Le nom des choses

Des discussions intéressantes ont émergé récemment sur la pertinence de la dénomination du métier d’intégrateur à travers des articles comme « Je ne suis pas développeur » (par STPo), « Front-end designer ou intégrateur ? » (par Éric Daspet) ou dans un document collaboratif (lancé par Marie Guillaumet).

J’ai un attachement personnel déraisonné pour le nom d’intégrateur. Mais à chaque fois que je lis des discussions sémantiques sur des termes de nos métiers, je ne peux pas m’empêcher de repenser à ces sages paroles de Richard Feynman.

R. P. Feynman on the difference between knowing the name of something and knowing something.

Un lundi, quand nos pères étaient au travail, nous autres enfants jouions dans un champ. Et l’un des enfants m’a dit : « Tu vois cet oiseau ? Quelle espèce d’oiseau est-ce que c’est ? » Et j’ai dit que je n’avais pas la moindre idée de quelle espèce d’oiseau il pouvait s’agir. Et il dit : « C’est une grive à gorge brune. Ton père ne t’apprend rien du tout ! » Mais c’était tout le contraire.

Il m’avait déjà tout appris. « Tu vois cet oiseau ? » me disait-il. « C’est une fauvette de Spencer » (il ne connaissait pas le vrai nom). « Et bien, en italien, c’est une Chutto Lapittida. En portugais, c’est un Bom da Peida. En chinois, c’est un Chung-long-tah, et en japonais, c’est un Katano tekeda. Tu peux apprendre le nom de cet oiseau dans toutes les langues du monde, mais quand tu auras fini, tu ne connaîtras absolument rien de cet oiseau. Tu en sauras seulement plus sur les humains à différents endroits, et comment ils nomment cet oiseau. Alors regardons cet oiseau et voyons ce qu’il fait — c’est ça qui compte. »

J’ai appris très tôt la différence entre savoir le nom de quelque chose et savoir quelque chose.

Je me fiche pas mal que mes collègues ou clients me désignent comme intégrateur, développeur front-end, monteur HTML ou développeur guichet. L’important, c’est qu’ils comprennent ce que je fais, là où mon métier commence, et là où il s’arrête. Et ça peut très bien varier d’un client à un autre, ou d’un projet à un autre.

  1. LaboCss, le

    Bon, on est d’accord les titres du genre « CSS Ninja » ou « Javascript Guru » on évite quand même ?

  2. Victor Brito, le

    Je te rejoins dans ta conclusion. Par ailleurs, je me permets de republier le commentaire que j’ai laissé sur le blog de STPo à ce sujet (avec quelques très légères adaptations).

    Intégrateur, développeur front-end, designer front-end… ces querelles de taxonomie et d’intitulés relèvent de la masturbation intellectuelle. Pour ma part, je ne fais pas de distinction « sémantique » entre un intégrateur et un développeur front-end, en ce sens que ces deux appellations couvrent une même réalité.

    S’il y a deux questions centrales, elles ne concernent pas l’appellation à donner au métier de bon nombre de commentateurs , mais la reconnaissance d’un tel profil, d’une part, et le périmètre technique, d’autre part.

    En ce qui concerne la première question centrale, si le métier d’intégrateur / développeur front-end est reconnu comme un métier à part entière, avec les honneurs dus à son rang, dans les pays anglo-saxons (c’est, du moins, l’impression que j’en ai quand j’écoute les conférences d’un Kaelig Deloumeau-Prigent ou que je contemple le travail qu’a pu pondre ce même Kaelig pour BBC News ou le Guardian), il souffre encore d’un manque de reconnaissance dans nos contrées. Même si ça peut bouger favorablement çà et là (je ne doute pas un instant, par exemple, que Nicolas Hoffmann soit reconnu à sa juste valeur dans l’agence où il travaille, même s’il est vrai que son agence est suisse et qu’il est « le Suisse-allemand de la qualité Web » ;) ), combien de fois pouvons-nous constater que le travail livré par un développeur front-end n’a pas été respecté par le développeur back-end (par exemple, des gabarits HTML statiques et valides selon le doctype employé cessant de réussir le test du validateur du W3C une fois le site mis en production) ? Combien de fois pouvons-nous constater que la propreté du code livré par un développeur front-end se retrouve salie par un développeur back-end ou par ceux qui sont chargés de la maintenance ? Combien de fois pouvons-nous tomber sur des agences ou des SSII qui ne veulent pas lâcher les sous quand il s’agit de rémunérer à sa juste valeur un développeur front-end, qu’il soit salarié ou prestataire ? Combien de fois tombons-nous sur des offres de poste ou de mission de développement front-end qui ne jurent que par des frameworks CSS comme Bootstrap (pour ma part, je ne porte absolument pas les frameworks CSS dans mon cœur, surtout les frameworks tendant à l’usine à gaz) ?

    Cette dernière interrogation m’amène à la seconde question centrale. Pour ma part, j’attends d’un intégrateur / développeur front-end qu’il soit capable non seulement de coder du HTML sans éditeur WYSIWYG, mais aussi de savoir coder des CSS sans recourir à un préprocesseur (même si l’utilisation d’un préprocesseur facilite grandement la productivité et la maintenance des projets Web pour la partie CSS, et c’est un grand fan de Sass qui parle), de savoir monter des gabarits HTML sans utiliser de framework (je parie qu’on peut facilement tomber sur des CV qui annoncent une grande maîtrise du HTML et de CSS, mais qui proviennent de profils qui ne savent pas coder autrement qu’en utilisant Bootstrap), de savoir coder en JavaScript sans recourir à une bibliothèque JavaScript (et, lorsqu’il en utilise, de savoir ne pas se ruer sur le premier plug-in jQuery venu). À propos de JavaScript, vu que j’estime qu’un intégrateur / développeur front-end est, à la base, destiné à intervenir sur des pages Web classiques (ou des gabarits d’emails en HTML), je n’attends pas de ce dernier qu’il cherche obligatoirement à maîtriser Angular, Backbone ou tout autre framework JavaScript ni Node.js, auquel cas je préfère qu’on emploie les termes de développeur Angular, développeur Backbone, développeur Node.js… Quant aux outils, à la rigueur, on s’en fiche : ce n’est pas l’outil qui fait le développeur et on ne peut se permettre de mettre en ban un intégrateur / développeur front-end parce qu’il n’utilise pas tel éditeur de code, qu’il ne met pas en place des tests unitaires ou qu’il n’utilise pas Grunt, Gulp ou tout autre outil plus ou moins à la mode qui vous passe par la tête.

    En ce qui me concerne, je me sens développeur : quand je fais de l’intégration HTML / CSS, je fais du développement. Certes, il n’y a pas de MVC dans les parages ; mais, c’est du développement au même titre que du développement PHP, du développement Ruby ou du développement Java, et du développement qui a son lot de spécificités, d’épreuves, de débogages, de difficultés parfois, en un mot de connaissances précises, voire pointues. Autrement dit, si c’était aussi facile et aussi négligeable et si ça ne valait pas la peine de se battre pour sa reconnaissance, des gens comme Nicolas, toi ou moi auraient changé de métier depuis longtemps.

    En revanche, je ne me sens pas designer : je ne fais pas de créa et, même si je peux être amené à critiquer la faisabilité de l’intégration d’une maquette sous Photoshop, Fireworks ou Illustrator ou à être force de proposition à l’égard du travail des métiers de la créa (dans une perspective constructive et dans le respect de ces métiers, cela s’entend), quand j’utilise mes mains, c’est pour manier les touches du clavier, pas pour manipuler un stylet sur une tablette graphique.

    En résumé, à partir du moment où les cordes à son arc comportent le HTML, les CSS et le JavaScript, et à haute dose, on est intégrateur ou développeur front-end, les deux appellations étant équivalentes. Et, à partir du moment où l’on touche aussi, par exemple, à Angular, à Node.js, aux performances, à l’accessibilité, à la qualité Web, à l’ergonomie ou à la créa, on devient un profil polyvalent.

  3. Jordane L, le

    Je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec ton article. En tant que freelance qui gère des projets directement avec le client, oui ça ne cause pas de problèmes. En tant qu’invité d’une soirée, oui ça ne cause pas de problèmes. Quand on est confronté à des personnes qui ne connaissent pas les métiers du web alors on peut dire n’importe quoi sur le titre de notre boulot: Intégrateur, dev. front end, CSS Hero, bref tout ce qu’on veut, du moment qu’on arrive comme tu le dis si bien à expliquer en quoi consiste notre métier.

    Par contre quand on est confronté à des personnes de notre milieu, c’est là où on ne peut pas se permettre de prendre notre « intitulé » à la légère. Pourquoi ? Car on ne se comprend déjà pas entre nous. Un exemple tout simple qui m’exaspère, c’est de voir des annonces d’offre d’emploi dans le web du genre: « cherche Webdesigner » et qu’en compétences recherchés on te dit que tu devras maîtriser:

    – Photoshop (Obsolète dans le web selon moi), Illustrator, After Effects
    – Vous avez des notions en UX Design
    – Maîtrise de CSS/HTML/JS/Jquery. Ruby et Angular serait un plus
    – Vous maîtrisez également les CMS WordPress, PrestaShop et Drupal
    – Vous avez de très bonnes connaissances en Php/Mysql et SEO

    Bref quand je vois ce genre de conneries fourre tout (ok là j’ai légèrement exagéré), je me dis que déjà il y a un soucis sur l’identification de nos compétences.

    Du coup on se retrouve avec des étiquettes au dessus de la tête qui ont des conséquences pouvant déstabiliser nos métiers. On ne sait plus trop qui fait quoi, les futurs candidats pour répondre alors à ces annonces scandaleuses se sentent désorientées, ne savent plus quel cursus suivre et dans l’obligation de faire des formations dans tous les domaines du web (Webdesign, Front-End, Back-End, SEO) pour acquérir un maximum de compétences et devenir un profil polyvalent/hybride. Qui dit polyvalent dit profil moyen à la différence d’une personne maîtrisant moins de technologies mais sera plus pointue dans son domaine.

    On peut pousser le vice encore plus loin. Le mec qui à rédiger l’annonce et les personnes qui tombent dessus, se font une image du Webdesigner avec ces compétences citées en haut. Sauf qu’après quand tu parles à des personnes (la cousine, le chef d’entreprise, le coach sportif,..) et qui s’intéressent à ce que tu fais et que tu lui dis que t’es Webdesigner, il est capable de te dire:

    « Ah oui tu positionnes les sites sur Google en fait ! » parce qu’ il aura eu echo d’un pote à lui qui est Webdesigner et qui à postulé à l’annonce du haut et qu’il est convaincu lui même que c’est cela un Webdesigner.

    Mettre un nom sur un métier c’est aussi identifier les compétences qui vont avec. Un garagiste, on sait qu’il répare les voitures et non les ordinateurs. Alors pourquoi nous n’arrivons pas à expliquer clairement ce que nous faisons ? Car ce sont des nouveaux métiers en perpétuelle évolution et par conséquent l’incapacité à mettre une identité sur notre poste.

    La faute revient également pour moi aux entreprises. Comme je l’ai dit dans l’article de Stp0. Il y ‘a les grandes entreprises qui ont des moyens de recruter des profils très précis et donc spécialisés. ET à côté de ça nous avons des petites entreprises qui ont peu de moyens et dans l’obligation de recruter des moutons à 5 pattes et d’en faire des profils polyvalents. Au final on se retrouve avec des confusions.

    Je pense que pour répondre à cette problématique du moment il faut penser à l’envers en se posant la question: « qui fait quoi? » pour pouvoir mettre un nom sur ce profil et non dans l’autre sens qui dit « le webdesigner il fait quoi? », « le développeur front-end il fait quoi? », …

  4. mulk, le

    Merci pour cet article. Je te rejoins totalement, mais je m’interroge…

    Nous travaillons dans différents domaines « du web ». Pour la plupart, nous avons acquis nos compétences sur le tas, ou après une formation de base, selon les besoins des différents projets sur lesquels nous avons bossé. Et puis, nous nous sommes tous retrouvés dans des postes de travail, affublés de différentes étiquettes (imposée ? désirée ?). Mais à l’image du web, des technologies et savoir-faire relatifs à ces domaines, ne devrions-nous pas parler simplement de compétences et casser ces étiquettes qui nous enferment dans quelques domaines ?

    Je constate que de plus en plus d’agences travaillent de manière plus souple, selon des méthodologies AGILE. Ne devrions-nous pas faire de même avec nos métiers ? Par exemple, une personne maîtrisant le développement Drupal, mais pas le développement « plus lourd » en PHP, par contre, ayant de très bonnes notions en « montage de page », ne devrait-elle pas intervenir uniquement sur ces aspects dans un projet, plutôt que de se voir affubler l’étiquette « développeur back » et devoir être cantonnée à ce rôle ?
    Devoir absolument définir un nom pour nos métiers, n’est-il pas une sorte de reliquat de l’ère industrielle, destiné à rassurer les patrons formés « il y a 20-30 ans » ? N’est-ce pas aussi une manière de nous rassurer également, au risque de devoir nous conformer à un panel de compétences alors que le web permet justement de casser cela ? (<- y a pas plus chouette qu’un « vieux » développeur .NET qui découvre l’importance du HTML et se met à potasser LESS et autre…)

    P.S. : mais j’ai lu/vu de nombreux articles parlant de la grosse problématique qu’à la France face à la « véritable » innovation : la France reste bloquée à l’ère industrielle mâtinée de bureaucratie pesante. Pour l’état, appliquer une technologie déjà existante à un domaine qui ne l’utilisait pas, c’est de l’Innovation. Définir une étiquette pour chacun de nos rôles et métiers dans le web, n’est-il pas un peu « has-been » et ancré dans cette systématique techo-industrielle ?

  5. mulk, le

    @Jordane L: je rédigeais mon commentaire quand vous deviez poster le votre ^^.

    Dans les offres d’emploi, je constate souvent deux problèmes:

    1) La méconnaissance des personnes qui les rédigent
    Souvent, il s’agit au départ du manager/chef d’équipe qui exprime ses besoins, puis vient le Directeur IT/Chef de projet « digitawl », puis le département RH. Chacun ajoutant ce qu’il aimerait voir dans le profil, simplement parce-qu’il y a méconnaissance crasse de nos métier par la « hiérarchie ».

    2) Dans les petites structures existant depuis un certain temps, de nombreuses personnes ont acquis des compétences « hors-cadre » (et c’est tant-mieux, et puis, c’est un peu le propre de nos métiers). Mais lorsqu’elles partent, elles laissent DES vides.
    Qui n’a pas connu l’administrateur système qui a dû se mettre « au web » en fin des années 90 pour combler ce besoin alors que les compétences manquaient sur le marché du travail?
    Cela explique le genre d’annonce: recherche administrateur système sachant créer des sites web.

  6. mulk, le

    Notes: « méconnaissance crasse de nos métiers »
    Par là, je veux bien-entendu parler de ce qu’impliquent nos compétences au niveau de la complexité. genre: « le HTML c’est facile, mon neveu l’a appris en 2 jours… ».
    Et pas, de ce que leur dénomination signifie (« intégrateur », « développeur Front », etc.).

  7. IAmNotCyril, le

    Non mais tu comprends, le freelance qui fait de la DA et qui intègre ses DAs doit obligatoirement être appelé par un métier. Non pas « Freelance qui fait de la DA et les intègre tu vas voir aucun soucis avec ce mec, il fait tout, c’est sympa, pas besoin de jongler avec 20 000 mecs » mais « bon, allez, on va faire 5 articles, environ 200 tweets parce qu’on a un gros problème d’identité et… et… j’existe moi les mecs, wouhou, regardez, je suis là é___________è »

    J’suis fatigué Remy, tellement fatigué.

  8. Jordane L, le

    @Mulk Ok mais je peux trouver d’autres exemples ou l’intitulé peut servir. Quand des sites du web que je nommerais pas proposent de participer à un sondage pour évaluer les salaires du numérique, certaines personne se positionneront sur webdesigner car elles prétendent détenir certaines compétences comme le css qui appartiennent (selon elles) à ce profil alors que d’autres se positionneront sur développeur front-end en pensant que le css appartient plutôt au profil développeur front-end. Sur le fond ce n’est pas grave, mais ça fausse tout de même les résultats.

    Un autre problème qui touchait les personnes voulant s’inscrire à la MDA (maison des artistes). Je suis tombé un peu par hasard sur ce post de 2008 qui n’est pas long mais qui en dit long… http://forum.kob-one.com/graphistes-f7/webdesign-et-maison-des-artistes-t31530.html

    Julien M. dit « qu’est ce que c’est pour toi que le webdesign ? » À la limite on pourrait se dire on s’en fout, sauf que selon la réponse de la personne, cela aura pour conséquence si il peut oui ou non profiter du statut proposé par la MDA, même si bon c’est plus ou moins toléré de faire de l’intégration… Je veux dire par là que pour certaines administrations cela peut avoir de l’importance d’avoir un intitulé car il englobe des compétences, permet d’identifier une personne et en conclure que cette personne peut profiter ou non de certains privilèges.

  9. mulk, le

    mmm.. oui c’est vrai. Mais à nouveau, on parle d’institutions (MDA) et d’Administrations qui, je le pense, ont un sacré « coup de retard » avec le web (les Internets).
    Dans ma réflexion, je me demande si à la vue de la quantité énorme des technos, des professions et des domaines d’expertise amené par le web, il ne vaudrait pas mieux « casser » ces étiquettes professionnelles et ne pas chercher à en créer, et se profiler simplement par ses compétences (comme maintenant, la plupart du temps).
    Je pense également aux dégâts que certaines étiquettes « éphémères » ont produites car mal définies voir carrément usurpées (p.e.x.: « le Community Manager », lire: http://maniacgeek.net/reseaux-sociaux-2/86-des-community-manager-et-experts-de-reseaux-sociaux-sont-des-arnaqueurs-et-des-incompetents/5878/)..

  10. Jordane L, le

    Ça je suis complètement d’accord sur le fait de supprimer les étiquettes et de se concentrer sur l’essentiel mais en France on fonctionne comme ça et cela me parait quasi voir impossible de changer ces mentalités car les entreprises, les institutions et les administrations ont beaucoup de pouvoir face à nous et non pas l’air de vouloir évoluer aussi vite que nous. Il faut qu’on soit plus en phase avec ces organismes sinon il risque d’y avoir beaucoup de dégâts dans nos métiers.

  11. mulk, le

    Ah okay! là on est d’accord ! (on ne l’était pas?)
    En toute transparence, je suis né, je vis et je travaille en Suisse, alors…
    Mais c’est clair, avec ce que je vois, lis et entends, en France, vos institutions s’accrochent à un passé techno-industriel datant de 30-40 ans, et dans ces conditions cela ne doit pas être facile.
    ça: http://www.viuz.com/2014/09/26/la-revolution-rifkin-economie-collaborative-fin-du-capitalisme-une-utopie-deja-en-marche-livre-a-lire-durgence/
    et ça :
    http://www.lesechos.fr/02/10/2014/LesEchos/21784-062-ECH_–nous-allons-vers-une-economie-hybride-entre-capitalisme-et-partage–.htm
    ça me rassure (bien qu’il ne faille pas tout prendre au pied de la lettre)