ce qui pourrait changer dans le petit monde des standards du web.

Mais pour commencer, il faut bien comprendre ce que sont le W3C et le WHATWG.

Le W3C et le WHATWG

Le W3C est un organisme de normalisation, créé en 1994 par Tim Berners-Lee. Son but est de définir et promouvoir des normes libres et ouvertes pour le web. Le W3C s’occupe de standards tels que HTML, CSS, SVG, WOFF, XML, XSLT, HTTP. Administrativement, le W3C est une « institution hébergée » dirigée conjointement par le MIT, l’ERCIM et la Keio University. Le W3C est composé d’une équipe de 62 personnes à temps plein, et d’environ 350 membres participants au total. Le W3C est financé par les inscriptions de ses membres (entre 1950€ et 68000€ pour la France), par des fonds de recherches privés ou publics, et par des dons individuels.

Le WHATWG est un groupe communautaire en ligne, créé en 2004 par des membres d’Apple, Mozilla et Opera après un workshop du W3C, lors duquel ils ont relevé leur inquiétude face au désintérêt du W3C pour HTML par rapport à XHTML. Le but du WHATWG est de définir et faire évoluer les spécifications HTML, et certaines APIs intrinsèques (Web Storage, Web Workers, Web Sockets, …). Administrativement, le WHATWG n’a pas d’existence, c’est simplement une communauté sur le web. Le WHATWG est dirigé par un petit comité, le nombre de membres est illimité et la participation est gratuite.

Le principal intérêt du WHATWG, c’est de regrouper des développeurs web anonymes et des fabricants de navigateurs également membres du W3C. La volonté du WHATWG est de permettre une pratique beaucoup plus pragmatique des standards, là où le W3C a des processus de standardisations très administratifs et très longs. A titre d’exemple, les spécifications de CSS2.1, dont le premier brouillon a été publié en août 2002, sont devenues une Recommandation W3C seulement le 7 juin 2011. Il y a quelques années, le WHATWG estimait qu’à ce rythme, HTML5 deviendrait une Recommandation W3C en 2022. Le W3C a aujourd’hui comme objectif de faire de HTML5 un standard en 2014.

Pour bien comprendre la place du W3C sur le web aujourd’hui, j’aime bien faire la comparaison entre le W3C et l’Académie Française. L’Académie Française est l’institution qui s’occupe de normaliser et perfectionner la langue française. Pour formaliser ses avancées, l’Académie Française publie un dictionnaire, une à deux fois par siècle. Actuellement, on en est à la 9ème édition (mais seulement jusque la lettre Q). Le travail de l’Académie Française est avant tout un travail normatif, qui dixit Wikipédia « cherche à préserver en l’état la langue française littéraire, telle qu’elle devrait être écrite ». A l’opposé, des sociétés privées publient des dictionnaires annuellement, comme Le Petit Larousse ou le Petit Robert, « qui visent à décrire l’état de la langue française telle qu’elle est parlée aujourd’hui ». Ça a permis de voir arriver de nouveaux mots dans le Petit Larousse 2012, comme alien, jouabilité, ou abracadabrantesque. Mais ça ne signifie pas que ces mots n’existaient pas auparavant. Et surtout, peu importe le travail de l’Académie Française, ça n’empêche pas les gens de parler « comme c’est qu’ils veulent » (je sais de quoi je parle, j’habite dans le Nord). C’est un peu la même chose avec le W3C : les développeurs web et fabricants de navigateurs restent libres de tout néologisme.

HTML, HTML5 et HTML.next

Le 19 juillet dernier, Ian Hickson (un ancien de chez Netscape et Opera, actuellement chez Google, et auteur des spécifications HTML au sein du W3C et du WHATWG) annonçait sur une mailing list du WHATWG :

Il y a quelques années (vers 2007), nous avons commencé à travailler avec le W3C sur ce nous appelions officieusement « HTML5 », et officiellement « Web Applications 1.0 ». Nous avons renommé la spécification en « HTML5 », et le W3C a commencé la publication d’une copie en même temps. Peu de temps après, l’équipe en charge de ces essais au sein du W3C a décidé de séparer leur version des spécifications en sous-spécifications (ex : séparer l’API 2D canvas, les événements serveurs, postMessage, etc.), et pendant un temps nous avons essayé de reproduire cela de notre côté au WHATWG. Le résultat a été l’augmentation de la confusion des versions de ces spécifications, alors nous avons fini par revenir à une seule spécification du côté du WHATWG qui contient tout ce sur quoi nous travaillons, que nous appelons désormais « HTML Living Standard ». Au fil des années, ce document et les documents du côté du W3C ont doucement bifurqués, comme documenté en haut des spécifications du WHATWG.

Plus récemment, les objectifs du W3C et du WHATWG sur le front HTML ont divergé également. Les efforts du WHATWG se sont concentrés sur le développement de la description canonique de HTML et des technologies associées, ce qui inclut la correction des bugs dès qu’on les trouve, l’ajout de nouvelles fonctionnalités dès qu’elles deviennent nécessaires et viables, et plus généralement le suivi des implémentations. Les efforts du W3C, pendant ce temps, sont maintenant concentrés sur la création d’un instantané développé selon le vénérable processus du W3C. Cela a poussé les présidents du groupe de travail HTML du W3C et moi même à décider de diviser le travail en deux, avec une personne responsable de l’édition des spécifications de HTML5, canvas et des microdata pour le W3C différente de celle qui édite les spécifications du WHATWG (moi).

En réalité, deux versions de HTML5 cohabitent déjà depuis plusieurs années. Comme le précise Ian Hickson, les différences sont particulièrement bien détaillées dans l’entête des spécifications HTML du WHATWG. A titre d’exemple, le W3C tolère l’utilisation de <table> pour faire de la mise en page (en utilisant l’attribut role="presentation"), alors que le WHATWG l’interdit strictement. Autre exemple : le WHATWG a introduit un nouvel attribut download, pour l’instant totalement ignoré par le W3C, mais déjà implémenté dans Chrome.

L’objectif de Ian Hickson, et du WHATWG, est donc désormais de faire de HTML un standard vivant, en constante évolution, et adapté au rythme de mise à jour des navigateurs comme Chrome et Firefox. Cela peut sembler nouveau et effrayant, mais comme le précise Ian Hickson dans un message sur Google+ :

Notez que nous savons que ce système marche. HTML a été développé en modèle de « standard vivant » (appelé « working draft » et « editor’s draft » par le W3C) depuis maintenant 7 ans et demi. Au cours de cette période, l’intéropérabilité sur le web est devenue incroyablement meilleure qu’elle ne l’a jamais été sur l’ancien système « instantané ».

Une autre crainte ressentie dans certains articles ou commentaires, serait que cette nouvelle spécification vienne remettre en cause des spécifications validées par le W3C et déjà implémentées par les navigateurs. Là encore, Hickson se veut rassurant :

Avec un standard vivant, on ne peut pas changer des choses arbitrairement. Les seuls changements possibles sont l’ajout de nouvelles fonctionnalités, le changement de fonctionnalités pas encore implémentées ou qui n’ont eu qu’une implémentation expérimentale, et des changements pour amener la spécification encore plus en accord avec ce qui est nécessaire pour une communication infaillible, c’est à dire la correction de bugs dans la spécification.

Dans la pratique, je pense qu’il n’y a pas grand chose à craindre sur l’état des spécifications de HTML5 telles qu’elles existent aujourd’hui. Par contre, j’ai quand même quelques réserves sur ce qui arrivera après : HTML.next (« l’après HTML5 » dixit le W3C). Dans le meilleur scénario, le W3C continuera de s’inspirer des spécifications établies par le WHATWG, et les navigateurs pourront implémenter la version de leur choix, selon leur rythme de mise à jour.

Dans le pire des scénarios, les spécifications HTML du W3C et du WHATWG finissent par totalement différer dans quelques années, et les navigateurs choisissent d’implémenter seulement une version. En sachant que le WHATWG ne compte aujourd’hui aucun membre de chez Microsoft, ce ne serait pas totalement improbable de voir une version d’Internet Explorer supporter uniquement les spécifications HTML du W3C.

Mais pour l’heure, ces deux scénarios ne sont que des suppositions, et il ne reste donc qu’à suivre l’adage habituel : wait and see.

Les résultats d’Apple pour le troisième trimestre 2012

Après un premier et un deuxième trimestre exceptionnels, Apple a présenté hier ses résultats pour le troisième trimestre 2012.

La société a publié un chiffre d’affaires pour le trimestre de 35 milliards de dollars et un bénéfice de 8,8 milliards de dollars. […]

La société a vendu 26 millions d’iPhones au cours du trimestre, représentant une hausse de 28% par rapport au même trimestre l’année précédente. Apple a vendu 17 millions d’iPad au cours du trimestre, soit une hausse de 84% par rapport au même trimestre l’année précédente. La société a vendu 4 millions de Mac au cours du trimestre, soit une hausse de 2% par rapport au même trimestre l’année précédente. Apple a vendu 6,8 millions d’iPod, soit une baisse de 2% par rapport au même trimestre l’année précédente.

Des résultats en baisse par rapport aux deux précédents trimestres, mais toujours en hausse par rapport aux années précédentes. Quelques chiffres en vrac, annoncés au cours de ces 6 derniers mois :

  • Apple écoule la totalité de son inventaire en 5 jours, là où il en faut 45 pour une société typique de production, 21 pour Samsung, et 10 pour Dell. (source)
  • Chaque seconde, il se vend plus d’iPhone qu’il n’y a de bébés qui naissent dans le monde (source)
  • Apple a vendu ce trimestre 1,3 millions d’Apple TV. Même si la comparaison n’est pas tout à fait pertinente, c’est plus que ce qu’a vendu Microsoft de Xbox ce trimestre. (source)
  • Ces 3 derniers mois, Apple a fait 97 777 777$ de bénéfices, chaque jour. (via)

Encore une fois, que vous aimiez ou détestiez Apple, ces chiffres sont hallucinants. Je racontais il y a quelques semaines que Google est le nouveau Microsoft. Apple est là où aucune autre société informatique n’a jamais été.