Les articles du mois de février 2012

« Produire, c’est décourager la créativité. »

J’ai récemment lu Bossypants, l’autobiographie de l’excellente Tina Fey, auteur et comédienne découverte dans le Saturday Night Live, désormais à la tête de la série 30 Rock. A travers le livre, elle raconte son expérience et ce qu’elle a appris en travaillant à la télévision. Elle détaille notamment ce qu’elle retient de son producteur, Lorne Michaels. En voici le premier point qui m’a rappelé pas mal de choses.

Produire, c’est décourager la créativité

Une émission de TV comprends de nombreux départements : costumes, accessoires, talent, graphiques, décors, transports. Chaque personne dans chaque département veut montrer ses compétences et contribuer de manière créative à l’émission, ce qui est une bénédiction. C’est gratifiant de travailler avec des gens qui sont talentueux et enthousiastes pour leur travail. Vous pourriez penser qu’en tant que producteur, votre travail consiste à pousser la créativité, mais la plupart du temps votre travail consiste à contrôler l’enthousiasme. Il peut arriver que le script demande un muffin aux céréales sur une assiette blanche et le Département Accessoires débarque avec un cake aux céréales en forme de père noël servi sur un plateau en argent où il est écrit « Bienvenue au Danemark. » « On pensait que ce serait drôle. » Et vous devez trouver une façon polie d’expliquer que le personnage est juif, donc le fait qu’il mange la tête du père noël peut avoir des connotations négatives, et le plateau en argent, bien que magnifique, donne un reflet bizarre à la caméra et partons plutôt sur un muffin aux céréales sur une assiette blanche.

Les statistiques de Google+ en janvier 2012

D’après les statistiques de NetMarketShare relevant le pourcentage de liens référants des plus gros sites, Google+ vient d’atteindre le mois dernier 0,00000%.

Les statistiques de Google+ en janvier 2012

Voilà, mon travail ici est terminé.

La séparation de la structure, de la présentation, et du comportement n’est pas morte

Cette semaine, Bertrand Keller a traduit un article de Kevin Dees publié chez ThinkVitamin sobrement intitulé « La séparation de la structure, de la présentation et du comportement est morte« .

Prenons l’exemple d’un lien avec un effet visuel lors du survol de la souris. Vous avez le choix entre passer par la CSS pour un effet :hover et/ou utiliser une petite pincée de JavaScript pour la gestion d’un comportement plus complexe.

Avec un changement de couleur géré en CSS et un effet (une opacité par exemple) en JavaScript, le comportement du lien est spécifié dans deux couches différentes : c’est ce qu’on appelle la « divergence ». Ce lieu de gestion subtile de l’effet de survol par deux couches différentes.

L’intégration n’est pas la collage grossier de différentes couches mais plutôt l’emboîtement subtile de plusieurs technologies (ce qui définit, à mon avis, le principe de l’artisanat).

Je suis totalement d’accord sur les subtilités de l’intégration et de ces différents langages. Cependant, je pense sincèrement que la séparation de la structure, de la présentation et du comportement sur le web est tout sauf morte. Au contraire, je dirais qu’avec HTML5 et CSS3, elle vient juste de naître.

Prenez par exemple un tutoriel pour faire un joli menu publié chez WebDesignerWall en 2007. Le code HTML est pour l’époque particulièrement propre, mais il mélange cependant la structure et la présentation.
<ul id="menu">
<li><a href="#" class="home">Home <span></span></a></li>
<li><a href="#" class="about">About <span></span></a></li>
<li><a href="#" class="rss">RSS <span></span></a></li>
</ul>

Vous voyez ces <span> vides ? Dégoûtants, hein ? Mais avant CSS3, on était obligé d’ajouter du contenu supplémentaire (souvent vide de contenu et vide de sens) pour parvenir à reproduire une charte graphique avec un code un minimum propre. Si vous vouliez réutiliser du code de présentation, vous étiez obligé d’en reproduire la structure.

Maintenant, faisons un saut juste 2 ans plus tard, avec ce tutoriel pour faire des boutons super géniaux en CSS3 publié chez Zurb en 2009. Ce tutoriel ne contient plus que du code CSS. Plus besoin d’une structure imposée. Reprenez les styles de boutons créés, et appliquez les sur n’importe quel contenu, n’importe quelle balise, n’importe quelle structure.

Les nouveaux langages du web nous donnent donc plus de pouvoir pour plus facilement distinguer HTML, CSS et Javascript. Mais comme le disait Spider-Man (ou Voltaire, au choix) : « De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ».

On peut utiliser CSS et la pseudo classe :hover pour gérer l’affichage d’un sous-menu. Mais est-ce vraiment la bonne méthode ? Ne s’agit-il pas plutôt là d’un comportement ? Comme je le disais il y a 2 semaines : « Juste parce que vous pouvez le faire ne signifie par que vous devez le faire« . C’est notre responsabilité d’auteur du web de faire bon usage des nouvelles fonctionnalités du web. A moins que ce ne soit Halloween, la séparation de la structure, présentation et du comportement devrait être de plus en plus nette.