« Méfiez-vous de certaines catégories professionnelles »

Hier soir, j’ai vu chez 37signals une conférence de Aaron Draplin présentant en 50 minutes « 50 points pour détruire votre carrière« . Ça parle de design, d’astronomie, et de conseils pour bien vivre sa vie en général. Mais surtout Aaron est un monsieur très rigolo, et avec un langage cru et un franc-parler.

J’ai particulièrement ris quand il a présenté son point N°17 : Méfiez-vous de certaines catégories professionnelles.

Be Wary Of Certain Business Professionals - Aaron Draplin Point N°17

Méfiez-vous de certaines catégories professionnelles. Voici le pire de la société. On va commencer par le bas.

  1. Les télémarketeurs, faites attention
  2. Les Agents de Sécurité des Transports (« TSA agents »)
  3. Les pickpockets
  4. Les employés du Département des Véhicules Motorisés, si vous ne l’avez jamais vécu c’est vraiment mauvais
  5. Les voleurs de chevaux
  6. Les collecteurs d’impôts
  7. Et tout en haut… Les développeurs web. Ces salauds vont vous mentir, vous gruger et vous voler en vous regardant droit dans les yeux, inventer des conditions à la volée dont j’ai pas la moindre idée de ce qu’ils racontent, et puis vous envoyer un long e-mail en vous expliquant pourquoi c’est important… Écoutez : faites bien attention aux développeurs web. Saletés de charlatans.

C’est triste, mais ironiquement je suis assez d’accord avec lui. Le monde du développement web est bourré de charlatans. C’est difficile pour un graphiste d’être un charlatan . Si vous êtes un mauvais graphiste, ça se verra tout de suite dans votre travail. Par contre, pour un développeur web, ça me semble facile d’entourlouper un client en lui vendant un travail baclé et de mauvaise qualité, mais qui s’affichera pourtant correctement et correspondra à ses attentes graphiques.

C’est bien pour ça que je me tue à répéter que le design n’est pas la finalité d’une page web. Si vous voulez vraiment savoir ce que vaut un intégrateur, ne regardez pas ses pages intégrées. Regardez son code.

  1. Bartdude, le

    Le monde est bourré de charlatans, tout court. Du mécanicien au développeur web, en passant par l’intégrateur ou même le fonctionnaire quel qu’il soit. Les gens ne sont généralement pas « équipés » pour distinguer un charlatan d’un professionel. Le monde du web ne fait pas exception… Et comme pour le reste, il faut déjà un bonne part de connaissances dans le domaine pour juger de la qualité de la prestation. Pour un client lambda, regarder le code d’un intégrateur ou d’un développeur reviendra au même que regarder dans son moteur de voiture pour voir si le mécano a fait du bon boulot…

    Même pour le graphisme, je ne vois pas en quoi un client qui utiliserait volontier du comic sans, un logo déformé au possible ou des couleurs plus que criardes serait à même de déterminer si un graphiste est bon ou pas…

    C’est dans tous les cas potentiellement très frustrant pour les « vrais professionnels » , mais je continue à croire, optimistement peut-être, qu’il y a malgré tout une place pour ceux-ci et que le temps remet toujours les pendules à l’heure. Mais encore faut-il l’avoir, le temps…

  2. Joe, le

    +10 000 et pourtant j’ai été dev web ;)

  3. Chris, le

    « Par contre, pour un développeur web, ça me semble facile d’entourlouper un client en lui vendant un travail baclé et de mauvaise qualité, mais qui s’affichera pourtant correctement et correspondra à ses attentes graphiques. »

    Dans le fond, peut-on vraiment parler d’entourloupe et de travail bâclé si le programme fait ce qu’il doit faire ???

  4. Gaël, le

    Le web est une terra incognita pour la plupart des gens, et le restera tant qu’on apprendra pas le html/css dès le CP.

    Quant au graphisme, on argumente une créa, on la défend corps et âme, et un mauvais graphiste le fait aussi. Il peut amener des arguments incroyables pour défendre une hérésie, et ne laisser aucune porte au client – qui, admettons-le, peut avoir des goûts particuliers et une confiance absolue en son prestataire.

    Il est même possible d’être un charlatan de bonne foi, sûr de la qualité de son travail mais qui, jugé par ses pairs, s’avérerait la lie de la profession.

  5. Bartdude, le

    Chris > Sans doc, mal sécurisé, mal optimisé, … je ne sais pas si on peut appeler ca de l’entourloupe, mais du travail bâclé certainement oui. Un programme qui fait ce qu’il doit faire, c’est certes déjà ca, mais ca n’est pas suffisant. Si un chauffagiste te répare ta chaudière par un bricolage maison et que celle-ci consomme 2x plus, tu auras peut-être chaud, mais on ne peut pas considérer que le travail soit acceptable.

    Cela dit, il serait temps que les clients se remettent en cause également. Ce sont parfois eux qui « encouragent » les charlatans, en ne regardant que le budget et/ou le timing. Même les travailleurs consciencieux doivent manger à la fin du mois, et il est parfois indispensable de s’asseoir sur les « best practices » si l’on veut garder ou acquérir un client, qui se met du coup tout seul des bâtons dans les roues.

  6. Chris, le

    @Bartdude : personnellement je suis d’accord avec toi, d’ailleurs il faut préciser que le premier à payer le prix du travail bâclé c’est le développeur lui-même ! Entre le débogage, les modifications qui deviennent compliquées, etc … au final il perd un temps fou (donc de l’argent) !

    Ce que j’ai voulu souligner c’est que dans le fond, si le client a eu ce qu’il a commandé, peu importe comment ça a été fait, on ne peut pas vraiment appeler ça une entourloupe.

    Par contre si le développeur convainc le client qu’une fonctionnalité n’est pas faisable/nécessaire parce qu’il ne sait pas la faire ou si il la surestime (donc la vend beaucoup plus cher) là on peut parler d’entourloupe !

    Sinon Gaël et toi vous avez raison :
    – certains charlatan ne sont pas conscient de leur incompétence
    – certains clients (pour ne pas dire beaucoup) ne regardent que le prix

  7. Loesha, le

    Ah si, il y a des graphistes charlatan : ils sont tellement mauvais qu’ils pompent des logo sur Google Image ou dans les tuto Photoshop… Triste monde du Web…